Malgré la fraîcheur ambiante, ils étaient nombreux à s’être présentés sur la ligne de départ des différentes épreuves, dimanche matin. Avec l’ajout des courses enfants en parallèle de celles des adultes, l’événement a rarement été aussi animé et suscité autant d’engouement.
Si le thermomètre dépassait péniblement les cinq degrés dimanche matin, cela n’a pas démotivé les quelques 477 participants. « On était plutôt aux alentours des 350 participants les autres années », relate Reynald Spicer, président de l’US Camon Athlétisme. S’ajoute à cela, 87 inscriptions pour la marche nordique qui a eu lieu le samedi. Pour Reynald Spicer, ce record d’inscription est lié au décès de Daniel Gouin, ancien président du club décédé en mars dernier au même endroit où se situait l’arrivée des courses adultes de ce dimanche. « Je pense que c’est un belle hommage que tout le monde lui a rendu. Tous les clubs du secteurs se sont rassemblés pour rendre cet hommage » s’est ému son successeur.
En plus de courir pour la mémoire de Daniel Gouin, les Virades de l’espoir ont permis de soutenir la lutte contre la mucoviscidose. Depuis le mois de juin, un accent prononcé a été mis la communication, les inscriptions, le ravitaillement et la recherche des bénévoles. Une cinquantaine auxquels s’ajoutent l’association « Vaincre la mucoviscidose » dont les bénévoles étaient réparties sur le parcours pour la sécurité. Améline Dheilly, coordinatrice des Virades et correspondante du club d’athlétisme, précisait même qu’en plus des frais d’inscriptions, « la buvette, la vente de t-shirts et les dons faits par les gens » permettaient de récolter des fonds pour l’association. La petite nouveauté était l’organisation des différentes courses pour enfants en même temps que celles des adultes. « Avant c’était le samedi après-midi, c’est une première le dimanche matin pour que les parents puissent courir avec les enfants et les encourager » justifie Améline Dheilly.
De belles performances mais pas de records
Parmi les différentes courses, le cinq et le dix kilomètres comptaient pour le Challenge 80. « Il faut faire trois courses dans le département qui sont inscrites au challenge. Le temps équivaut à un nombre de points et il y a un classement individuel et un classement par club, explique Adrien Lanfle, trésorier adjoint de l’US Camon Athlétisme. Deux courses très attendues qui n’ont pas vu de records tomber, mais les favoris briller. Chez les femmes, pour sa première participation, Elodie Bellettre s’est imposée sur les deux courses; qui se couraient pourtant à quelques minutes d’intervalle ; même si elle visait plutôt le cinq kilomètres. « Sur le cinq, avec la côte à l’arrivée, je me suis dit « Non, ça va pas être possible de le faire à fond », donc j’ai levé un petit peu le pied (18’58 ») et j’ai fait le dix plus vite que prévu (40’09 »). Je suis contente, car l’objectif, c’est les 20 km de Paris dans deux semaines donc il fallait faire un petit peu de long et aujourd’hui c’était l’occasion ».
Chez les hommes, Grégory Tutois s’est imposé sur le cinq kilomètres avec un temps de 16’29 », non sans pensées envers l’ancien président de l’US Camon Athlétisme. « La victoire, ce n »était pas un objectif pour moi, c’était d’abord pour rendre hommage à Daniel, car c’était quelqu’un que j’appréciais beaucoup. Aujourd’hui, on est tous là pour lui. La performance, c’était en second plan. Quand on court pour quelqu’un, on a envie de se défoncer, de se sublimer ». Comme Elodie Bellettre et beaucoup d’autres, le vainqueur du cinq a doublé avec le dix juste après, mais avec des ambitions plus mesurées. « C’était surtout sur le cinq que j’avais une balle à jouer et j’ai joué ma balle. Sur le dix, on va se faire plaisir. Si je peux faire un podium, je prends« avait-il dit en rigolant.
Un dix kilomètres avec une côte « casse-patte »
Et il ne croyait pas si bien dire puisqu’il terminait deuxième du dix kilomètres, juste derrière le double tenant du titre, qui s’imposait donc pour la troisième fois consécutive ce dimanche, Geoffroy Leturcq qui terminait en 33’01 ». Une course qui lui réussit d’abord parce qu’il l’apprécie. « Le circuit est bien, il y a une bonne ambiance, l’organisation est belle, ça fait plaisir de venir ici. » Et s’il est aussi efficace, c’est parce qu’il n’avait pas couru les cinq kilomètres avant. « Je fais que du 10km je ne préfère pas m’éparpiller » ajoute t-il, calculateur.
Et quand on demande aux vainqueurs l’endroit le plus difficile du parcours, les avis sont unanimes. « Sur ce parcours là, c’est au milieu, entre le quatrième et cinquième kilomètre, qu’on a une bosse et ça casse un petit peu le rythme et il faut savoir relancer », estime Geoffroy Leturcq. « Le dix est plus dur à gérer, car la côte arrive au quatrième kilomètre et il reste six kilomètres derrière. Il y a la côte avant l’arrivée dans le stade aussi. Le cinq est roulant, il y a juste la fin qui nous achève, mais on sait que c’est fini, compare Elodie Bellettre. Une vingtième édition (19e si l’on ne compte pas l’édition à distance de 2020) réussi pour les organisateurs des Virades de l’espoir qui devraient les convaincre de poursuivre l’aventure en 2025.
Simon Vasseur
Crédits photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr