JEUX OLYMPIQUES – Virginia Aymard : « On vient dans une compétition pour gagner »

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Virginia Aymard, 29 ans, est originaire d’Amiens. La judokate, passée par les pôles d’Amiens et Strasbourg a rejoint ensuite l’INSEP avant de prendre la décision de concourir sous les couleurs gabonaises. Elle s’apprête à prendre part aux Jeux de Paris 2024, en -48kg.

C’est au sein du dojo de Budosport 80 que nous rencontrons Virginia Aymard. L’Amiénoise, qui s’apprête à participer aux Jeux olympiques de Paris 2024, est venue s’entraîner quelques jours sous la houlette de Frédéric Bourgoin, 7ème dan de judo. Un choix motivé par plusieurs raisons : « C’est quelqu’un qui connaît très bien le judo. Au niveau de l’aspect technique, il est extrêmement pointu, alors que parfois dans le haut niveau on est beaucoup plus dans l’aspect physique ou combatif. » Un apport important pour la judokate, qui y voit un parfait complément. Une relation de longue date qui a son importance dans le parcours de Virginia : « Il y a une très bonne ambiance dans ce club et ça m’a donné envie de pousser ce projet olympique ».

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Aujourd’hui, celle qui est avocate et licenciée à Aix-en-Provence, s’apprête à concourir sous les couleurs du Gabon aux Jeux de Paris 2024. Mais avant cela, l’Amiénoise a porté haut les couleurs françaises. Passée par un club local, elle a ensuite intégré les pôles espoirs d’Amiens, Strasbourg, avant de sauter dans le grand bain de l’INSEP. Une expérience éphémère : « C’était un système qui ne me correspondait pas étant donné que je voulais faire des études. […] Et puis, en 2017, il y a eu une grève des judokas français qui ont refusé de s’entraîner à l’INSEP, donc ça a accentué ma décision de changer de nationalité sportive ». Une décision, qui lui vaudra trois années d’interdiction de compétitions internationales, avant d’être libérée en avril 2022 et de débuter sa quête vers une qualification aux Jeux olympiques : « Je me suis dit : je vais tenter le tout pour le tout ».

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Un objectif de taille pour Virginia qui a dû repartir de zéro et a fait le choix de mixer ses participations à des compétitions de très haut niveau (ex : Grand Slam) et dans le même temps à « des compétitions d’un niveau un peu moins élevé, pour avoir plus de chances de marquer des points. » Une période « très éprouvante physiquement et mentalement » que la judokate a su passer et dépasser avec brio pour valider son ticket pour Paris. Une délivrance, qui lui permet aujourd’hui d’accentuer le travail sur « les aspects techniques et tactiques que je n’ai pas pu développer forcément à fond ».


Ma famille a un très grand rôle !

Virginia Aymard, athlète qualifiée aux Jeux olympiques de Paris 2024

Pour la Samarienne, cette qualification est un projet collectif : « Ma famille a un très grand rôle, que ce soit au niveau du soutien psychologique, du soutien financier, de tout l’aspect organisationnel aussi… Ils ont essayé de faire en sorte que je délègue au maximum. C’est un projet familial. » Virginia peut également compter sur le soutien de son club et « des personnes que je croise sur le tatami ». Un savoureux cocktail de soutiens, qui l’a aidée « mentalement, à être forte et à tenir le coup ». Au quotidien, Virginia compte aussi sur Fabrice Duval. Un entraîneur d’Aix-en-Provence, venu vers l’Amiénoise, et qui s’était déjà occupé d’une athlète binationale qui était dans le même cas et avec laquelle il a obtenu la première médaille européenne du Portugal.

Savoir bien s’entourer est important. Et ce sera le cas le 27 juillet prochain, jour de compétition en -48kg, où Virginia sera dans un environnement qu’elle connaît déjà : « Étant donné que je m’entraîne à Paris, c’est comme si je faisais les Jeux à la maison. […] Et c’est plus facile pour mes proches aussi de venir m’encourager… Donc forcément, c’est un avantage ! » En attendant, l’impatience est de mise : « C’est un mélange de plein de choses. Je suis contente du travail fourni, de ma préparation… N’étant pas encore dans le village, je pense que je ne ressens pas encore tout à fait l’ambiance des Jeux, mais ça ne va pas tarder. » D’ailleurs, l’Amiénoise va rejoindre Paris ce dimanche ou lundi. Durant cette dernière semaine, « il va y avoir du judo, de la préparation physique, mais ça va être plus léger en termes de quantité des séances. » Au programme également, sudation et perte des derniers grammes avant la pesée officielle du 26 juillet.

Celle qui est montée sur les podiums des championnats de France en cadettes, juniors et séniors s’apprête donc à vivre le rêve d’une vie : des Jeux à la maison, sous les couleurs du Gabon. Le 27 juillet prochain, Virginia pourrait écrire l’histoire du sport gabonais en étant la première à ramener une médaille olympique en judo et la seconde tous sports confondus : « Je n’ai aucun regret […] Je suis déjà très fière de cette qualification et on va continuer. Ce n’est que du bonus… Mais on vient dans une compétition pour gagner. »


Interview : César Willot
Rédaction : Dorine Cocagne
Crédit photo : Théo Bégler – Gazette Sports