L’une des recrues du RCA en première ligne, Rudy Léveque arrive de Dieppe (Fédérale 3). La modestie n’empêche pas la détermination chez ce joueur de 27 ans, membre des pompiers de Paris.
Pourquoi avoir fait le choix de rejoindre le RCA ?
J’ai voulu rejoindre Amiens pour une nouvelle aventure rugbystique. Je jouais à Dieppe, à 70 km de chez moi alors qu’Amiens est à 45 km. En termes d’organisation c’est plus simple pour moi. La saison dernière a été compliquée à Dieppe, j’avais donc besoin d’une nouvelle aventure pour voir autre chose et trouver de nouveaux coéquipiers.
La possibilité de découvrir la Fédérale 2, j’imagine que ça vous a aussi aidé dans votre décision ?
J’ai commencé le rugby à 20 ans en 3ème série dans un petit club à côté de chez moi, Blangy-sur-Bresle et je me suis toujours promis de jouer le plus haut possible. Ça fait donc aussi partie des raisons de ma venue ici. J’espère avoir du temps de jeu et prouver que j’ai ma place dans cette équipe et cette division.
Il va y avoir une grosse concurrence : pour vous, c’est une source de motivation ?
C’est une grosse source de motivation car il n’y a qu’avec la concurrence que l’on progresse. Cela vous pousse et vous oblige à vous surpasser. Quand il n’y a pas de concurrence, il y a une lassitude et vous vous reposez sur vos acquis. Comme j’ai commencé tard, j’ai encore envie d’apprendre et de progresser.
Je veux me donner le maximum de chances (…) pour intégrer l’équipe première
Quel style de joueur êtes-vous ?
Je suis un joueur assez puissant et très mobile pour un première ligne. Je cours beaucoup, ce qui plaît à certains coachs. Après, je peux aussi dépanner en tant que seconde ligne.
Quels sont vos objectifs pour cette saison ?
J’espère avoir ma chance dans un premier temps. Je me donne toutes les chances en profitant du fait que je suis en vacances pour venir aux trois entraînements par semaine pour apprendre à connaître mes camarades, la façon de travailler des coachs mais aussi les combinaisons de jeu. Je veux me donner le maximum de chances de réussir pour intégrer l’équipe première et jouer le plus possible.
Vous travaillez à Paris : comment allez-vous vous organiser ?
Je suis pompier de Paris et j’ai réussi à avoir un emploi du temps aménagé qui me permet de travailler du lundi au jeudi. Je vais donc pouvoir faire seulement l’entraînement du vendredi mais je serai disponible tous les week-ends. C’est aussi pour cela que pendant mes vacances je fais les trois entraînements car après ce ne sera plus possible. J’ai fait en sorte d’avoir mes week-ends pour être présent à tous les matchs et pouvoir faire l’entraînement du vendredi. C’est forcément embêtant mais il faudra faire avec.
J’imagine que vous avez vu cela avec le coach ?
Oui, il est au courant de la situation depuis le début et il m’a garanti que ce ne serait pas un problème pour jouer. Le mardi, il font principalement du physique, je lui ai donc demandé d’avoir le programme des séances, pour faire les mêmes à Paris, avec pourquoi pas quelques collègues pour les rendre plus fun ! Après, avec mon travail, je fais énormément de sport et je m’entraîne tous les jours. C’est pas l’idéal encore une fois, mais je vais tout faire pour que ce ne soit pas un problème.
Il ne faudra pas laisser de points en route en début de saison
Et vous évoluez avec l’équipe des pompiers de Paris…
Je joue avec cette équipe depuis quatre ans maintenant. J’ai fait mes premiers championnats de France il y a quatre ans et on avait perdu en demi-finale de 2ème division. Cette année à Dieppe, à domicile pour moi, on a été champions de France de 2ème division, sachant qu’il y en a trois. J’ai notamment eu l’occasion de jouer contre l’équipe de la Somme où il y avait certains de mes nouveaux coéquipiers. Cela m’a permis d’intégrer l’équipe de France de l’Armée de Terre, avec notamment « Choco » (Corentin Lefèvre, ndlr) qui est arrivé aussi cet été à Amiens. J’ai eu la chance d’être champion de France avec lui il y a trois mois ! C’est une aventure humaine au top car tout est mis en œuvre pour que l’on réussisse et on partage tous une même passion. On part souvent une semaine et dans de très beaux endroits en plus…
Cela vous apporte énormément au niveau rugby ?
Quand on est avec l’Armée, on fait deux ou trois entraînements par jour, ce qui permet de progresser énormément. Les mecs évoluent de la DH à la Fédérale 1. Les joueurs de Fédérale 1 apportent énormément d’expérience au groupe mais personne ne se met au-dessus du lot. Tout le monde va de l’avant et veut progresser pour gagner des matchs.
Pour revenir à votre nouveau club, l’objectif du RCA sera d’abord de se maintenir. C’est aussi le vôtre ?
Oui, c’est le minimum que l’on doit viser. Il faut même voir plus loin. Pour cela, il ne faudra pas laisser de points en route en début de saison et être solide à la maison. La saison va être longue et il faudra être constant. On va découvrir le championnat et les équipes, mais on sait que ce sera dur. J’ai déjà joué Versailles la saison dernière et je sais que c’est costaud, surtout qu’il ont fait un gros recrutement. Après, on n’a pas à rougir et il faudra être prêt dès le mois prochain (le championnat de Fédérale 2 débutera le 11 septembre, ndlr).
Propos recueillis par Aurélien Finet
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports