L’AESM Handball est le dernier club de quartier picard. Une particularité qui le distingue de ses voisins de Rivery, Salouël ou de l’AHC, affiliés à une ville, et qui lui octroie un côté familial prononcé. Mais le revers de la médaille pour ce club d’à peine 50 licenciés, c’est la difficulté à gonfler ses effectifs, surtout depuis la covid.
Dernier club du genre parmi les trois départements picards, l’AESM Handball est un club de quartier. Jessy Tilmont, son président, explique ce qui différencie son club des autres. « Il n’existe plus que des clubs de ville. Nous, la base du club est à Saint-Maurice. Il a été créé là-bas et on y est toujours basé aujourd’hui. Et le nom Amiens Espoir Saint-Maurice, c’est le nom d’origine qui n’a jamais changé » explique-t-il. À sa connaissance, l’AESM Handball serait même le dernier club de quartier des Hauts-de-France. « On est un club familial. C’est plus facile d’avoir ce côté famille à 50 licenciés qu’à 250. Mais c’est aussi pour cette raison qu’on a du mal à grandir » s’inquiète Jessy Tilmont.
Car cette ultra-proximité, voire intimité, empêche la structure de se développer. « On aimerait rester un club familial mais un peu plus gros. L’année dernière, nous étions 51 licenciés. On espère monter à 70 cette année avec l’arrivée des enfants. » Car le problème est ici. Depuis la pandémie, l’AESM peine à séduire les jeunes joueurs. « Avant la covid, on avait les catégories « baby hand » et les moins de 9 ans. Après, on a tout perdu, il ne restait plus que deux enfants dans chaque catégorie. Ça fait trois ans qu’on essaye de relancer mais on n’y arrive pas » se désole le président du club. Mais dans AESM, le E signifie Espoir. Et il est de mise à l’aube de cette saison 2024-2025. « Il y a un nouveau duo d’entraîneuses qui ont décidé de se lancer et on a déjà 12 enfants qui se sont inscrits. Ces enfants-là, on veut les faire monter de catégorie en catégorie chez nous : de moins de 9 ans jusqu’en sénior. On aimerait vraiment avoir toutes les filières et tous les âges dans le club » s’enthousiasme Jessy Tilmont.
La volonté de pouvoir choisir entre le compétitif et le loisir
Côté compétition, les deux équipes séniors, hommes et femmes, évoluent en Excellence départementale. « On joue souvent les milieux de tableaux. Sur les trois dernières années, les garçons ont même joué le titre deux fois » se félicite le président de l’AESM Handball. Cependant, même en cas de titre, il serait délicat pour le club de monter en division régionale. « Le budget est multiplié par trois et dès qu’on monte, on a des amendes. Comme on n’a pas de jeunes, on aurait des sanctions financières ou sanctions aux points donc on ne peut pas se permettre de monter. C’est pour ça qu’on se restreint pour l’instant » regrette Jessy Tilmont. « Quand on aura des jeunes, on essayera de monter en région, voire plus haut, en fonction des finances. Si on peut aller jusqu’en StarLigue pourquoi pas » dit-il en rigolant.
Outre l’aspect compétitif, l’AESM souhaiterait créer une équipe loisir pour permettre aux joueurs de faire de la compétition pour s’amuser, sans la pression du résultat. Elle serait aussi bénéfique pour un profil de joueurs particuliers. « Le hand c’est un sport passion. Quand tu es dedans, tu es dedans. Beaucoup arrêtent quand ils ont 50 ans. Ils sont trop âgés, ils ont mal aux genoux « précise Jessy Tilmont. Avec un match tous les deux mois et, la plupart du temps, un déjeuner entre tous les joueurs dans la foulée, le handball loisir se voudrait accessible à tous et convivial, à l’image de ce club familial. En attendant, le dernier club de handball de quartier de Picardie résiste, encore et toujours, à l’envahisseur…
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazette Sports