Curieux personnage que ce Jean-Pierre Joly, licencié au Val de Somme et que nous avons rencontré samedi à l’arrivée de la course du château à Picquigny.
Peu importe le classement, il était venu à Picquigny comme il le fait du reste chaque année, non pas pour gagner, mais tout simplement pour se faire plaisir. Du reste, à l’arrivée sur la place de l’hôtel de ville, il était souriant et frais comme un gardon. C’est que ce charmant bonhomme, qui au compteur vole allègrement vers ses 72 printemps, adore la course à pied et sa spécialité est tout simplement le marathon, même si à sept reprises il prit le départ des 100 km du Val de Somme. Raison pour laquelle, samedi à Picquigny, cette course du château a constitué pour lui, une sorte de décrassage, un bon entrainement en quelque sorte. « J’ai commencé la course à pied relativement tard, à 38 ans. Auparavant, j’avais un peu couru et pratiqué le karaté. Dans ma carrière, j’ai disputé 75 marathons dans des villes comme Miami, deux fois à New York, San Francisco, Québec, Reykjavik, Bruxelles, deux fois à Rotterdam et deux fois Amsterdam, deux fois à Rome, Madrid, Florence, Séville, etc. Il m’arrivait de faire quatre marathons par an et, même si je ne m’entraine pas beaucoup, j’ai la chance de bien récupérer. Mon meilleur temps a été de 3 h 08 à Reims. »
Alors me direz-vous que pour disputer autant d’épreuves de longue distance, Jean-Pierre Joly doit mener une vraie vie d’ascète. Que nenni ! « Non, répond il en souriant, il m’arrive de boire une bonne bière et l’apéro ». Évidemment, Jean-Pierre Joly n’a pas que la passion de la course à pied. Il aime aller à la découverte des paysages et des villes dans lesquelles il se rend pour participer à un marathon et dit-il : « Je sais allier le sport et la balade. » Il lui est arrivé par exemple de partir trois semaines de chez lui pour disputer un marathon. Qu’importe si cela a un prix, la passion de la course à pied est supérieure. Cet homme ne sait pas ce que le mot repos signifie.
Et tenez vous bien, samedi à Picquigny, quand il eut terminé son parcours, il a de suite fait demi-tour pour aller encourager Hélène, son épouse qui participait aussi à cette course de Picquigny. C’est beau, un couple de coureurs à pied. À bientôt 72 ans, il travaille toujours dans la publicité à Amiens. Et nous promet qu’il sera au départ du marathon de Florence et peut-être d’Amiens et bien sûr de Picquigny l’an prochain.
Lionel Herbet
Crédit photo : Lionel Herbet