Dommage que la boxe française reste encore à la porte du programme des Jeux Olympiques. D’autant plus regrettable que cent ans après ceux de 1924, Paris aura l’honneur, dans exactement un an, d’accueillir des athlètes venus de tous les pays du monde.
La boxe anglaise sera bien présente même si à certains moments, on a craint le pire, faute de sérieux mais surtout d’honnêteté de la part des dirigeants qui sont à la tête de la Fédération mondiale. A Paris en 1924, la boxe française était au programme mais comme sport de démonstration. On aurait imaginé facilement qu’un siècle plus tard, le CIO reprenne l’idée, non plus comme sport de démonstration, mais bel et bien de compétition. Même s’il faut le reconnaitre et déplorer que le CIO ait enlevé certains sports de combat comme le karaté.
Pour mémoire, nous rappellerons que la boxe française, également appelée savate, a été pratiquée dans sa prime jeunesse par le Baron Pierre de Coubertin, le rénovateur des Jeux. On comprend mieux pourquoi cette discipline ô combien spectaculaire a figuré au programme de 1924. A cette époque, Pierre de Coubertin était encore de ce monde et nul doute qu’il a influé sur la décision du CIO.
La boxe française connait un développement important en France et dans le monde, et pour ramener le débat plus près, notre capitale régionale est un fief de cette discipline avec deux grands clubs animés par des techniciens de grand niveau. A la tête de l’ASC Boxe Française, nous avons le chantre de ce superbe sport : Mohammed Oudji, qui a tout fait dans ce club, entraîneur et surtout président. Un homme meurtri qui se remet doucement des émeutes qui se sont déroulées voici quelques semaines et qui ont détruit le gymnase dans lequel s’entrainent les boxeurs.
Si la boxe française avait figuré au programme des Jeux, nous aurions eu de nombreux amiénois qui, depuis trente ans, auraient été sélectionnés. Nous ne comptons plus celles et ceux qui ont porté très haut les couleurs amiénoises : les trois frères Oudji, Rachid Tahiri, Karim El Idrissi, Virginie Lavoine et nous en oublions.
Pourtant la Fédération Française de Boxe française est bien affiliée au comité national olympique et sportif et nous formulons le voeu que dans les années qui viennent, qu’elle fasse son entrée lors des Jeux futurs. Mohammed Oudji qui a tant fait pour ce sport serait le premier à s’en réjouir.
Lionel Herbet
Crédit photo : Lionel Herbet – DR