Malgré la perte de deux combats (absence d’adversaire pour Grandjean en U15 et déchirure des adducteurs la veille pour Caudet Zama), Jérémy Langlet et Team MMA Amiens Parkour ont proposé une soirée pleine d’intensité avec des affrontements de bonne facture et une organisation digne d’évènements professionnels.
Contrairement à la précédente édition, les combats étaient reconnus par la fédération Française de grappling. Cette reconnaissance a permis de rajouter de l’enjeu à chaque rencontre. On a pu ressentir cette tension supplémentaire dès l’ouverture de la soirée où Yanis Collier, entraîné par Langlet, était opposé à Tristan Blondelle. Les deux U17 ont proposé une belle ouverture du gala, avec trois rounds disputés où ils ont pu montrer leurs techniques au sol ainsi que leurs capacités à frapper. De belles tentatives de clés de bras et de guillotine en transition pour le local Collier qui l’emporta à l’unanimité pour son début dans la discipline.
Le troisième combat opposait Devilliers à Landri Dossou. Le deuxième combattant de Langlet n’aura pas connu le même succès pour son début que son partenaire. Malgré le soutien du public qui poussait derrière lui, le prometteur Picard se fit surprendre sur une tentative de low kick interceptée par Devilliers qui le faucha pour l’amener au sol.
En position de désavantage, Dossou eut du mal à échapper à la furia de son adversaire et l’arbitre mit fin au combat au bout de 2 minutes 28 secondes.
Il nous confia, par le biais de son sparring partner Maumenée Jules : « Ce n’était pas ce qu’on avait prévu, mais je reviendrai plus fort. Je reprends l’entraînement lundi et le résultat sera meilleur à la prochaine échéance ».
Huitième affrontement : Bourguignon contre Sao. Ce dernier était quasiment à domicile. Le public hua abondamment Bourguignon à son entrée sur le ring. La musique d’entrée de Sao retentit dans le gymnase et des cris de joie se firent entendre. L’ambiance était électrique. Chaque tentative de Sao était accompagnée de cris. Hélas, un “supporter” trop véhément sortit un fumigène, forçant l’organisation à calmer la situation. Malgré des chants qui n’ont pas leur place dans le sport, le combat continua. Et celui-ci fut maîtrisé par Bourguignon qui ne laissa pas Sao l’emmener au sol. Une bonne attitude en boxe ainsi qu’une exploitation méthodique des erreurs de Sao ont permis à Bourguignon de l’emporter à l’unanimité au grand désarroi de certains “fans” présents. Mais le respect mutuel des combattants ainsi que l’intervention de l’organisation ont permis de désamorcer la situation.
Concernant le co Main Event, une opposition de style avec le striker Nyankam et le lutteur Djoual. Deux combattants différents mais qui ont produit un des plus beaux affrontements. Avec un public encore chaud, chaque amené au sol, tentative de soumission ou de combinaison faisait rugir le gymnase. Djoual a déroulé son plan avec beaucoup de takedowns pour éviter l’affrontement debout. Son adversaire essayait de contrer en tentant des clés de bras ou de jambes mais sans réussite. Cet affrontement au sol a énormément fatigué les deux guerriers qui reprenaient leur souffle à chaque pause. Après une troisième reprise maîtrisée, c’est finalement Djoual qui remporta le combat à l’unanimité.
Place au Main Event et au dernier combattant amiénois Da Veiga contre Mbende. Le public explosa à l’entrée du néophyte Picard. Ce dernier entama bien avec un puissant low kick mais son adversaire riposta et domina la première reprise avec une boxe plus efficace. Pendant le deuxième round les combattants s’échangèrent les frappes mais ce fut finalement Da Veiga qui marqua les esprits par deux amenés au sol impressionnants dont un avec une souplesse digne d’un lutteur. Pour l’ultime manche, l’Amiénois mit toutes ses forces dans la bataille. Il essaya de mettre du rythme en variant les coups mais aucun ne trompèrent la vigilance de son adversaire. Sur une rare touche avec son bras arrière, Da Veiga essaya d’accélérer mais se fit contrer. Les deux gladiateurs levèrent les bras en signe de victoire en entendant la sirène annonçant la fin du gala. Hélas le vainqueur par décision partagée était Koeurtis Mbende qui repartit avec la coupe et la victoire.
Un échauffement pour l’avenir
Beaucoup de moyens ont été dépensés pour produire cet évènement amateur qui ferait saliver certains professionnels. Une prévente efficace (il ne restait que quelques places dans les gradins) et un objectif atteint. Jérémy Langlet annonçait en début de soirée : « Après une première édition compliquée, on va faire une belle soirée ! » Une diffusion en direct de l’évènement, une disposition de caméras permettant différents points de vue, un octogone muni de lumières, un annonceur en pleine forme, un staff réactif et des arbitres officiels : Jérémy Langlet avait mis les petits plats dans les grands. « Là, pour moi, on est au top !«
C’était un bel évènement, une belle organisation. On voit que ça a été très bien géré.
Valentine Roger
Et ce fut une très belle soirée qui a su convaincre les amateurs comme les professionnels ! « C’est une belle réussite et les boxeurs sont bien mis en valeur » soulignait Héloïse Veirier après le gala. « Malgré la majorité de strikers, il y avait une diversité dans les combats. Il y avait de belles amenées au sol et beaucoup de gabarits différents qui donnaient des styles de combats particulièrement intéressants. Tout le monde avait un bon niveau technique et ce n’était pas que de la bagarre. » nous confiait Valentine Roger.
Malheureusement, un point noir au tableau : l’attitude de certains spectateurs. Des comportements inadmissibles ont été à déplorer de la part d’une poignée de “fans”. « Malheureusement c’est le public, on doit être capable de gérer cet afflux de testostérone. On a réussi à calmer la situation. Il faut que ça reste du sport.« se désolait Jérémy Langlet après le gala. Héloïse Veirier le rejoignait sur cette déception : « C’est vrai que le public ne mesure pas toujours que c’est du sport et que peu importe le résultat, ça reste du sport et ce n’est pas grave. Malheureusement c’est souvent ceux qui ne s’y connaissent pas bien qui peuvent réagir comme ça. Quand on sait la difficulté que c’est de se préparer, ça n’ arrive pas.«
C’est que du bonheur pour Amiens !
Jérémy Langlet
Un très beau gala mettant en avant les sportifs locaux. Les promesses sont tenues et si une troisième édition venait à voir le jour, on espère qu’un ou deux combats féminins seront à la carte. Prochain évènement de MMA : le KOF le 7 décembre et à ce sujet, Jérémy Langlet a pu nous en dire un peu plus : « On a des combattants qui devraient être sur la carte. Et là c’est officiel, je vais pouvoir l’annoncer : MMA Amiens Parkour fait partie des délégués officiels pour l’organisation du KOF !« se réjouissait-il.
Cyprien Baude
Crédit photos : Théo Bégler – Gazettesports.fr