Nelson Paillou aimait venir en Picardie, et c’est lors de l’un de ses voyages dans la région qu’il répondit à certaines questions en démontrant son grand humanisme et sa passion pour les Jeux Olympiques.
Nous poursuivons notre série d’articles sur les Jeux Olympiques et les athlètes qui y ont brillé, mais nous avons aussi réservé une place à certains dirigeants qui ont, à leur manière, marqué l’esprit olympique. Ce fut notamment le cas de Nelson Paillou qui avait été le président de la Fédération française de handball, et devint ensuite celui du Comité National Olympique et Sportif de 1982 à 1993. Malheureusement, il meurt tragiquement le 17 novembre 1997.
Dans la Somme, le comité départemental venait tout juste de changer de président puisque Marcel Glavieux, issu du football, succédait à Brigitte Vandevelde. Cette dernière a en effet cédé sa place le 28 février 1997. Brigitte Vandevelde fut très proche de Nelson Paillou et trente ans après le décès de ce dernier, elle rappelle sans arrêt qu’elle a été l’amie du président du CNOSF. Nelson Paillou était une sorte d’humaniste qui pensait beaucoup plus aux sportifs qu’à sa propre personne. Il est venu quelques fois dans notre département mais un jour de juin 1987, nous avions eu l’occasion de l’interviewer et ce jour là, cet homme nous a subjugués.
Nous étions alors à un an des Jeux de Séoul, qui furent hélas marqués par les affaires de dopage avec Ben Johnson. Nelson Paillou avait abordé plusieurs thèmes qui sont toujours d’actualité : l’esprit sportif et notamment olympique, l’admission du tennis au programme des JO etc.. « M. Philippe Chatrier vient de remporter une grande victoire puisqu’il fait admettre le tennis aux JO. On a dépassé le problème tabou de l’argent mais il ne faut pas que le sport tombe dans les mains du commercial. Il faut préserver l’esprit sportif et l’idéal olympique. Il y a une philosophie humaniste à respecter sans aucune ségrégation« .
Nelson Paillou avait aussi abordé le problème de l’après carrière. Il avait indiqué qu’il fallait parler plus d’insertion sociale que de réinsertion. Il faut que l’insertion se fasse harmonieusement durant la carrière de l’athlète. Le dopage avait été aussi abordé et pour Nelson Paillou, il s’agissait alors de protéger l’individu. Enfin, à la question du président du CROS Picardie de l’époque, Jules Van Craenengst, Nelson Paillou avait répondu au sujet des athlètes picards qui quittaient notre région pour partir ailleurs dans des régions plus riches. « Nous sommes aspirés par Paris et les Flandres », avait déclaré le premier tandis que le deuxième répondait par une sorte de pirouette en indiquant que l’Etat aidait les athlètes pour qu’ils puissent s’entrainer près de leur famille. Trente cinq ans après, force est de reconnaitre que les mentalités n’ont guère changé.
Lionel Herbet
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