Mario Richer et son capitaine Danick Bouchard étaient forcément frustrés à l’issue de la claque reçue par Amiens face aux Spartiates de Marseille. Pour l’entraineur amiénois, ses joueurs ont déjoué face à des Phocéens venus avec un plan bien précis qui a fonctionné.
« Après 18 secondes, il y avait déjà un but pour l’autre équipe, un but broken-play, c’est parti en cacahuètes« , c’est ainsi que Mario Richer décrivait la mauvaise entame de match de son équipe face aux Spartiates de Marseille. Lui qui s’attendait à « un match défensif », comme celui remporté aux tirs au but au mois d’octobre, face à un adversaire qui « joue très bien, défensivement ils ne donnent rien. Il fallait aller à la cage, dévier la rondelle et voiler la vue de leur gardien. On a essayé de le faire, peut-être pas assez. » L’entraineur amiénois regrettait la prestation globale de ses joueurs, qui ont notamment pêché dans l’efficacité et dans le dernier geste, « ça n’a pas été un bon match. » Il a aussi pointé du doigt certains manques : « On n’a pas été constants, l’efficacité n’était pas bonne. […] On n’a rien produit au niveau de l’avantage numérique, quand on a eu nos chances à 1-1, on a eu 2-3 avantages numériques et on ne les a pas mis dedans, si on mène 2-1 ce n’est plus le même match. »
Son capitaine, Danick Bouchard, était du même avis à l’issue de la défaite, conscient que les Gothiques n’ont pas été à la hauteur de l’évènement et de ce choc contre Marseille. Il était forcément déçu de ne pas avoir obtenu un meilleur résultat face au quatrième de la ligue, même si « ça n’a pas été désastreux mais ce n’était pas assez pour aller chercher la victoire. » Pour le hockeyeur de 37 ans, il a manqué un ingrédient et pas n’importe lequel : l’identité gothique, si chère à Mario Richer. « Notre force c’est notre identité, quand elle n’est pas là, on n’a plus de force, quand on joue sans notre identité, on n’est pas meilleurs que les équipes les moins bonnes de la ligue, on a perdu contre Anglet et Briançon. Marseille a eu des rebonds chanceux, quand tu travailles, tu en as en ta faveur, quand tu ne travailles pas tu n’en a pas. C’est ce qui s’est passé ce soir. » Le Canadien a eu des mots forts au moment d’évoquer l’attitude de son équipe sur la glace, « on était en attente d’une perte de palet plutôt que de provoquer le jeu. C’est inacceptable de jouer comme cela dans un match à six points […] c’était un match assez mou dans l’ensemble, on n’a pas joué avec notre identité, on a eu le résultat qu’on mérite. »
Amiens s’est fait piéger par Marseille
Il fallait jouer avec nos couilles ce soir, on ne l’a pas fait
Danick Bouchard, attaquant des Gothiques d’Amiens
Promu de D1 en Ligue Magnus à l’intersaison, les Spartiates de Marseille ont crée la surprise en réalisant un début de saison surprenant. A la mi-saison, le club de la cité phocéenne est installé au pied du podium, quatrième du classement, même s’il a disputé plus de matchs que ses concurrents. L’équipe cause des soucis et fait figure d’un candidat sérieux aux play-offs. Pourtant, selon Mario Richer, même si « c’est une belle équipe […], ils n’ont pas beaucoup de talent, ils travaillent, l’intensité est là, c’est une équipe avec beaucoup d’engagement, ils bloquent beaucoup de lancés, mais le mot c’est engagement, c’est leur style, les joueurs protègent l’enclave. » Mais pour Danick Bouchard, l’effectif amiénois n’est pas si différent, « on n’est pas forcément talentueux, on en a un dans l’équipe qui l’est, c’est Simonsen. Les autres, il faut travailler, mettre le palet au fond, aller le chercher. Il fallait jouer avec nos couilles ce soir, on ne l’a pas fait. »
Face à une formation marseillaise qui a mis beaucoup d’intensité et d’agressivité dans les duels, les Gothiques d’Amiens sont progressivement tombés dans le jeu de leurs adversaires. Ces derniers qui, selon le barbu, ont l’habitude de venir pour gagner d’un but, s’appuyant notamment sur leur gardien. « Il (Marek Ciliak, ndlr) est excellent, Mario Richer était d’ailleurs nostalgique lorsqu’il évoquait son ancien portier Henri Corentin Buysse, « ça me fait penser à Henri, quand il était dans nos buts, quand on menait et qu’on réussissait à gagner 2-1, c’était sur lui qu’on misait. On se disait « Henri va faire le reste », un peu comme leur gardien de l’autre côté. Quand tu as ce type de gardien là, tes chances de l’emporter sont très bonnes. » Finalement, ce mardi soir au Coliseum, Marseille a déroulé et a, en quelque sorte, donné une leçon d’efficacité à Amiens en l’emportant 1-6.
Il faudra effacer la déception de cette déconvenue à domicile pour rebondir chez les Boxers de Bordeaux vendredi soir. Pas une mince affaire face à une formation bordelaise que Mario Richer considère comme « l’une des meilleures de la ligue, depuis qu’on les a battus chez eux, ils ont remporté huit de leurs neuf derniers matchs de championnats, il faudra mieux travailler que ce soir si on veut remporter le match. »
Ligue Magnus, 23ème journée
Amiens – Marseille : 1-6 [(1-1)(0-2)(0-3)]
César Willot
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports