Samedi soir à la Veillère, l’histoire s’est encore répétée. Pour la troisième saison consécutive, Saint-Médard a éliminé Amiens en quarts de finale. Une rencontre au scénario cruel sur laquelle est revenu l’entraineur et joueur des Ecureuils forcément déçu.
Durant la première période, les Amiénois étaient plus opportunistes que les Girondins mais ne parvenaient pas à tromper le dernier rempart, Lane Hartwell. Une première mi-temps que Renaud Crignier a trouvée « un peu juste et timorée » du côté des locaux. Les Rollerbug répondaient alors présents défensivement et profitaient des contres pour mener (0-2) avant la pause. Dans le vestiaire, le numéro 12 des Ecureuils et ses coéquipiers ont décidé de « changer de système de jeu parce qu’ils nous bloquaient et on n’avait pas réellement d’occasions. On n’était pas assez intense. »
De retour sur le terrain, les Samariens ont « fait tout ce qu’il fallait pendant 24 minutes et 30 secondes ». Le coaching était payant puisque les Ecureuils renversaient la situation en inscrivant trois buts et menaient (3-2), 30 secondes avant la fin du match. Cependant Saint-Médard ne dérogeait pas à la règle et égalisait juste après que les Picards aient loupé une cage vide (3-3). Le temps réglementaire était donc terminé et les deux formations prenaient place à des prolongations.
Un overtime très tendu qui a tourné en la défaveur des Amiénois qui se sont retrouvés à deux contre trois suite à une pénalité. Les Saint-Médardais n’ont pas loupé cette occasion et ont éteint les espoirs amiénois (3-4). Une fois encore, les Rollerbugs s’adjugeaient les quarts de finale et éliminaient les Écureuils.
Une bonne et amère rivalité
Une troisième invalidation consécutive et cruelle qui a déçu grandement les Samariens et Renaud Crignier suite à ce scénario qui est « pire qu’au match aller ». Des courtes défaites qui se sont jouées à chaque fois sur des détails dus notamment à la différence d’expérience des Ecureuils : « On a manqué d’expérience sur des matchs serrés de play-offs et on n’a pas su concrétiser le fait de mener au score deux fois […] » Ils sont venus à neuf, sur les neuf, quatre ont des profils équipe de France. Des joueurs qui ont l’habitude de jouer à bon niveau. »
Les deux précédentes éliminations étaient pourtant oubliées des têtes amiénoises avant cette rencontre : « Je pense qu’il n’y avait pas d’histoire de mental. À partir du moment où l’on avait joué le premier match chez eux, j’ai senti qu’il n’y avait plus d’emprise psychologique sur nous même si on avait perdu (2-0). » Un bilan compliqué de six défaites face à la même équipe en trois ans et surtout deux défaites après le temps réglementaire cette saison qui sont « dures » à avaler pour les Ecureuils.
Des matchs avec une telle intensité, on n’en n’a pas fait de l’année.
Renaud Crignier
Néanmoins, les Picards auront largement rivalisé avec leurs adversaires cette année. Une intensité durant ces deux matchs de play-offs que l’entraineur samarien n’avait pas vu depuis longtemps : « C’est la première fois que l’on rivalise avec eux et que l’on joue des gros matchs comme ça. Des matchs avec une telle intensité, on n’en a pas fait de l’année. Là, on en a fait deux d’un coup, ce qui est dommage, c’est que ça ne tourne pas en notre faveur. »
Les Ecureuils ne pourront ressortir que meilleurs de ces play-offs passés pour la troisième fois contre Saint-Médard, mais ils « aimeraient bien jouer un autre adversaire, pour voir d’autres jeux, d’autres équipes et puis pour voir de la diversité », avouait l’entraineur amiénois.
Une différence entre les poules qui coûtent cher
Un adversaire de la poule Sud toujours trop fort qui était pourtant quatrième à la fin de la saison régulière. L’écart de niveau entre la poule Nord et la poule Sud se fait plus que ressentir lors de ces séries éliminatoires quand on sait que les quatre équipes du Nord qualifiées pour les play-offs se sont toutes fait éliminer durant ces quarts de finale. Une importante différence qui ne permet pas aux Amiénois de préparer au mieux les play-offs lors de la phase régulière. « Si on veut faire un parallèle, on dira qu’on est le PSG. On a un championnat où ça fait plusieurs années que l’on est premier. Même si on perd, ce ne sont pas les bons matchs dans l’année qui nous préparent à jouer une équipe comme Saint-Médard. Je pense que si on avait joué Bourges, Aubagne ou Valence, ça aurait été la même chose. Ce sont quatre équipes du niveau de Garges. Clairement, ces quatre équipes peuvent monter. »
Le déséquilibre en terme de niveau des poules est compliqué.
Renaud Crignier
Un décalage qui s’explique notamment par le fait qu’il n’y ait presque pas d’équipe sudiste en division Elite. Les meilleures formations du Sud se retrouvent en Nationale 1. Une inégalité qui ne fait pas les affaires des Nordistes. « Le déséquilibre en terme de niveau des poules est compliqué. Entre la fin du championnat et les play-offs, ça fait un gros changement. »
La saison des Écureuils d’Amiens s’arrête donc ici, devant le carré final. Renaud Crignier et ses joueurs vont devoir prendre le temps de « digérer, on verra comment ça se passe à l’intersaison. Je pense que les semaines qui arrivent vont être dures. »
Play-offs, quarts de finale, match 2 :
Amiens – Saint-Médard : 3-4 a.p (0-2)
Buts pour Amiens : Anthony Josse (1-2, 34’18), Hugo Bacquet assist Mille (2-2, 42’29), Renaud Crignier (3-2, 45’57)
Buts pour Saint-Médard : Sebastien Duchemin (0-1, 17’23), Alexei Gerardin (0-2, 21’17), Romain Masson assist Gerardin (3-3, 49’28), Romain masson (3-4, 54’20)
Lou Fournier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr