Au terme d’un match maitrisé de bout en bout, les Gothiques d’Amiens se sont imposés 9-2. Sans vraiment avoir été inquiétés par des Aigles de Nice incapables de répondre à l’impact physique et le rythme imposé, Amiens se qualifiait pour les demi-finales, se rapprochant ainsi de son objectif.
Ce mardi soir, dans leur patinoire du Coliseum, les Gothiques d’Amiens avaient l’occasion de décrocher leur billet pour les demi-finaless de la Coupe de France. Pour cela, il fallait d’abord se défaire des Aigles de Nice. « On s’était clairement dit dans le vestiaire qu’il fallait bien débuter le match avouait Danick Bouchard. On voulait être prêt, parce qu’on savait que Nice avait fait un long déplacement, on voulait tout de suite leur sauter à la gorge, c’est ce qu’on a fait. » Une attitude qui a forcément plus à Mario Richer, selon lui son équipe a réalisé un match plein : « On a été intense du début jusqu’à la fin, c’est notre identité, on a bien vu que sur ce match, c’est de cette manière qu’il faut jouer, il faut se donner à fond et mouiller le maillot. »
Dans le premier tiers, lorsque Nice est revenu à une longueur (3-2), mais le capitaine des Gothiques affirmait qu’« on n’a pas paniqué, on a réussi a marquer un gros quatrième but qui nous a donné de l’élan pour la suite du match. » Le but de Kaylian Leborgne (4-2, 25’11) les a semble t-il libérés, déroulant ainsi leur partition pour prendre le large. « On avait l’impression que Nice n’était pas prêt à jouer ce soir, ils étaient un peu mous, on en a profité » explique le Canadien de 37 ans. Les Gothiques collaient un 4-0 dans le second tiers, se mettant définitivement à l’abri, ou presque, menant 7-2 alors qu’il restait vingt minutes à jouer. Au delà du score fleuve, Amiens semblait intouchable, avec un Clément Fouquerel efficace et une défense bien en place. Dans la dernière période, les hommes de Mario Richer ont eu beau laisser davantage le palet aux Niçois, ces derniers n’ont guère su en faire bon usage. Antonin Plagnat et Matias Lehtonen parachevaient le succès des leurs dans un Coliseum en fusion, le public célébrait déjà la qualification avant même que la sirène ne retentisse. « Dans l’ensemble c’est un bon match, on a bien réglé les petits détails, c’est ça qui est important, on a bien placé le palet » estime l’entraineur québécois.
On marque pour gagner en tant qu’équipe
Danick Bouchard, attaquant et capitaine des Gothiques d’Amiens
Pour le capitaine et numéro 83, ce succès est le résultat d’une très bonne performance collective, « peu importe qui marque, on est content pour lui, on marque pour gagner en tant qu’équipe. » Danick Bouchard mettait aussi en avant la prestation défensive en mentionnant deux de ses partenaires, Niskala ou Leclerc, « on ne parle pas beaucoup d’eux mais ils sont très efficaces sur la défense, empêcher un but c’est aussi important que d’en marquer un, c’est important de parler aussi de ces joueurs là qui font un travail extraordinaire. » Face aux Aigles, les Gothiques sont parus largement au dessus de leurs adversaires, pour le Canadien, le fait d’enchainer les matchs est à double tranchant « soit tu es fatigué, soit tu es en forme, mais les corps continuent à fonctionner, c’est vraiment un travail d’équipe, on a un très bon préparateur physique (Mathieu Pingeot, ndlr) qui s’occupe de nous, je pense que ça fait la différence dans ces moments-là, où on a deux ou trois matchs par semaine. »
Auteur d’un Hat-trick ce mardi, Danick Bouchard, à défaut de voir un bon nombre de casquettes lancées sur la patinoire, comme le veut la tradition en Amérique du nord, a au moins pu récupérer la casquette de son président Jean Luc Mention, « il m’a donné la sienne, je pensais que c’était une blague, j’ai voulu lui rendre mais il me l’a redonné » s’en amusait il.
Les points forts du match : les duels remportés et un potentiel offensif affirmé
Les Gothiques ont réalisé une performance de haute volée face à une équipe de Nice sans solution, étouffée par un pressing constant et agressif. Mario Richer se félicitait de cette réussite : « La récupération du palet est une chose que l’on travaille depuis longtemps, il faut s’assurer qu’à chaque bagarre, chaque duel, on soit deux. Un qui va mettre l’adversaire en échec et l’autre qui récupère le palet, on s’est beaucoup amélioré dessus ces dernières semaines. » Harcelant leurs vis-à-vis en jouant les duels en deux contre un, les coéquipiers de Danick Bouchard ont forcé leurs adversaires à reculer mais aussi à se précipiter dans la transmission de la rondelle, une chose qu’ils n’ont pas réussi à maitriser, « on a joué un match physique, on a joué proches les uns des autres pour récupérer le palet. »
Offensivement, les locaux ont aussi excellé avec neuf buts inscrits. Dans leur antre du Coliseum, on commence à avoir l’habitude d’assister à des festivals de buts. Lors des quatre derniers matchs à domicile, toutes compétitions confondues, les Gothiques ont à chaque fois inscrit au moins six buts, ils ont surtout marqué 22 depuis la trêve lorsqu’ils ont évolué devant leur public. De quoi ravir leur entraineur qui ne peut qu’acquiescer quand on évoque une attaque en forme, « il faut continuer d’aller à la cage, l’avantage numérique fonctionne bien aussi, quand on a des opportunités, il faut en profiter, il y a des matchs où l’on a beaucoup de lancés au but, mais on n’arrive pas à marquer, parce que le gardien est trop fort et fait un match de ouf (sic). »
A un match de Bercy
Pendant qu’Amiens se qualifiait pour le tour suivant, aux dépens de Nice, Grenoble s’imposait sur la patinoire de Rouen (3-6) tandis que Dunkerque créait la surprise en faisant chuter Angers aux tirs au but. Sont donc connus trois des quatre demi-finalistes, il ne reste plus qu’une place que devront se départager Bordeaux et Chambery ce mercredi soir à 19h30. Les Samariens devront patienter pour connaitre le nom de leur futur adversaire. « Peu importe l’équipe sur laquelle on tombe, on se donnera à 100%, ce sera un match couperet, on jouera avec notre identité qui est de travailler tous ensemble, de frapper, de bloquer les lancés, c’est ce qu’on essaie de faire à chaque fois » lance Danick Bouchard.
Rallier Paris fin janvier est un objectif pour les Gothiques, ce n’est un secret pour personne. Après avoir remporté cette Coupe de France en 2019 et en 2020, l’envie de soulever de nouveau ce trophée commence à faire son chemin, à la fois chez les supporters mais aussi chez les joueurs. Ils sont en tout cas « préparés pour ça explique Mario Richer, pour nous c’est important d’aller le plus loin possible. Le fait d’aller à Bercy, c’est une belle opportunité pour représenter la ville d’Amiens et nos supporters. »
Coupe de France, 1/4 de finale
Amiens – Nice : 9-2 [(3-2)(4-0)(2-0)]
César Willot
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports