Le gardien d’Amiens, habituelle doublure de Buysse, découvre les play-offs de Ligue Magnus face à une attaque rouennaise redoutable. Le natif de Singapour évoque cette expérience, après avoir perdu les deux premiers matchs de la série à l’Île Lacroix.
L’équipe s’est mise en difficulté toute seule en début de match mercredi…
Oui ce n’est pas comme ça qu’on veut débuter le match. Après il reste 55 minutes et on doit passer à autre chose. Je ne peux que contrôler la manière dont je réagis et, pour ma part, ce ne sont pas les meilleurs buts à encaisser. Il faut oublier ça le plus vite possible et se remettre dans le match pour faire les arrêts qui vont motiver les troupes. Ce soir ça n’a pas réussi, mais je pense que si l’on réussit à faire un meilleur début de match à Amiens on a toutes nos chances.
Ça fait deux soirs de suite où vous êtes beaucoup sollicité, vous arrivez à tenir le rythme ?
Je me surprends parce que je me sens bien. C’était une de mes « peurs » d’enchaîner deux matchs, sachant que Rouen a une grosse attaque et qu’il y aurait beaucoup de shoots. Je savais ça en démarrant le match 1 et on a quand même bien joué défensivement donc ce n’était pas trop la folie. Dès la fin de ce premier match je ne pensais qu’au repos. Bien dormir, bien se reposer. J’étais content de ma récup et au début du second match je sentais que j’avais encore les jambes mais là c’est vrai que les deux jours sans match vont faire du bien.
On vous a vu râler après les gars sur la fin de match, vous êtes-vous senti abandonné ?
Je n’en suis pas fier, je sais qu’il ne faut pas que je fasse ça. Sur les fins de match, quand on sait que c’est plié, on relâche l’effort. Lorsqu’on est gardien, on ne peut jamais se relâcher parce que sinon il y aura des buts. Donc ce n’est pas de les engueuler, mais de les motiver, de leur dire que le match n’est pas terminé tant que le dernier coup de sifflet n’a pas eu lieu. Ma manière n’a pas été la meilleure mais dans l’idée c’est ça.
Que faut-il faire à Amiens pour en attraper au moins un ?
Je pense que sur nos deux matchs on a montré de quoi on était capable. On sait tous individuellement et collectivement comment on va y arriver. À titre personnel, je dois contrôler mes rebonds, mieux lire les jeux et les voiles pour garder l’équipe dans le match.
Mon défaut c’est de me croire capable d’arrêter le deuxième shoot à chaque fois, sauf que quand tu joues contre Rouen ça va trop vite.
Les rebonds sur ce match-là c’est peut-être ce qui vous a fait défaut ?
Oui je pense que mon défaut étant de me croire capable d’arrêter le deuxième shoot à chaque fois sauf que quand tu joues contre Rouen ça va trop vite. C’est un niveau au-dessus.
Êtes-vous surpris par leur niveau de jeu ?
Je connaissais le niveau, j’avais déjà joué deux fois contre eux. On est plus souvent crucifié sur un rebond où dans la saison régulière je suis capable d’aller le chercher. Donc il faut vraiment nettoyer les déchets et faire encore plus d’efforts de ma part.
Il va falloir qu’on trouve un moyen de battre Pintaric si on veut gagner des matchs
Surtout qu’en face, Pintaric fait le match parfait.
Oui ça il faut s’y attendre, c’est un des plus grands. Il m’impressionne. Il va falloir qu’on trouve un moyen de le battre si on veut gagner des matchs, c’est aussi simple que ça. Le gardien peut te voler un match, c’est comme Henri-Corentin (Buysse ndlr), mais il est en face donc il faut trouver un moyen de marquer.
Vous sentez-vous capable de « voler un match » ce week-end pour prolonger la série ?
Oui je m’en sens complétement capable. Il faut que je travaille deux, trois trucs pour pouvoir faire la différence sur les 60 minutes.
Cette série de play-offs est-elle formatrice pour vous ?
Oui c’est formateur sur l’expérience des play-offs, avec le niveau qu’il y a en face. J’ai dans l’idée, bon ou mauvais match, d’être dans l’apprentissage et de retirer le positif de cette expérience et cette chance.
Propos recueillis par Julien Benesteau
Crédits photos : Kevin Devigne – Gazette Sports (archive)