VOLLEY-BALL – Elite : Ali Nouaour revient sur « la saison compliquée » de l’AMVB

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Entraîneur de l’AMVB, Ali Nouaour est revenu sur la saison de son équipe dans le championnat Elite. Un exercice 2023/2024 en demi-teinte et surtout très mouvementé.

Quel bilan faites-vous de la saison ?

Forcément, c’est un bilan mitigé, voire très mitigé en fait. Il ne faut pas avoir peur de dire les mots, on avait fait une très belle saison lors de l’exercice précédent en finissant sur le podium. Donc l’idée, c’était de faire mieux, donc qui dit faire mieux, c’est au minimum faire le podium et puis d’aller chercher la Coupe de France Amateur. Aucun des deux n’a été fait. Même si cette année, il y avait une équipe qui s’appelait Avignon, qui redescendait de Ligue B et qui était pratiquement imbattable, il y avait moyen de faire quelque chose. On avait fait un recrutement en cherchant des jeunes dans des clubs qui ont côtoyé le monde professionnel.

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On a fait un bon début de championnat avec trois victoires en trois matchs. Puis on va à Bellaing, on menait deux sets à zéro et finalement, on perd trois sets à deux. On a été une équipe plutôt bonne à domicile et très mauvaise à l’extérieur. On a beaucoup travaillé pour trouver des solutions avec le groupe. Il y a une frustration qu’il va falloir digérer parce que c’était une saison compliquée. On finit quatrième des play-downs et quatrième de la Coupe de France fédérale. J’aurais aimé aller en finale. Gagner contre Avignon, ça aurait été compliqué. J’aurais aimé faire des play-offs pour continuer la formation et intégrer des potentiels futurs joueurs de l’équipe réserve. Mais on se dit que la saison se termine plutôt bien, car on se maintient pour la huitième année consécutive en Elite. C’est quelque chose que très peu d’équipes ont réussi à faire.

Le fait de vous retrouver en play-downs a bousculé la préparation au prochain exercice ?

Le championnat Elite, c’est un championnat à deux vitesses parce qu’une fois qu’on est qualifié en play-offs, on peut faire tourner l’effectif, faire un travail de formation, pouvoir commencer à recruter pour la saison prochaine. Et tout ça, ça a été décalé parce qu’il a fallu réussir la mission maintien. Donc on n’a pas pu commencer les entretiens avec les joueurs, on n’a pas pu commencer à ouvrir des discussions avec les potentielles recrues, on n’a pas pu intégrer des joueurs de l’équipe réserve.

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Qu’avez-vous fait durant la saison pour réussir à vous maintenir ?

Il y a beaucoup de choses qui ont été dites durant le championnat. J’ai ma part de responsabilité, car quand une équipe gagne, c’est bien, mais quand elle perd, on se retourne souvent vers son entraineur qui ne fait peut-être pas les bons choix. Mais j’assume, je me suis aussi remis en question avec mon staff. On a changé des choses, j’ai donné plus de disponibilité à Medhi Hachemi, qui avait une double casquette de joueur-entraîneur. À chaque séance, il prenait la première demi-heure voire la première heure pour travailler différemment. À un moment donné, Medhi a pris le taureau par les cornes et a demandé à réintégrer le groupe. On a vu que ça marchait bien, que ça faisait du bien. Il a réussi à trouver les bons mots, le langage pour parler aux joueurs et à bouger certains.

Vous avez renouvelé votre effectif à 50 %, pensez-vous qu’il s’agit d’une des raisons des difficultés ?

Ça peut être le cas et c’est à double tranchant. J’ai déjà fait des saisons avec beaucoup de changements et on avait fait un bon championnat. Mais c’est sûr, cette année, il nous a manqué des choses. Est-ce qu’on a recruté trop jeune ? Les joueurs qu’on a recrutés ont effectivement côtoyé le monde professionnel, mais ils n’ont pas eu beaucoup de temps de jeu en équipe première. Étaient-ils vraiment aptes à jouer ? Ça rentre en compte, mais il y en a certains, comme Thomas Javelle qui a remplacé Stridji Tel, qui ont réussi à prendre de l’ampleur au fur et à mesure. Il ne faut pas oublier qu’on a fait une saison avec seulement deux centraux, c’est toujours difficile. On avait recruté Jean-Maxime Sauret. Il est arrivé de Lyon où il a joué toute la saison en Ligue B. On se dit qu’on va récupérer un bon joueur qui va nous apporter de l’expérience. Malheureusement, quand il est arrivé, c’était une déception. Il s’est retrouvé troisième central et il a fini par quitter le navire.

Malgré le recrutement, vous vous êtes retrouvé avec un effectif assez limité ?

Oui, on est parti sur un effectif de 11 joueurs en essayant d’intégrer tous les jeudis des joueurs de l’équipe réserve lors de l’opposition. On a été chercher des joueurs, mais on a aussi eu des joueurs qui nous ont quittés du jour au lendemain alors qu’on pensait qu’ils allaient être Amiénois. Des joueurs, comme Tristan Sapet, avec qui on avait fait un gros travail de formation, nous annoncent qu’ils ne seront plus avec nous alors qu’on comptait sur eux. Il y a aussi eu le cas Stridji Tel qui nous annonce qu’il part à Bellaing alors qu’on avait fait avec lui un gros travail sur sa condition physique. Ce n’était pas des postes qu’on avait prévu de recruter, il a fallu s’adapter et recruter en conséquence tout en faisant attention : on n’a le droit qu’à trois joueurs mutés. On a arrêté de discuter avec certains joueurs pour accentuer la priorité sur le remplacement des joueurs partants. On a recruté Thomas Javelle, Jean-Maxime Sauret et Mihail Corabieru.

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Et pourtant, on a vu qu’au fil de la saison, les recrues ont réussi à se démarquer.

Oui, c’est clair. En toute honnêteté, quand on regarde globalement, on voit un Jean-Maxime Sauret qui a été titulaire toute la saison en Ligue B et on a Thomas Javelle qui faisait la navette entre l’équipe première et la réserve et qui, on le rappelle, n’a que 5 ans de volley dans les jambes, mais avec un fort potentiel. Sur le papier, brutalement, on dit que c’est Jean-Maxime Sauret qui devrait être titulaire. On pensait qu’il allait y avoir un peu plus de concurrence. Au final, Jean-Maxime a quitté le navire. Thomas avait besoin de temps de jeu et ça a payé. J’aurais aimé le garder la saison prochaine pour continuer le travail effectué, mais il nous quitte pour des raisons personnelles. Au début de la saison, il était prévu pour être le troisième central et au final, il s’est rapidement retrouvé deuxième et a su concurrencer Kamal Ouali. Concernant Mihail, c’est un jeune joueur, c’est une belle pioche, car il a remplacé Tristan Sapet qui était le chouchou du public et qui avait fait toute sa formation au club. Donc pour Mihail, c’était peut-être un peu compliqué. On l’a vu sur le premier match et lui-même l’a reconnu. Puis, il a pris de l’ampleur avec les matchs. Maintenant, je lui demande d’être le patron derrière et c’est ce qu’il a fait sur la fin de saison. J’espère que la saison prochaine, il n’oubliera pas ce qu’il a fait pour faire une meilleure saison.

En parallèle, vous avez réussi à faire un beau parcours en Coupe de France. Avez-vous des regrets ?

C’est quand même une satisfaction parce que la réserve a des joueurs qui ont moins de temps de jeu comme Aymeric Philippe, qui est second passeur. C’est à lui que j’ai confié les clés et il les a plutôt bien tenues. J’ai quand même un regret de ne pas l’avoir aligné en demi-finale. Il a même été surpris et on a eu une discussion par rapport à ça. Mais à ce moment-là, j’avais besoin de faire jouer Karim Lamri pour la dernière ligne droite en championnat. Aymeric, ça reste une très belle surprise. Il a su s’imposer, se démarquer du haut de ses 23 ans. C’était une bouffée d’oxygène, mais c’était aussi des matchs délicats. Il faut se souvenir qu’au mois de décembre, quand on était vraiment malade. On avait affronté l’Amical Cormeillais, que notre réserve avait facilement battu, mais nous, encore une fois, on a vu qu’on n’était pas forcément bien. Mais voilà cette Coupe de France, on l’aime bien, elle nous permet en cas de finale lors du Final Four de se qualifier pour une Coupe de France professionnelle. Malheureusement, on ne le sera pas à moins qu’on fasse appel à nous.

Malgré les résultats en demi-teinte, le public a répondu présent à domicile à chaque fois.

Oui, on a vu que le public a répondu présent. Chose qui n’était pas forcément évidente les autres années parce qu’on avait un public, on va dire de la paix et un public du Coliseum. Aujourd’hui, on peut se dire qu’on a un public qui vient soutenir le volley-ball amiénois. On a vu des gymnases systématiquement pleins et, contre Lyon, c’était plein. Contre Conflans où on a dû ouvrir des tribunes derrière les coachs. C’était quelque chose qu’on n’avait rarement fait. Donc voilà, heureusement que ce public était là parce qu’il nous a également soulevés, nous a soutenus et encouragés. Il a tout fait pour qu’Amiens puisse connaître une énième saison en Elite et je tiens à le remercier. Il nous a fait du bien.

Le club prépare actuellement la saison prochaine. L’AMVB a déjà annoncé la prolongation de Medhi Hachemi, Damien Barry et Farik Tizit, mais aussi le départ d’Alex Schemberger, Karim Lamri, Thomas Javelle et Didier Sali Hilé. Dans le sens des arrivées, la formation entraînée par Ali Nouaour enregistre les recrues Reche Mizingou, qui arrive en provenance de Nancy, et Simon Villaume, ancien joueur de Niort et Exoce Ilouni qui évoluait en Grèce.

Propos recueillis par Kelian Bourg

Crédit photo : Louis Auvin / Léandre Leber – Gazettesports.fr