SOUVENIRS OLYMPIQUES : 23 juillet 1980, Daniel Senet magnifique mais il doit se contenter de la 4e place

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Après avoir décroché l’argent à Montréal en 1976, l’Amiénois Daniel Senet devait se contenter de la quatrième place lors des Jeux Olympiques de Moscou quatre ans plus tard.

Quatre ans auparavant, aux Jeux de Montréal, l’haltérophile amiénois Daniel Senet avait créé la sensation en prenant la 3e place dans la catégorie des poids légers. Une médaille de bronze qui quelques mois plus tard, allait se transformer en médaille d’argent, suite au déclassement du Polonais Kaczmarek pour dopage. A cette époque, Daniel Senet avait été le premier sportif samarien né dans la Somme et licencié dans un club de la Somme à obtenir une médaille olympique. C’était en 1976 aux Jeux de Montréal.

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En 1980, les Jeux se déroulaient à Moscou et ils furent marqués par un nombre inférieur de nations présentes suite aux problèmes politiques de l’époque. Les Américains étaient absents tout comme de nombreuses nations du continent africain. La politique avait pris le dessus sur le sport. A l’inverse, toutes les équipes très fortes en haltérophilie étaient bel et bien sur place à Moscou et on imagine que si l’inverse s’était alors produit, c’est à dire le forfait des nations des pays de l’Est, nul doute que Daniel Senet aurait été champion olympique. Le mercredi 23 juillet 1980, le concours de la catégorie des -67,5kg allait être d’un niveau exceptionnel. Daniel Senet avait été adopté par le public russe et on l’appelait familièrement le petit Tarzan amiénois. Rolf Maier, l’entraineur de Daniel Senet, avait laissé sa place à l’entraineur national Aimé Terme. Daniel avait noté que s’il réussissait bien sa première barre, tout était alors possible.

A ces Jeux de Moscou, Daniel Senet devait se surpasser, réussir un concours de toute beauté mais il devait baisser pavillon face aux Bulgares et aux Allemands de l’Est. Il faut se souvenir qu’à Montréal avec un total de 300kg, le jeune Amiénois âgé alors de 23 ans, était monté sur le podium. A Moscou, à l’arraché, Daniel Senet réussissait 147,5kg à égalité avec le Bulgare Russev devant l’Allemand de l’Est Kunz et un autre Bulgare Pachov. Il améliorait son record de France. A l’épaulé jeté, Russev réussissait 195kg et s’envolait vers la victoire alors que Daniel Senet se contentait de 175kg et il devait se contenter de la 4e place ce qui constituait un beau résultat. Avec 322,5kg, Daniel Senet pulvérisait son record mais les adversaires des pays de l’Est avaient fait la différence. Daniel Senet avait pourtant tenté 180 kg ce qui en cas de réussite lui aurait assuré le bronze, mais il échouait. Dans le journal l’Equipe, il était signalé que Daniel Senet « avait accompagné les seigneurs jusqu’au bout et qu’il s’était montré magnifique alors que le Bulgare Russev avait été super-star. »

Ce dernier avait même tenté une barre de 200kg ce qui laisse rêveur car ne l’oublions pas, il ne pesait que 67,5kg. On imagine que cette soirée fut grandiose et dans la salle, étaient présents de nombreux journalistes français. Daniel Senet pouvait être fier de sa performance et bien plus tard, il devait faire cette remarque : les Bulgares et Allemands de l’Est étaient alors plus ou moins dopés. Et pas seulement en haltérophilie. Après ce concours de haute volée, Daniel Senet manifestait son désir de se reposer car il avait laissé des forces à la fois physiques mais aussi mentales. Il n’avait qu’un objectif : partir en vacances du côté de Montauban avec sa petite famille.

La carrière de Daniel Senet n’était pas terminée puisqu’un an plus tard, il devenait champion du monde de l’arraché aux championnats du monde à Lille. Les Jeux de Moscou furent les derniers de Lord Killanin en tant que président du CIO et il était alors remplacé par l’Espagnol M. Samaranch. Ce dernier aura l’occasion bien plus tard, en 1996, après les Jeux d’Atlanta, de déclarer que « la Picardie était la première région sportive au monde. » 

Lionel Herbet

Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr (illustration)