Pourtant ambassadeurs du Département de la Somme en vue des JO Paris 2024, le judoka Luka Lomidze, le nageur Enzo Tesic et l’haltérophile Benjamin Pedrak ont choisi d’autres horizons.
Un petit retour en arrière, il y a près de trois ans, au moment où le département de la Somme a été officiellement désigné Terre de Jeux. Un label que seul est autorisé à délivrer le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et surtout le grand patron de ces Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 Tony Estanguet. Le président Haussoulier et ses collègues du Conseil départemental ne ratent pas l’occasion. Ils décident de créer le club Somme 24, composé de vingt jeunes athlètes représentant plusieurs disciplines, notamment la natation et l’athlétisme.
Ces vingt athlètes sont susceptibles d’êtres sélectionnés pour Paris 2024 et ils répondent évidemment à des critères sportifs. Ils sont surtout retenus par leurs comités départementaux. On se souvient que le club Somme 24 avait été officiellement présenté au Coliseum, à Amiens en plein Covid. Le Département d’abord, Amiens Métropole ensuite et évidemment le CDOS ont embrayé et fait en sorte que cette initiative – la première du genre dans la Somme – soit une réussite.
Benjamin Pedrak a tout plaqué
Les athlètes reçoivent un petit supplément financier et en contrepartie, c’est logique, se doivent de participer à des manifestations comme par exemple la Journée Olympique au Parc Samara. Ces athlètes sont le plus souvent étudiants ou s’ils travaillent, ils ne roulent pas sur l’or. Il est facile d’imaginer que certains, évidemment les meilleurs, soient sollicités par d’autres clubs plus riches, qui les attirent à venir chez eux préparer les J.O. C’est normal et en aucun cas nous ne jetterons la pierre à ceux qui sont tentés d’aller ailleurs voir si le ciel est plus bleu. Ainsi, ont quitté le club Somme 24 le nageur Enzo Tesic qui, sous les couleurs d’Amiens Métropole Natation, a déjà participé aux JO de Tokyo en 2021 et le judoka Luka Lomidze.
Il existe aussi d’autres raisons et hélas la plus fréquente est le ras le bol, le manque d’envie ou tout simplement le fait que, professionnellement, ils doivent assurer leur avenir. C’est le cas de l’haltérophile Benjamin Pedrak qui s’entraînait régulièrement à l’INSEP et qui a tout plaqué. Pourtant, il s’agissait d’un grand espoir français de cette discipline et dans la brochure éditée par le Département, Benjamin Pedrak rêvait de médaille aux JO de Paris, aux championnats du monde et d’être champion d’Europe. Tout simplement. Il voulait aussi aller dans les collèges et faire découvrir son sport aux élèves.
Patatras. Tout tombe à l’eau. Le rêve de Pedrak s’est évanoui et cela peine tous ceux qui approchaient régulièrement Benjamin.
Tiphaine Mauchant, Aminata N’Diaye (deux athlètes) puis Emma Terebo et Thomas le Pape (deux nageurs) ont été ajoutés à la liste des jeunes présélectionnés. Ils restent vingt mais bientôt moins car pour ce qui concerne l’athlète Stella Akakpo, il semble bien qu’elle ait raccroché les pointes. Le chemin est donc très difficile avant d’aller aux JO de Paris, même si la distance est plutôt courte. Mais la sempiternelle question qui se pose reste d’actualité : que deviendront nos athlètes après 2024 ?
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne et Vincent Delorme – Gazette Sports (archives)