Récemment créée au sein du club omnisports de l’ASPTT, La Cible Amiénoise espère attirer des nouveaux licenciés pour sa première rentrée. Michael Charmoille, président du club, témoigne de la difficulté de son sport à s’extirper des clichés et à développer la pratique sportive en France.
Il y a un an seulement, l’idée émergeait de la tête de Michael Charmoille. En quête d’un sport pour ses enfants, au salon Agora, il remarquait la mention « omnisports » inscrit sur le stand de l’ASPTT. « Je me suis dit « pourquoi pas une section fléchettes à l’ASPTT ». J’ai pris le contact avec eux et en trois mois, on a monté le projet et on s’est lancé au mois de décembre 2023. » Désormais neuf mois d’existence durant lesquels le président de La Cible Amiénoise a structuré le club afin d’être prêt pour la première rentrée scolaire et pouvoir participer, dès cette année, aux championnats de Picardie.
Une structuration qui devait aussi se faire avec la validation des licences par la fédération. « On avait déjà des licenciés, mais des licenciés du club omnisports de l’ASPTT, mais pour faire partie de la structure fédérale de fléchette, il faut avoir une licence fédérale officielle » explique Michael Charmoille. Dès lors, deux types de licences sont envisageables. « Il y a la possibilité de faire du loisir, sans devoir participer aux compétitions, et une partie fédérale où on va rentrer dans des classements et chercher à gagner des points » différencie le président du club. Actuellement, la structure compte 13 licenciés, dont 11 qui ont pris une licence fédérale. Parmi eux, deux juniors et deux féminines. « C’est évidemment ouvert à tous. On autorise en général à partir de 10 ans, ça va dépendre de la taille de l’enfant, car ça nécessite de pouvoir atteindre correctement la cible » précise Michael Charmoille.
Mais la question que beaucoup se posent : la fléchette est-elle un sport ? « Ça ne s’apparente pas à un sport physique. Il n’y a pas besoin d’avoir des capacités particulières, et c’est un avantage ! On a des personnes de tout gabarit et il n’y a pas de différence physique. Les filles affrontent des hommes et les battent » affirme le président de La Cible Amiénoise. Les compétitions, qui se déroulent sur une ou deux journées entières, peuvent nécessiter des capacités de sportif. « Rester une journée debout, sur un pas de tir, je peux vous assurer que physiquement, c’est épuisant. Ça nécessite une hygiène de vie qui est quand même importante. Ça reste un plaisir, on peut s’amuser et boire un verre avec des copains, mais ça reste un sport quand on veut jouer à un bon niveau » insiste Michael Charmoille.
Maintenant, reste à attirer le public. En France, la fléchette souffre d’un cruel manque de visibilité et d’une image qui tourne au cliché. « La fléchette est apparentée au bar, un peu comme l’était le billard il y a quelques années. Les pays anglo-saxons et nordiques ont des sections fléchettes en sport-études, ils prennent des jeunes dans des écoles pour les faire pratiquer. On n’a pas ça en France » regrette le président du club amiénois. À la télévision, une chaîne française diffuse, depuis quelques années, des compétitions internationales de fléchettes. Insuffisant pour Michael Charmoille. « On regrette qu’il n’y ait pas, pendant la diffusion, une communication avec un petit bandeau qui dirait « rejoignez-nous » ou quelque chose comme ça. » Pour le moment, La Cible Amiénoise essaie de communiquer via les médias locaux, leur site internet et les forums comme celui de l’Agora. « C’est plus du bouche-à-oreille pour l’instant ». S’il n’a pas encore attiré un large public, le temps devrait faire les choses. Il y a un an, Michael Charmoille a peut-être visé juste…
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazette Sports