L’Amiens SC peut nourrir des regrets après avoir concédé la défaite face à Pau samedi soir. Alors qu’ils menaient 2-0, les Amiénois ont ensuite explosé et ont subi durant la grosse deuxième mi-temps des Palois.
Ce match Amiens – Pau restera dans les annales. A la Licorne, alors que le public n’avait cessé de les encourager, les équipiers de Régis Gurtner qui menaient 2-0 à une demi-heure de la fin, ont complètement craqué. Ils ont littéralement coulé sans pouvoir respirer un peu. D’un seul coup, cette formation amiénoise qui rassurait tout le monde tant par la solidité de sa défense que par son efficacité, sa façon de dominer la situation et surtout la classe pure de Gaël Kakuta, a complètement déjoué. Il est certain que c’est surtout sur le plan du mental que les Amiénois ont fait défaut et laissé le monopole du jeu à leurs adversaires. Nicolas Usai l’entraineur palois résumait bien la situation : « Cela a été une question de caractère. Nous avons su l’afficher aussi bien dans les moments forts que les moments difficiles. Et c’est ce qui a fait en définitive la différence. Mais je vous assure que même menés 2-0, nous y avons toujours cru ». Les Amiénois qui venaient d’inscrire un deuxième but de toute beauté par Gaël Kakuta ont pensé, à tort, que le plus difficile, était fait.
Ce fut une grosse erreur car d’une part, Pau ne s’est jamais découragé même mené à 2-0 et que l’ASC a sombré. Et puis, Nicolas Usai a su procéder à des changements qui se sont révélés déterminants et nous pensons à d’Almeida, l’international béninois que nous avions vu une semaine auparavant sur cette même pelouse avec le Bénin contre le Sénégal. Pau a paru requinqué, transfiguré tandis que les Amiénois .étaient devenus amorphes, véritablement tétanisés eux qui s’étaient montrés auparavant solides et surtout exemplaires sur le plan de la combativité. Et puis il y avait Gaël Kakuta qui fut remarquable et marqua un but superbe.
Mais voilà en définitive ce but a fait plus de mal que de bien ce qu’avouait Omar Daf qui admettait qu’à ce moment, « on s’était vu trop beau ». L’entraineur amiénois n’avait rien à se reprocher; Il était très déçu déplorant un manque de lucidité à certains moments du match. On imagine que cette semaine, le travail du staff amiénois sera de redonner la confiance aux joueurs car ils sont sortis du terrain très meurtris psychologiquement. Un peu comme le coureur cycliste qui lève trop tôt les bras et se fait battre sur la ligne d’arrivée ou ce boxeur qui a dominé son adversaire mais se fait mettre ko dans les dernières secondes. Quitte à le répéter, le sport de haut de niveau est intraitable et ne pardonne aucun relâchement qu’il soit physique ou mental. Fasse que les Amiénois retiennent la leçon.
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr