Avec un Clément Fouquerel impérial et une défense héroïque, les Gothiques d’Amiens se sont offert le luxe de battre les Ducs d’Angers ce vendredi au terme d’une rencontre aboutie et durant laquelle les attaquants ont retrouvé leur folie.
Une attaque en berne depuis deux matchs et une défense moins sereine et perméable, c’était l’état de forme des Gothiques d’Amiens avant la réception des Ducs d’Angers. Laquelle donnait les Angevins, leaders, vainqueurs. Mais cette équipe amiénoise est décidemment surprenante et a déjoué les pronostics, comme cela avait été déjà le cas le 17 septembre dernier contre Rouen.
Amiens était en quête d’efficacité offensive et défensive, et l’a parfaitement retrouvée ce vendredi soir contre Angers (5-2). Pourtant, la soirée aurait pu être bien différente avec un but casquette concédé dès l’entame avec un Fouquerel malheureux de voir le palet freiné par la balustrade. Mais les acteurs Amiénois du match ont expliqué que cette ouverture du score n’avait pas vraiment eu d’impact. « On a l’habitude de tirer vers l’arrière », ironisait Mario Richer, alors que Jordan Lepage a réfuté un quelconque moment de doute : « C’était un but malchanceux, on faisait de bonnes choses, on a juste continué dans cette optique-là. »
On est capable de battre n’importe qui
Jordan Lepage, défenseur des Gothiques d’Amiens
Une fois de plus, les Gothiques d’Amiens ont montré qu’ils étaient capables de rivaliser avec les plus grosses armadas de la Ligue Magnus, et ce, même après deux matchs largement perdus à Grenoble (5-0) puis contre Marseille (1-6). Si Mario Richer attendait une réaction de ses joueurs, il a été servi. Intensité, agressivité, efficacité, mais aussi acharnement, tous les ingrédients, ou presque, étaient au rendez-vous. « C’est une des choses que voulait Mario [Richer], il voulait qu’on soit plus intense que sur les derniers matchs et qu’on regarde davantage l’adversaire. On avait un gros défi aujourd’hui, il fallait travailler plus fort qu’eux. C’est ce qu’on a fait et on a été récompensé, se réjouissait Jordan Lepage. On est capable de battre n’importe qui. Ce match en est un bel exemple ».
Tout simplement, la formation entraînée par Mario Richer a retrouvé son ADN le temps d’un match et durant lequel la défense s’est particulièrement montrée héroïque dans le dernier tiers. À chaque offensive angevine, il y avait toujours un Amiénois, une crosse, un patin pour venir gêner la progression adverse. Clément Fouquerel, qui restait comme Kozun contre Marseille, sur un match frustrant à Grenoble, s’est offert un récital avec des parades aussi folles les unes que les autres. Et il y a aussi ce plongeon dans les patins de Ritz pour intercepter une passe lumineuse. Derrière lui, ses coéquipiers, à l’image de Larinmaa, se donnaient corps et âme pour éviter une réduction de l’écart des Ducs d’Angers.
Auteurs d’une prestation aboutie, les Amiénois se sont offert le leader angevin sur un joli score de 5 buts à 2, ponctué d’un but en cage vide de Janis Svanenbergs à moins de deux minutes de la fin. Mario Richer était évidemment satisfait de ce succès haletant. Le technicien soulignait l’importance de sa défense, notamment sur les phases en infériorité numérique : « On sait que contre des équipes comme Angers, si tu ne donnes pas de but en désavantage numérique, tu as plus de chances de gagner le match. On a eu l’avantage sur les unités spéciales. »
Lepage ouvre son compteur en professionnel
Jusqu’ici, Jordan Lepage avait été plutôt discret en matière de statistiques. Le Québécois, arrivé de l’université des Trois-Rivières cet été, n’avait délivré qu’une seule assist et c’était face à Rouen (5-2). Le défenseur des Gothiques est davantage un travailleur de l’ombre, celui qui, associé à son compatriote Justin Bergeron, va gratter des palets, ou les bloquer. Ce vendredi soir, contre Angers, Jordan Lepage a d’abord ouvert son compteur but avec Amiens en ajustant le portier angevin, depuis le slot. Ce but était le premier sous ses nouvelles couleurs. « « Je voulais amener plus de danger au filet, je n’avais pas beaucoup de lancer aujourd’hui. J’ai été récompensé […] Je suis vraiment content, ce sont mes deux premiers buts en professionnel, donc je vais essayer de construire dessus », savourait-il. Puisqu’il ne fait jamais les choses à moitié, le joueur de 25 ans s’est même offert un doublé en s’immisçant en zone offensive pour nettoyer la lucarne d’un O’Connor inattentif.
César Willot
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr