C’est à plus de 80% des voix que David Lappartient a été élu nouveau président du Comité National Olympique et Sportif français (CNOSF), preuve que le sport français, ou du moins ses dirigeants, n’est pas encore prêt pour laisser le pouvoir à la FSGT.
La première remarque que nous ferons à David Lappartient est qu’il va lui falloir beaucoup de courage, de patience et surtout savoir avaler les couleuvres pour exercer sa mission. Brigitte Henriques, qui avait remplacé Denis Masseglia, ne sera restée à son poste qu’à peine un an et demi et encore, cette période a été émaillée d’arrêts pour des raisons de santé. Le record de longévité que détient Armand Massard, président de 1933 à 1967, ne sera pas battu de sitôt.
David Lappartient est sûrement un dirigeant de qualité et par les temps qui courent, ce n’est pas fréquent. La France sportive manque cruellement d’Hommes de valeur et le constat que nous dressons au niveau national se répercute souvent au plan régional et départemental. Cela explique qu’aujourd’hui, les dirigeants qui occupent des places fortes au plan national n’ont pas le temps de s’installer dans la durée.
Pour revenir à David Lappartient, son ascension a été rapide puisqu’en l’espace de quelques années, il est passé de président de la Fédération française de cyclisme à celui de patron de l’Union Cycliste Internationale. Et le voilà franchir allègrement les barrières puisqu’il est désormais, le président du sport français avec un objectif : faire en sorte que le CNOSF soit connu et reconnu car récemment le journal L’Équipe a posé cette question : à quoi sert vraiment le CNOSF ?
Une question pertinente surtout à un an des Jeux Olympiques. Que pèse vraiment le CNOSF par rapport au Ministère des Sports et de la Jeunesse et aussi par rapport à Tony Estanguet et son équipe, les vrais responsables de l’organisation des JOP de Paris 2024 ?
Un autre élément va peser très lourd et David Lappartient ne l’ignore pas. On le constate depuis un moment, les sondages d’opinion sont de plus en plus réticents vis à vis des Jeux qui ont perdu de leur notoriété. Et ce qui vient de se passer ces derniers jours n’est pas un signe optimiste. D’autant qu’on a tendance en haut lieu à mésestimer la « voix » du peuple et qu’on sépare le public du bas par rapport aux partenaires et sponsors qui, durant les Jeux, auront eux la possibilité de consommer de l’alcool, ce qui sera interdit au public.
David Lappartient aura donc un emploi du temps très chargé car il ne pourra négliger ses fonctions à l’UCI, ni celles de son département dont il est le président.
Lionel Herbet
Crédit photo : CNOSF – DR