Dans le sport, il sont de plus en plus rares mais pourtant tellement indispensables. Jean Michel Pinguet fait partie des derniers « dinosaures » du bénévolat, ceux qui n’ont pas lâché après une vie dédiée au football.
Visage indissociable du club de l’ESC Longueau pour lequel il donne son temps depuis 23 ans et où il est secrétaire sportif depuis 2015, Jean Michel Pinguet a dédié sa vie au football et au bénévolat à Longueau comme à l’ASPTT. Alors qu’il vient de fêter ses 75 ans, il continue d’être indispensable au bon fonctionnement du club longacoissien.
Au-delà de la validation des licences, des demandes de mutation et d’une grosse partie administrative avant, pendant et après la saison, il fait partie intégrante du groupe seniors. En effet, il en est de tous les matchs, présent sur le banc pour encourager, mais seulement quand l’équipe le mérite. Le septuagénaire n’a en effet pas sa langue dans sa poche et n’hésite pas à le faire savoir quand il n’est pas satisfait. Indispensable au bon fonctionnement du match, il remplit la tablette, indique les changements à l’arbitre, calcule les cartons pour déterminer quel joueur est sous le coup de suspension, des tâches qui soulagent grandement l’entraineur. Jean Michel Pinguet est dédié à 100% pour le club avec lequel il a tout vécu ces dernières années, des montées en R1 et N3, au parcours en Coupe de France, en passant par les relégations. Il a eu une relation privilégiée avec tous les coachs passés par Longueau, d’ailleurs il est souvent le premier à connaitre la composition d’équipe alignée le dimanche. Fan de l’Amiens SC qu’il supporte depuis plusieurs décennies et où il est abonné, il manque toutefois régulièrement les rencontres se déroulant au stade de la Licorne pour suivre les aventures de Longueau. Et s’il a regretté un peu, ces dernières années que les cheminots brillent davantage que leurs homologues de l’ASC, dont les performances le déçoivent régulièrement, il garde toujours un œil sur son téléphone pour suivre le score.
Personnage attachant, il ne passe pas inaperçu et même si le poids de l’âge commence à se faire sentir, il reste fidèle et dévoué, et quel que soit le temps, il ne rate aucun match. Il représente l’une des dernières générations de bénévoles qui dédient une vie entière à différentes associations sportives. Il incarne une autre façon de rendre ce que le sport lui a donné mais aussi une autre façon de le consommer. Malheureusement le bénévolat est de plus en plus rare aujourd’hui, dans le football comme dans le sport plus globalement, symbole d’une société qui évolue. Certains diront que c’était mieux avant et peut-être qu’ils ont raison. Une chose est sûr, le sport va devoir se réinventer avec la disparition de cette génération de bénévoles. Entre épuisement, manque de reconnaissance ou de respect, les raisons sont diverses pour expliquer la baisse du bénévolat dans le monde du sport. Heureusement, il y a des résistants comme Jean Michel Pinguet à Longueau, club qui a la chance de compter sur un grand nombre de bénévoles.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Facebook Jean Michel Pinguet