SPORT FEMININ : Une médiatisation qui progresse…

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Le mercredi 24 janvier sonne la journée internationale du sport féminin. Créée en 2014 par l’ARCOM et le CNOSF, elle a pour but de promouvoir les sports féminins par la médiatisation envers le grand public et de lutter contre les stéréotypes.

En France, 38% des licences sportives sont détenues par des femmes, ce qui représente près de cinq millions de personnes. Un chiffre constant mais qui ne représente pas vraiment la réalité puisque de nombreuses personnes pratiquent une activité physique et sportive sans avoir de licence, en tête nous pensons à la course à pied qui se pratique majoritairement de façon autonome. Ainsi, le nombre de femmes pratiquant du sport n’est pas réellement connu et il est difficile d’avoir un nombre exact.

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Toutefois, on remarque une médiatisation de plus en plus importante et notamment en matière de diffusion de compétitions sur le petit écran. L’ARCOM remarque une hausse de 50% du temps de diffusion entre 2018 et 2021 passant ainsi de 1575h à 2350h. Il faut cependant faire attention et relativiser puisque 97% du volume horaire dédié au sport est occupé par les chaines payantes. Il est donc difficile de connaître l’impact exact. Il apparait également que le sport féminin et mixte prend une place plus importante au sein des programmes des chaines généralistes que dans ceux des chaines payantes, 31 à 66% pour les premières contre 25 à 32% pour les secondes. Mais quelles sont les raisons de cet écart ?

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Des raisons bien précises

Forcément, la première raison est les choix éditoriaux des chaines et des médias. Il parait plus important pour les diffuseurs de couvrir le sport masculin que le sport féminin ou mixte. Ainsi, les chaines payantes qui possèdent la majeure partie du volume horaire autour du sport se tournent pour des raisons souvent économiques vers les sport masculins, ce qui explique le faible taux de présence de compétitions féminines, seulement 5%.

La seconde raison serait le nombre de compétitions organisées qui s’avère plus faible. Selon l’INJEP, seulement 16% des femmes qui pratiquent du sport participent à des compétitions contre 31% des hommes.

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Une troisième raison à cette différence est le coût de diffusion pour les chaines. En effet, les fédérations organisatrices demandent bien plus d’argent pour les compétitions masculines mais il est plus facile pour les chaines payantes de répondre à cette demande grâce aux abonnements qu’elles délivrent. De plus, les spectateurs de ces chaines sont des personnes passionnées et connaisseuses des disciplines. Tandis que les chaines gratuites s’ouvrent plus au grand public. Il est ainsi normal de retrouver plus de compétitions féminines sur des chaines généralistes du fait que les coûts sont moins importants et qu’on y retrouve une audience plus large.

Sur l’année 2023, les grandes audiences du sport féminin ont été réalisées lors de la finale de la Coupe du monde féminines de handball, qui a réuni près de quatre millions de téléspectateurs, ou encore lors du quart de finale perdu par la France contre l’Australie lors de la Coupe du monde de football, avec plus de cinq millions de téléspectateurs, toujours sur des chaines généralistes. Ainsi, selon l’ARCOM, près de trois personnes sur quatre qui regardent les compétitions et évènements féminins le font grâce aux chaines gratuites et près de 35% des auditeurs de télévision ont augmenté leur « consommation » de compétitions féminines.

Des sports plus regardés que d’autres

Un autre élément important, dans cet état des lieux, concerne les habitudes de consommation, c’est à dire les différents sports regardés. On retrouve en tête, le football, qui d’après une enquête de TF1, est suivi par plus d’une personne sur deux. Le sport le plus populaire est suivi par le tennis, le biathlon ou encore le ski. En revanche, le rugby ou le basket-ball sont bien moins regardés. Une estimation qui est partagée par l’ARCOM qui ajoute la boxe ou le volley-ball comme sport peu consommé.

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Des attentes du public plus importantes en faveur du sport féminin

D’après une étude, cette habitude de consommation s’accouple avec des attentes plus importantes du public. Plus de huit personnes sur dix disent vouloir plus de diffusion de compétition mais aussi de reportages et de documentaires autour du sport féminin. Ainsi en 2014, le ministère des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques, en partenariat avec l’ARCOM, a créé le programme « Sport Féminin Toujours ». Pendant une semaine, le ministère et ses partenaires incite les médias à inclure de manière plus importante les disciplines féminines dans les grilles de programmation et à mettre en exergue les problématiques liées à la pratique sportive féminine.

Ainsi, la médiatisation du sport féminin a encore un long parcours du combattant devant elle afin de rattraper le sport masculin tant il y a de différences sur les choix des structures qui entourent le monde sportif, avec toujours, une manne financière qui intervient dans la balance pour les diffuseurs. Mais une chose est sûre, les choses progressent, avec davantage de diffusions et des attentes du public plus importantes que pour le sport masculin.

A titre d’information, notre audience est composée à 38% de femmes. Gazette Sports s’implique pleinement dans la médiatisation du sport féminin avec la couverture de l’actualité de plus d’une dizaine de clubs et de sportives de la métropole amiénoise. Dans un format mensuel, via Gazette Sports Le Mag, nous mettons en lumière la mixité dans le sport au travers d’un sujet dédié, tout en mettant les femmes à l’honneur au travers des autres sujets thématiques. Nous écrivons régulièrement sur les équipes féminines du RCA, du LAMVB ou de l’ASC pour ne citer que ces clubs. Nous relatons aussi les performances d’athlètes amiénoises comme Erika Sauzeau, Valentine Roger, Maële Traoré, Coline Grabinski, ou encore Fatoumata Balley encore une fois pour ne citer qu’elles.

Enfin, nous vous invitons à découvrir le court métrage Treize Pas inspiré de l’histoire de Valentine Sabatou, ancienne gymnase professionnelle, qui a été tourné à Amiens au sein des installations de l’ESCLAMS :

Kelian Bourg

Crédit photo : Kevin Devigne / Louis Auvin / Léandre Leber – Gazettesports.fr