RUGBY – Giovanni Fournet : « Plus c’est fort en face, plus j’aime ça ! »

giovanni fournet
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Recrue du RCA pour la saison à venir en Fédérale 2, le pilier Giovanni Fournet, 30 ans, explique son choix et affiche ses ambitions avec détermination. 

Quelles sont les raisons de votre venue à Amiens ?

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Ça faisait quelques saisons que Martin (Saleille) me contactait et j’ai fini par accepter cette année. Il est originaire de ma ville (St Quentin, ndlr) et je le connais depuis ma formation. On est toujours resté en contact et je l’ai aussi eu comme entraîneur à Arras. C’est donc principalement pour retravailler avec lui que je viens, mais aussi pour le projet. 

La montée en Fédérale 2 a-t-elle joué dans votre décision ?

Oui effectivement, le fait que le club évolue en Fédérale 2 a impacté ma décision. Je ne sais pas si je serais venu en Fédérale 3 car j’ai cette envie d’évoluer au plus haut niveau possible.

Je suis plus axé sur l’attaque.

La Fédérale 2 est un championnat que vous connaissez bien : vous allez pouvoir apporter votre expérience ?

J’ai fait presque dix saisons à ce niveau donc oui, je la connais très bien et je sais le niveau des équipes que l’on va affronter. Je vais essayer de partager au maximum mon expérience et tout ce que je peux apporter. Après, le fait d’avoir ce rôle n’a pas joué dans ma décision, mais c’est toujours gratifiant de pouvoir transmettre aux autres. 

Quel style de pilier êtes-vous ?

Je suis un pilier plutôt porteur de ballons, plus axé sur l’attaque. J’aime venir casser les lignes et me proposer. Je suis assez dynamique malgré mon physique. 

Vous avez déclaré vouloir « montrer de quel bois je me chauffe” : cela augure de votre tempérament ?

Je suis un joueur agressif, je ne me laisse pas faire et j’aime le combat. Plus c’est fort en face, plus j’aime ça ! J’espère montrer ce dont je suis capable et mes qualités cette saison. En tout cas, je suis déterminé à tout donner pour l’équipe. 

Il va y avoir de la concurrence à votre poste l’année prochaine. Qu’est-ce que cela vous évoque ?

Pour moi, la concurrence interne à ce poste n’est pas une source de motivation et limite n’existe pas vraiment… Je suis dans un état d’esprit de groupe et dans mes différents clubs, je n’ai jamais vu une équipe finir la saison avec toutes ses premières lignes aptes. C’est un poste compliqué qui demande beaucoup d’efforts et du coaching. Chacun aura sa pierre à apporter à l’édifice. On a chacun des styles de jeu et des qualités différentes. Dans une saison, le coach, selon les équipes, voudra mettre des profils différents pour s’adapter et poser le plus de problèmes à l’adversaire. Je ne pense pas qu’il y ait un mec à notre niveau qui puisse être indiscutable sur l’ensemble du match, quelque soit le profil d’équipe en face. Chacun aura donc sa carte à jouer. 

J’ai joué dans des équipes où les mecs étaient très forts individuellement mais il n’y avait pas de cohésion.

Avez-vous des objectifs personnels pour la saison à venir ?

Mon objectif personnel est déjà de bien intégrer le groupe car c’est très important. Après, pouvoir apporter ce que j’ai pu acquérir comme expérience lors des dernières saisons et essayer de jouer tous les matchs en équipe première. 

Vous allez rejoindre le groupe amiénois seulement cette fin de semaine, ce qui ne vous laisse pas beaucoup de temps d’adaptation…

Finalement, je vais perdre une dizaine de jours par rapport aux autres, donc je ne pense pas que ce soit un problème. Je m’entraîne tous les jours ou presque au CrossFit ou à la salle, donc physiquement je n’aurais pas forcément de retard. Après, ça ne remplace pas le terrain mais je pense que ça va le faire. J’ai aussi l’expérience d’avoir déjà changé de club plusieurs fois. Et puis je joue pilier, ce n’est pas comme si j’étais numéro 9 ou 10. On ne va pas me demander de faire des combinaisons et de lancer des systèmes de jeu. Mon rôle va être plus de faire des mêlées, touches et de faire avancer l’équipe et sur ça je pense que je maîtrise… Je pense qu’il y a moins besoin de temps et que l’adaptation est plus simple que pour d’autres postes. On a moins besoin d’avoir l’habitude de jouer avec les autres pour s’adapter au jeu, d’après moi. Ce qui va surtout faire la différence, c’est de s’intégrer au groupe en dehors du terrain, c’est le plus important. 

L’objectif du club pour cette première saison en Fédérale 2 est le milieu de tableau. Pour vous, c’est réaliste ?

Je ne connais pas trop l’équipe mais j’espère… En tout cas, j’ai confiance en Martin (Saleille) et Joël (Nayet, le président du RCA, ndlr) là-dessus. De par mon expérience, je pense que la cohésion de groupe est plus importante que les qualités individuelles. Bien sûr qu’il faut des qualités mais j’ai joué dans des équipes où les mecs étaient très forts individuellement mais il n’y avait pas de cohésion. A l’inverse, j’ai évolué dans des équipes où les mecs étaient moins bons mais ils avaient envie de jouer ensemble et la mayonnaise prenait beaucoup mieux. Le groupe vit déjà bien et si les recrues s’intègrent rapidement, cela peut donner de bonnes choses car il y a de la qualité dans le groupe, donc si tu y mets en plus la cohésion d’équipe… J’espère que l’on pourra finir top 6 voire top 4, mais après il y a de grosses équipes. Il faudra déjà assurer le maintien, puis on verra par la suite. 

Propos recueillis par Aurélien Finet
Crédit photo : Rugbynistère