La salle de sport d’Amiens nord est en tout point différente d’une salle de sport classique.
Après 1 an d’activité, la salle développée par l’UFOLEP est une réussite en tout point. Salle de sport dans un premier temps, le lieu se veut surtout « lieu de partage et de vie » pour les habitants du quartier. Autre spécificité du site, certains créneaux pour la salle de sport sont uniquement réservés aux femmes dans le but de leur permettre de pratiquer le sport dans un cadre plus intime. Sur place, deux personnes gèrent les activités ainsi que la dynamique de l’endroit : Stéphane Lecossois, coordinateur du comité départemental pour l’UFOLEP et Ludmilla Razibaouene, coordinatrice et responsable de la Pléiade. La seconde a comme objectif de gérer l’espace de la Pléiade mais également de monter des projets autour de ce lieu avec les habitants du quartier d’Amiens nord, peu importe l’âge, autant à des échelles de groupes qu’au niveau personnel. « J’essaie d’assurer le suivi des gens qui viennent ici, cela peut être par exemple un suivi scolaire mais également un plan d’insertion. Mon rôle est de garder le lien avec les partenaires comme la mission locale mais également avec les habitués de notre site », raconte-t-elle.
Stéphane Lecossois décrit les objectifs de la Pléiade : « L’UFOLEP a voulu développer une activité sportive afin d’utiliser le sport comme un vecteur, une approche dans le but de travailler sur des sujets plus profonds comme certains sujets sociaux, culturels ou éducatifs. Ce lieu se veut être un espace de vie« . Les deux responsables du lieu appuient particulièrement sur l’idée de suivi des habitués au delà de celui du sport et ce, peu importe les âges. « Nous voulons un lieu convivial intergénérationnel« , affirme le coordinateur du comité départemental. « De base, les gens viennent pour faire du sport, cet endroit était avant la Pléiade une salle de sport, c’est donc mon rôle de montrer aux utilisateurs que c’est un lieu ouvert à eux dans le but de les aider« , confie Ludmilla. Certains jeunes du quartier fréquentent ce lieu sans forcément se concentrer sur la salle de sport, ils y vont pour s’y installer avec leurs amis et passer du bon temps dans un cadre défini.
Cependant, la salle de sport connait également un réel succès avec près de 300 inscrits. « On s’attendait qu’au bout de quelques mois les inscriptions baisseraient mais au final, les nouveaux utilisateurs arrivent encore et encore au fil des mois ». Selon Ludmilla Razibaouene, certaines personnes sont même poussées dans le même élan de solidarité qu’eux et veulent même participer de plus en plus à la vie de la Pléiade. Et cette idée est celle que veut transmettre la jeune femme à travers ce projet. Au final, c’est ça la différence entre cette salle et des salles de sports plus classiques, l’ensemble de choses qu’il y a autour du sport.
« Après un an d’activité, on voit vraiment que ce projet répond à une forte demande, non seulement sportive mais également sociale ». Stéphane Lecossois en profite également pour féliciter le travail de ses collègues, qui réussissent avec brio le pari de l’UFOLEP qui a comme objectif de rendre la pratique du sport accessible à tout le monde, peu importe l’âge, la situation géographique et sociale, ou même le sexe de la personne. Pour ce faire, des créneaux dédiés aux femmes sont créés dans le but de pousser ces dernières à fréquenter la salle. Ainsi, plus de 70% des inscrits sont des femmes, preuve encore une fois que cela répond à une demande importante qui n’est pas satisfaite dans les salles de sport classiques. « L’offre locale pour les femmes est très faible pour ne pas dire nulle », assure Stéphane Lecossois.
Pour ce qui est des objectifs, Ludmilla Razibaouene est tournée vers certains projets en lien avec le lieu. Elle veut solidifier l’équipe ainsi que la structure, « faire plus de choses pour que ça vive encore plus ! ». Stéphane Lecossois est lui davantage tourné sur la capacité d’accueil de la salle de sport et aimerait que celle-ci puisse être ouverte à plus de monde sur plus de créneaux différents. Pour cela, il désire que davantage de personnel rejoigne cette aventure et renforce l’équipe dans le but d’étendre les horaires d’accueil.
Pour ce qui est du sport en lui même, le coach sportif Farid Khelif appuie de nouveau sur l’objectif de « répondre aux besoins des habitants du quartier ». Il affirme que « comparé à une salle ordinaire, il y a beaucoup plus de contact ici, on pousse les gens vers des formations, on les aide pour l’administratif, il n’y a pas l’idée de venir faire son sport et repartir par la suite. Cela m’intéresse beaucoup plus de travailler ici car un lien se crée entre l’éducateur sportif et les utilisateurs de la salle de sport. »
Grande réussite donc pour l’UFOLEP à travers cette initiative grâce notamment à l’équipe sur place qui est dotée d’un sens de l’accueil et d’une ouverture humaine hors du commun qui défendent les principes de cette organisation.
Noah Lagny
Crédit Photo: Kevin Devigne – Gazette Sports