Revenue des championnats du monde de para-aviron qui se tenaient à Belgrade, Erika Sauzeau, rameuse du Sport Nautique Amiénois revient sur la compétition et les performances avec son équipage sur ce rendez-vous international, en catégorie PR3-Mix4.
Erika Sauzeau et ses coéquipiers n’ont pas lésiné dès leur entrée en compétition le lundi 4 septembre, les Tricolores ont validé deux billets, celui pour la finale A et celui de la coque pour Jeux Paralympiques de Paris 2024. Erika Sauzeau revient sur la course : « On a été surpris, dans le sens où il y avait des bateaux qu’on n’avait jamais vu, notamment les Chinois qui n’étaient jamais venus en compétition, qui nous ont tenu pas mal durant la course, on les a décrochés dans les derniers 500m. Le tirage de la série était en notre faveur pour gagner notre place en finale A d’entrée de jeu et notre quota pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024. » Ce fut chose faite !
Au terme de la série, les Français ne retrouvaient le bassin que le samedi 9 septembre pour la grande finale, et comme l’évoque la rameuse du SNA : « Il y a quand même 5 jours entre la série et la finale, ça fait quand même beaucoup« .
Samedi 13h18, le départ est donné et les Tricolores partent vite dans des conditions climatiques difficiles : « Sur la finale, l’objectif c’était de faire un bon départ, de partir premiers et de maintenir le rythme le plus longtemps possible. On part bien, mais il y a beaucoup de vent et au niveau technique on est pas propres, on touche beaucoup l’eau, ce qui nous freine. Par contre on s’emploie, on sent que c’est plus dur que l’ensemble des courses réalisées, même plus que la finale de Tokyo, mais c’est vraiment sur le côté technique qu’on pêche avec beaucoup de fautes qui nous ralentissent et du coup on termine à la 5ème place. »
De la déception mais pas d’abnégation
Une cinquième place pour l’Amiénoise et ses coéquipiers qui amène de l’insatisfaction mais qui permet à l’équipage de prendre conscience des points à travailler : « On est logiquement déçus du résultat, même si sur le papier de toute façon on était quatrièmes derrière les Anglais, Américains et les Allemands et finalement on se fait brosser par les Australiens pour la première fois et ça c’est plus dur à encaisser. Mais bon, il faut se remettre au charbon et rebosser au niveau technique. Au niveau physique on se vaut avec les équipes mais là c’est la technique qui fait la différence.«
Cependant, elle porte un regard positif sur la saison écoulée, l’investissement et sa progression : « Tout le programme a changé, beaucoup plus de volume, de force et de pousser le corps à l’extrême avec le chrono. On a pris un cran physiquement. Je ne vais pas dire que je suis contente de la course, mais sur l’investissement physique j’étais à 100%, comme l’ensemble de mes collègues. C’est vraiment le côté technique qui pêche. Notre équipage a été constitué une semaine avant les championnats d’Europe (qui se sont tenus en mai 2023 , ndlr), donc on va continuer de progresser et il faut qu’on travaille sur le fait de ramer dans la vague« .
En route vers Paris 2024
Au terme de cette saison et de cette grosse échéance, la Picarde va pouvoir profiter de quelques semaines de repos avant de reprendre début octobre l’entraînement et rapidement les stages avant de retrouver la compétition : « Sur l’hiver, on repart sur l’indoor fin janvier où les chronos conditionnent le maintien en équipe de France. La saison sur l’eau ce sera en mars-avril avec les championnats régionaux qualificatifs pour les championnats de France« . Une année charnière qui s’annonce pour Erika Sauzeau, qui malgré la déception garde la tête haute et la même envie d’aller travailler toujours plus pour améliorer les performances avec son équipage.
Seul point noir au tableau pour l’Amiénoise « le manque de visibilité dans les médias. Quand on voit les articles de l’Equipe, aujourd’hui les olympiques sont mis en avant et pas les paralympiques alors qu’on enregistre deux médailles sur les championnats et qu’on qualifie trois coques pour les Jeux, c’est décevant ! Quand on voit la communication qui avait été faite avant les Jeux de Tokyo où l’on mettait en avant le discours d’une seule et même équipe de France et qu’elle n’est pas suivie des faits, c’est dommage. A un an des Jeux, c’est quand même inquiétant qu’il y ait toujours les olympiques et les paralympiques d’un côté.«
A désormais 352 jours des Jeux Paralympiques de Paris 2024, Erika Sauzeau est encore à la recherche de partenaires pour l’accompagner dans sa préparation pour ce grand rendez-vous : « Ce serait vraiment un plus, là il faut s’équiper, prendre encore un cran physiquement et mettre les bouchées doubles à la rentrée. Donc s’il y a des partenaires ce sera avec plaisir« .
Pour accompagner Erika et découvrir son parcours : https://www.erikasauzeau.fr/
Dorine Cocagne
Crédit photo : FF Aviron – Eric Marie (Une et première photo) et Léandre Leber – Gazette Sports