Revenus en terre picarde avec la ferme intention de relancer la série en s’imposant face aux Brûleurs de loups de Grenoble, les Gothiques ont chuté une troisième fois en autant de rencontres. Mario Richer et Antonin Plagnat nous ont confié leurs premières réactions.
Ce mardi soir, dans une patinoire étonnamment loin du guichet fermé à l’occasion d’une rencontre de play-offs, les Gothiques n’ont pas glané le succès tant attendu. Néanmoins, le premier tiers avait de quoi ravir le public, puisqu’à l’issue des vingt premières minutes, le tableau d’affichage affichait 2-2. À l’origine de cette réussite offensive, deux défenseurs : l’emblématique amiénois Romain Bault et le Québécois prolifique Justin Bergeron. Côté staff, la satisfaction était de mise, « C’était bien parti, on a travaillé fort dans le premier tiers et dans le deuxième ça s’est écroulé » témoignait Mario Richer après la rencontre. Le Français en forme lors de cette fin de saison, Antonin Plagnat, soulevait le même problème : « Ils ont joué leur match, et nous peut-être pas… du moins pas pendant soixante minutes. Ça a tenu un tiers, un tiers et demi, c’est notre problème depuis trois matchs. On a toujours un tiers du match où on est dans le flou et où on prend des buts bêtes. »
Après ce premier tiers satisfaisant, les Gothiques ont fait face à des solides Grenoblois. Autant sur le plan technique que sur le plan physique. « Grenoble nous ont surclassé au niveau physique et ça l’était beaucoup ce soir, constatait l’entraineur des Gothiques. Quand Lyubimov ou Treille décident de frapper, on a des joueurs qui ont eu des traces dans leurs culottes (sic). Ils ont eu peur. » Le numéro 11 des Gothiques « savait que c’était un équipe très forte mais encore une fois on donne deux ou trois buts, on fait des erreurs qu’on ne devrait faire qu’en début de saison et plus en play-offs.«
Dans un effectif relativement jeune, le manque d’expérience se paye cash face à l’armada vainqueur de la Coupe de France. Le Québécois à la tête du groupe nous évoque ce constat : « Ce soir, les arbitres ont laissé joué quand il y avait de grosses mises en échec mais quand tu as vingt ans, que tu vois Treille et le gros russe (Roman Lyubimov, ndlr) arriver dans ton dos, tu ne veux pas trop y aller. Ces joueurs, dans trois ou quatre ans vont être meilleurs, ils seront davantage prêts à affronter des gros joueurs mais pour l’instant ils ne sont pas gros physiquement et sont encore jeunes mentalement. »
Au-delà d’un effectif avec 25 ans de moyenne d’âge, c’est aussi un effectif décimé qui continue de se présenter en play-offs. Si Mathieu Boucher et Romain Bault, premier buteur de la rencontre, faisaient leur retour, Mario Richer devait composer sans sa dernière recrue Janis Svanenbergs. Touché à la cheville à l’échauffement, son absence n’est pas passée inaperçue : « On perd un gros bonhomme, un joueur d’intensité, un joueur qui nous aide depuis le début. On était tout heureux de revoir deux joueurs réintégrer l’alignement mais en dernière seconde, il se blesse, ça fait chier. Blessure après blessure, quand ça n’en n’est pas un, ça en est un autre. »
Ce mercredi soir, les Amiénois seront dès à présent dos au mur. Et pour contrer cette équipe, il faudra s’en donner les moyens puisque « contre eux, on pourrait mettre dix joueurs dans notre enclave qu’ils réussiront à marquer des buts, se désespère Mario. Je ne crois pas au fait qu’il faut attendre une relance pour aller marquer. On manque un peu d’énergie pour le faire mais c’est notre système, on ne continuera pas à reculer éternellement. » Bien qu’optimiste, le head-coach ne peut s’empêcher d’être réaliste après ce troisième revers : « C’est une équipe qui est rapide, qui est bâtie pour gagner le championnat et nous on est bâti pour participer au championnat. »
Sur le visage du casque d’or, la désillusion ne pouvait être masquée. Désormais, place à la quatrième opposition, parce que pour ce dernier, « ce n’est pas fini, on va tout faire pour gagner. Maintenant on n’a plus le choix, il faut gagner quatre matchs de suite. On va tout faire pour les emmener au septième match. Ce n’est pas facile au niveau mental, mais c’est fait. On doit déjà penser au prochain match, en commençant par aller chercher le premier tiers et ainsi de suite. Tout le monde veut montrer un autre visage.«
Ligue Magnus, 1/4 de finale de play-offs, match 3 :
Amiens – Grenoble : 2-6 [(2-2)(0-3)(0-1)]
Kevin Devigne
Crédit photo : Kevin Devigne et Théo Bégler – Gazettesports.fr