À l’occasion du festival de photographie des images de Blanche, Léandre Leber, fondateur et photographe chez Gazette Sports, proposera des lectures de book. A réserver !
Avec son regard avisé de plus de 20 ans d’expérience, Léandre Leber est toujours un acteur la vie du sport et de la photographie de la ville d’Amiens. En plus de ses actions liées à Gazette Sports, il occupera le rôle d’expert lors de la lecture de book organisée pour le compte du festival de photo de ce week-end du 15 et 16 juin à l’espace Dewailly. Léandre se confie sur cette activité « J’ai déjà réalisé ce genre d’exercice, c’est quelque chose que je connais et que j’aime pratiquer ».
Tout d’abord, qu’est ce qu’un book photo ?
Un book photo est un ensemble de photographies sélectionnées par un photographe qui désire présenter son travail. Pour simplifier, il s’agit du CV du photographe. Ces photos peuvent avoir un sens, un objectif, une morale, ou uniquement s’appuyer sur leur qualité visuelle (même si il est souvent conseillé de construire son book avec une idée directrice). Lors de la lecture de book, le sachant a pour mission d’observer les photographies proposées par son interlocuteur afin d’en faire la critique afin d’y apporter son regard et ses conseils.
Lorsque Léandre Leber est interrogé sur ce qui le motive à exercer ce rôle, il répond : « J’aimerai beaucoup remettre la qualité de la photo au centre du débat. Lorsqu’une photo fait de bons scores sur les réseaux sociaux, c’est parce qu’elle représente quelque chose que les gens aiment, non pas parce qu’elle est bien réalisée, composée. Cela biaise considérablement la lecture de l’image. L’analyse du book sera donc centrée sur cette dimension qualitative, cet espace du sensible ». Au delà de ce qui est représenté, l’amiénois désire surtout retrouver « un travail de fond et une réelle patte de la part du photographe ».
Il faut qu’on reconnaisse le photographe à travers sa photo
Léandre pourra apporter un avis franc sur leur travail avec, comme il le décrit, son « regard d’ancien mais qui est très proche des techniques nouvelles ». Il ajoute « la création d’un book ne demande pas forcément un matériel professionnel et onéreux, on peut tout à fait en réaliser un à l’iPhone par exemple ». Cette activité peut donc tout aussi bien convenir à des personnes se lançant dans le monde de la photographie et désirant l’avis d’une personne établie dans ce milieu.
À trop vouloir faire comme les gens veulent, on perd sa singularité
L’objectif est surtout d’apporter une aide aux créateurs « cela peut aider ces photographes à retrouver leur singularité et à faire ce qu’ils aiment au fond. On peut apprécier un travail même si il ne fait pas partie de nos goûts esthétiques. Quand le travail est bien fait, il ne peut qu’être apprécié« .
Mais alors, si le public donne moins d’importance à la patte qu’à ce qui est représenté, à quoi bon garder cette singularité ? « On peut éduquer les photographes à présenter un travail personnel plutôt qu’éduquer le publique à l’aimer. Si on fait comprendre aux photographes qu’il faut respecter un travail plutôt que le code des likes, c’est déjà gagné ».
Quelle place a cette idée de la photo à l’ère de la modification graphique ?
« Personnellement je suis photographe, je ne modifie pas un ciel sur une photo parce qu’il faisait gris. Le monde de l’image est violenté par des IA, par des applications où il est possible de détourer en trois clics. Je viens de l’image de reportage, non pas de l’image publicitaire. Je pense d’ailleurs que les images transgressées devraient avoir une spécification afin de ne pas pervertir l’image. Je ne suis pas contre ces procédés, certaines images exposées à l’école de photographie des Gobelins sont modifiées grâce à ces outils et cela créé de magnifiques photographies. Je pense uniquement qu’il faut créer une nuance entre ces images et les photos classiques, du photographisme ».
Qu’en est-il de « l’image sportive » qui est la plus présente au sein de Gazette Sports ?
« Cette image là n’est pas faite pour être modifiée, c’est une image de reportage qui doit représenter la réalité le plus fidèlement possible. Il faut savoir que les photographies prises dans le sport amateur sont les plus techniques à réaliser. Tout d’abord parce que les mouvements des pratiquants sont plus brouillons que ceux des pros. Les conditions de pratique sont également bien différentes, l’éclairage, l’environnement, par exemple sont des critères importants dans la photographie du sport amateur ». Il semble bon de rappeler que la lecture de book ne se portera pas uniquement sur des photos de sport.
Cette lecture de book ont donc une importance très particulière pour Léandre. Ce week-end, il tachera d’aider et de conseiller au mieux ces photographes, le tout lors d’un festival pour une cause plus qu’honorable.
Noah Lagny
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports