Le Biélorusse, bien installé à Amiens avec sa famille depuis 18 mois, nous a accordé quelques minutes. Le meilleur pointeur des Gothiques l’an dernier est ambitieux, malgré les difficultés de l’équipe. « Stan » le discret nous parle aussi de ses TOC les jours de match.
Cela fait maintenant un an et demi que vous avez signé à Amiens, comment vous sentez-vous ?
Je me sens bien, c’est un sentiment que partage ma famille également. Le début de saison n’était pas bon mais maintenant nous sommes meilleurs. Le plus important reste la fin de saison avec les play-offs.
Comment vivez-vous une saison comme celle-ci avec deux changements de coachs ?
Bien sûr qu’à chaque nouveau coach on doit s’adapter à son système et le comprendre. Il faut un peu de temps pour ça. Le plus important reste les résultats et les trois points.
Comment ça se passe avec Mario (Richer, le coach québécois a succédé le 30 décembre à Eric Medeiros, qui avait assuré l’intérim après l’éviction d’Anthony Mortas le 14 décembre) ?
Bien, il aime les joueurs qui travaillent fort et pressent beaucoup lors des matchs.
Le hockey ? C’est mon hobby, je n’ai pas le sentiment que ça soit un travail
Vous allez avoir 31 ans (le 16 février), comment voyez-vous le futur ?
Je veux jouer encore ! C’est mon hobby, je n’ai pas le sentiment que ça soit un travail parce que j’aime chaque jour, que ce soit à l’entraînement ou en match.
Quels objectifs voudriez-vous encore atteindre dans votre carrière ?
J’aimerais gagner quelque chose en France, mais je préfère me concentrer sur chaque match. Ce dimanche, nous avons trois points à aller chercher (à Mulhouse, ndlr). Il faut rester concentré sur ça, car si tu penses trop à l’avenir, ça va devenir difficile.
Et avec l’équipe nationale* ?
Je n’ai plus de contact avec le pays depuis que j’ai quitté la Biélorussie. Je n’y prête plus attention. C’est compliqué avec ce qu’il se passe, ils n’ont pas beaucoup joué.
Un peu comme les TOC de Rafael Nadal sur les courts de tennis, vous bougez beaucoup les épaules, la tête et la mâchoire sur la glace, sans raison apparente. Vous le saviez ?
Oui, je pense que je fais des trucs bizarres parfois. Que je sois sur le banc ou sur la glace, je bouge beaucoup mon corps, plus qu’il ne le faudrait. J’ai toujours eu ça depuis que je fais du hockey. Je pense que c’est l’adrénaline.
En dehors de la glace, ça ne vous arrive pas ?
Non. Même si des fois ma femme me dit « stop ! » Mais ça m’arrive moins souvent que sur la glace.
À chaque fin de match, votre fils vous accompagne sur la glace lors du tour d’honneur. Lui avez-vous appris à patiner ?
Nous venons tout juste de lui apprendre à patiner, à seulement deux reprises. Mais il ira plus loin seulement s’il en a envie. Me rejoindre en fin de match, j’estime que c’est important pour lui de vivre ces émotions.
*Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Biélorussie, au même titre que la Russie, est exclue des compétitions internationales de hockey sur glace.
Julien Benesteau avec Kevin Devigne
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports