Georges Vallerey précurseur de Jérémy Stravius et successeur de son père. La Ville d’Amiens sait être reconnaissante envers les champions qui ont porté haut ses couleurs.
Ces derniers temps, c’est surtout au niveau des rues qu’Amiens Métropole honore ses champions mais il fut une époque où il s’agissait de stade voire de complexe de natation. Comme celui qui porte le nom de Georges Vallerey à l’entrée de la piscine située sur les boulevards extérieurs de la capitale picarde face à la Polyclinique (piscine fermée actuellement en raison de l’opération Paris 2024). Certes les jeunes d’aujourd’hui ne connaissent pas le nom de Georges Vallerey et pourtant encore actuellement, il reste bien présent parmi la liste restreinte des grands champions de l’après guerre.
Georges Vallerey est né le 21 octobre 1927 à Amiens. Rien de surprenant à ce qu’il soit devenu un nageur de classe mondiale car il était né dans une famille de nageurs. Sa soeur Gisèle et son frère Jehan furent de bons spécialistes. Mais son père qui s’appelait également Georges avait été sélectionné aux Jeux Olympiques de Paris en 1924 au 200m brasse. En raison de la guerre, la famille Vallerey s’était exilée à Casablanca et c’est là bas au Maroc que le petit Georges accumulait les longueurs de bassin. Et en 1936, il prenait une licence au club de Rabat.
Durant quelques années, Georges Vallerey mettait sa carrière en parenthèses mais il se comportait en héros car en tant que soldat, il allait sauver de nombreux soldats naufragés alors que la guerre faisait rage. Après la guerre, Georges Vallerey était l’objet d’une distinction méritée: la Croix de Guerre, alors qu’il n’avait que quinze ans.
Après la guerre, Georges Vallerey reprenait la compétition. En 1943, il remportait plusieurs titres de champion d’Afrique du Nord et ensuite, il débarquait à Paris et brillait dans la fameuse piscine des Tourelles. Il devenait alors champion de France du 100m dos. Il signait ensuite une licence au club de Toulouse et rejoignait deux équipiers de luxe Alex Jany et Alfred Nakache, avec qui il battait le record du monde du 3x3000m 3 nages (brasse, dos et crawl). Logiquement, Georges Vallerey était sélectionné aux Jeux de Londres en 1948. Certes, il n’était plus licencié dans un club d’Amiens mais il remportait la médaille de bronze au 100m dos.
Son coeur était toujours amiénois et c’est ainsi que le 8 août 1949, soit un an après les Jeux de Londres, il participait à la célèbre Traversée d’Amiens à la nage. Devant un public record, il gagnait même la course en 1h15′. C’était la dernière fois que le public amiénois le voyait en action car la maladie (néphrite) allait le dévorer rapidement et le 4 octobre 1954, à même pas 27 ans, il décédait. Georges Vallerey, qui n’a pas été oublié à Amiens, a été enterré au cimetière d’El Hank à Casablanca.
Lionel Herbet
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