A l’heure où Tadej Pogacar survole le Tour d’Italie (ce mardi il a remporté sa 5e victoire d’étape et se trouve largement leader), alors que les coureurs français tirent leur épingle du jeu avec deux étapes remportées et un Romain Bardet qui se trouve dans les dix premiers au général, voilà que de l’Oise, nous apprenons une bien mauvaise nouvelle et qui nous révolte. Un édito signé Lionel Herbet.
Une nouvelle qui porte un mauvais coup au sport cycliste. Il est question une fois encore de dopage mais attention pas celui que nous connaissons depuis des lustres mais celui qui se répand à grande vitesse dans le milieu : le dopage mécanique.
D’abord, une précision: ce dimanche il s’agissait d’une épreuve UFOLEP, les Routes de l’Oise et qui n’ont rien à voir avec la Ronde de l’Oise qui elle est réservée aux licenciés FFC. On connait la philosophie du sport UFOLEP qui est basée sur le plaisir de participer, de ne pas courir systématiquement vers la victoire et enfin, les primes ne sont pas basées sur l’argent mais « en paquets de pâtes » pour reprendre l’expression d’un organisateur.
Ce dimanche au départ de l’ultime étape à Crèvecoeur-le-Grand, il s’est passé quelque chose d’incroyable. Un coureur s’est fait pincer car son matériel n’était pas conforme et il était trafiqué ou truqué, et ce vous l’avez deviné dans le but de remporter l’épreuve puisqu’il était alors 3e au général… Le directeur de l’épreuve est allé le voir mais le coureur, voyant que sa supercherie allait être découverte, un coureur âgé de 53 ans et qui dans la vie gère des restaurants, s’est sauvé comme un lapin ou plutôt un voleur n’hésitant pas à culbuter le directeur de course. Lamentable.
D’un seul coup, ce coureur avait quitté son statut de sportif et il était devenu un gangster car il aurait pu tuer le directeur de course. Le quotidien régional qui n’aurait accordé que quelques lignes dans la rubrique sportive si l’épreuve s’était déroulée normalement, s’est alors déchainé, a ouvert sa « une » sur cette course. Celle-ci était devenue un vrai fait divers.
Les sanctions devront être impitoyables tant il est vrai que le dopage mécanique est devenu un véritable fléau dans le sport cycliste et l’UFOLEP n’a pas le monopole. Aujourd’hui, quand un coureur gagne nettement, il est tout de suite soupçonné et c’est vraiment regrettable.
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports (illustration)