TENNIS : Bordeaux et Clermont-Ferrand titrés à Amiens

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Les universités de Clermont Auvergne et de Bordeaux ont été sacrées championnes de France par équipes, après deux jours de phases finales FFSU très disputées à l’Amiens AC.

Le Samarien William Jucha, de Paris Sorbonne, a joué le match décisif de la finale masculine qui opposait ce vendredi après-midi sur la terre battue couverte de l’Amiens AC son université à celle de Bordeaux. Mais dans ce choc opposant le joueur de 19 ans (-15), originaire de Rosières-en-Santerre, à son aîné de trois ans, N°73 français, Adrien Gobat, le mieux classé a eu le mot de la fin. Si William Jucha a eu le mérite d’égaliser à un set partout, la 3ème manche a été compliquée. Il s’incline 7-5 2-6 6-1.

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Raquette tendue attendue par William Jucha (Sorbonne Paris Nord).

L’Université de Bordeaux et ses fervents supporters a ainsi remporté le titre, mise sur orbite par la victoire en 2 sets de Louis Dussin (T100) aux dépens d’Oscar Lacides (-4/6). Alors que la Sorbonne Paris Nord avait gagné le double initial, grâce à la paire Ronan Joncour (-15) / Paul Valsecchi (-2/6).

Petite fac, grosse équipe !

Hugo Jardin, Université de Rouen Normandie

Pour la 3ème place, l’Université de Rouen Normandie a nettement et logiquement battu Paris Dauphine, orpheline de Luca Van Assche (lire plus bas), 3 points à 0. Une belle récompense grâce notamment aux succès des -2/6 Brice Patoux (18 ans) et Hugo Jardin (23 ans), alignés en double jeudi en demi-finales : « Ce championnat, c’est un plus pour nous », indique Brice Patoux, déjà vu à son avantage à l’Open de l’AAC en octobre dernier.

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Brice Patoux de dos et Hugo Jardin (Rouen Normandie), lors de leur double victorieux, en demi-finale.

Tandis que son partenaire Hugo Jardin souligne que « ce n’est pas le rendez-vous de l’année, mais à quelques semaines des matchs par équipes, ça fait plaisir de jouer ensemble. On représente notre fac, c’est sympa, poursuit le cadet des deux. Et il y a le championnat d’Europe universitaire à la clé, donc ça motive ! Comme ça motive de se dire qu’on est une petite fac, enchaîne l’aîné et qu’on arrive à avoir une grosse équipe, compétitive. En plus on est entre jeunes, sans adultes qui seraient gênés de perdre contre des plus jeunes, on s’encourage et ça reste dans un bon esprit. »

Impitoyable Alice Tubello…

Si les garçons étaient les plus bruyants dans les tribunes, l’ambiance entre filles était sympa et fair-play également, en phase avec les valeurs du sport universitaire. Même si lors du match décisif pour le titre féminin, Alice Tubello (Clermont Auvergne – N°17 française) a été impitoyable avec la Val-d’Oisienne de Grenoble Alpes Margaux Orange (T60), repartie avec deux bulles.

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Margaux Orange (Grenoble Alpes) a eu du mal à tenir la cadence de 3 matchs, dont 2 simples, en un peu plus de 24h.

« J’ai un peu mal au dos, explique Margaux Orange. Mais de toute façon Alice était au dessus, bravo à elle ! Et ça m’a rappelé de bons souvenirs de jouer ici, ceux de mon tout premier tournoi pro (l’ITF W15 de l’AAC en 2017 où, issue des qualifs, elle avait atteint le 2ème tour, ndlr). Jouer en équipe en plus, avec son école, il y a une ambiance différente, ça motive, on s’amuse. Enchaîner simples et doubles sur deux jours, ça fait un peu mal aux pattes mais c’est du beau tennis ! »

Le succès décisif d’Alice Tubello a fait oublier aux Auvergnates la contre-performance de Clarisse Aussert (-15), dominée 5-7 7-6(1) 6-2 par Feryel Ben Hassen (-4/6). Alors que la finale avait commencé idéalement pour Clermont, lancé par la paire Emmanuelle Girard (-15) / Alice Tubello victorieuse 6-1 6-2 des Grenobloises Feryel Ben Hassen / Marie Cerezo (-2/6).

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Alice Tubello (au fond) et Emmanuelle Girard ont tenu leur rang pour offrir le titre à l’Université de Clermont Auvergne.

Emmanuelle Girard : “On est complémentaires alors qu’on jouait ensemble pour la 1ère fois. 
Alice Tubello : On savait que ça allait coller, avec nos styles assez classiques (sourire). On s’appuie sur notre diag (diagonale, ndlr) et une bonne volée.
EG : En plus, les terrains sont bien, même si j’ai joué dernièrement sur dur extérieur, au W15 de Monastir (Tunisie).
AT : Je n’avais pas joué non plus sur terre depuis l’an dernier. Mais ce championnat était un objectif pour nous et notre fac. J’aime bien jouer pour ma région, j’y suis née. Porter les couleurs de Clermont, ça me fait plaisir ! Je bénéficie d’un cursus aménagé alors c’est gagnant-gagnant.
EG : Même si je ne suis pas de là-bas, je suis très heureuse de jouer pour Clermont. J’ai été très bien accueillie. Je viens au départ de La Réunion et mon île me manque beaucoup, je n’y suis pas allée depuis 4 ans et je vais y retourner cet été pour les Jeux des Îles et j’ai vraiment hâte ! Mais je connais un peu la Somme car j’ai fait les qualifs de l’ITF ici, il y a longtemps. Je me souviens surtout qu’il faisait très très froid et que je n’avais pas bien joué.
Et surtout j’ai joué en Pro B pour le TC Rue – Le Crotoy quand j’avais 15-16 ans (elle a 23 ans, ndlr). Et c’était génial !

Il y a eu des moments où j’avais envie de jeter mes raquettes

Emmanuelle Girard, Université de Clermont Auvergne

AT : Amiens et ce club, je m’en souviendrai toute ma vie car j’ai été arrêtée ici par le Covid (le 1er confinement en mars 2020, ndlr). Je venais de me battre pendant 2h et demi pour me qualifier en ¼ de finale de l’ITF W15. Et on nous annonce que le tournoi s’arrête… En plus, après, j’ai été opérée 5 fois du poignet. J’ai arrêté, j’ai repris. C’était pas évident. J’ai pris l’habitude de jouer en ayant mal, j’ai même essayé le revers à une main…
EG : Mon but, c’est déjà de continuer à prendre du plaisir, parce que c’est beaucoup d’investissement au quotidien, même si j’aime ce que je fais. Il y a eu des moments où j’avais envie de jeter mes raquettes et de ne plus y toucher, comme tout le monde je pense (elle rit) ! J’ai eu des hauts et des bas. Je veux continuer à jouer des W15, essayer de mieux performer, de grimper au classement sans me mettre de limite. Chacun a son parcours, ses embûches. En France, on est assez porté sur l’âge, le fait de réussir très rapidement. Toutes les filles maintenant, qu’elles aient 15 ans ou 30, jouent très bien. Alors il faut y aller à fond sans réfléchir.

Pour la 3ème place des féminines, les Parisiennes de Dauphine, Alia Zenbi (0), Louise Aslan (1/6) et Pauline Fourel (2/6) ont déroulé, victorieuses 3-0 de l’ASU Rennes, malgré la belle résistance de Charlotte Haie (2/6) dans le simple 2.

Luca Van Assche a préféré Sanremo

Au moment de dresser le bilan, Marc Albers, directeur régional de la FFSU Hauts-de-France, estime de son côté que le pari « a été réussi. On est une équipe toute nouvelle, arrivée en septembre. Et depuis octobre, on préparait toute une série de championnats. On est très satisfaits de la très bonne ambiance, ravis de l’accueil et des terrains. L’AAC a fait un très gros boulot ces derniers jours » souligne celui qui se félicite d’avoir pu rassembler « un aussi beau plateau » (avec notamment deux joueuses et un joueur numérotés *).
Comme il n’y a pas que le tennis dans la vie universitaire, « chaque année, on doit accueillir différents championnats de France dans la région, précise le directeur régional de la FFSU. On a eu l’haltérophilie et la musculation, donc le tennis. On va avoir le volley-ball en juin. Et l’an prochain, le tennis de table et le hockey sur gazon. Et on est en train de voir pour accueillir le Master U de tennis, un événement mondial avec les Américains, dans quelques années, ici à l’AAC. »
Enfin, côté petits regrets, Marc Albers pointe le fait « qu’il n’y ait pas eu de facs du Nord de la France, excepté Rouen. Et on a failli avoir Luca Van Assche, avec son université Paris Dauphine… »
Mais l’actuel 108ème mondial, grand espoir du tennis tricolore, joue cette semaine le Challenger de Sanremo, où il s’est d’ailleurs qualifié ce vendredi pour les demi-finales. C’est la façon de Luca Van Assche de poursuivre ses brillantes études…

L’Amiénois Simon Van Overbeke, 21 ans, est à l'honneur ce vendredi soir à Paris, aux Trophées de l’Arbitrage, organisés chaque année par l’AFCAM (Association française du corps arbitral multisports). 
Juge arbitre de tennis (JAT 2), postulant pour devenir JAT 3 et licencié à l’Amiens AC,“il a été proposé par la FFSU, aux côtés d’une jeune arbitre féminine de boxe. Nous souhaitons les mettre en avant pour la qualité de leur action et leur investissement” précise Xavier Baguelin, directeur national adjoint de la Fédération française du Sport Universitaire, présent ces deux jours à Amiens pour le championnat de France universitaire de tennis par équipes. Une compétition sur laquelle Simon Van Overbeke a justement officié, aux côtés de l’expérimenté juge arbitre samarien Emmanuel Mas.
Celui qui s’est dit très surpris d’avoir été nommé (...), ne sait pas du tout à quoi [s]’attendre” pour cette soirée parisienne où la Ministre des Sports, Amélie Oudea Castera, est annoncée. Une chose est sûre : avec les finales du CFU de tennis, sa journée a déjà été bien remplie avant de rejoindre la capitale et le CNOSF, où se déroule la cérémonie.
V.D.
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Simon Van Overbeke

* : Alice Tubello (Clermont Auvergne) N°17 française et 353ème mondiale (WTA), Margaux Orange (Grenoble Alpes) T60 et ex-769ème WTA et Adrien Gobat (Bordeaux) N°73 français et 868ème ATP.

Vincent Delorme
Crédit photo : David Waquet et Kevin Devigne – Gazette Sports