LES GOTHIQUES – Nicolas Ruel : « Je ne lâche jamais rien »

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Première recrue de l’intersaison des Gothiques d’Amiens, Nicolas Ruel possède un parcours atypique. Pour réussir dans le hockey sur glace, l’Isérois s’est forgé un mental à tout épreuve. Entretien avec cet ambitieux qui rêve d’une ligue étrangère.

Comment s’est fait le contact avec le club ?

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Je connaissais déjà Eric (Medeiros), quand il me coachait à Briançon et Anthony (Mortas) m’avait déjà appelé pour venir il y a deux ans. À cette époque-là, je voulais partir jouer en Finlande, en Mestis (D2) et ça ne s’est pas fait, dans le contexte du Covid. Daniel Sedlak m’a demandé de rester pour un an et je pense que j’ai fait le bon choix parce que j’ai fait une saison complète, j’ai confirmé. Par la suite, Anthony m’a rappelé à la fin de la saison. J’avais pas mal de choix de clubs, mais c’est Amiens qui m’intéressait le plus.

Qu’est-ce qui t’a attiré dans le projet ?

Déjà le temps de jeu et le rôle offensif qu’on m’a annoncé. Je peux jouer sur deux rôles. Avant j’avais un rôle plutôt défensif, ça fait deux ans que je suis plus offensif, ce que je préfère. Le club m’a attiré aussi, c’est une équipe professionnelle de Top 4. Eric, je sais comment il travaille, il sait comment je travaille, ça facilite la donne. Je ne connais pas du tout Anthony, mais son discours m’a plu.

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L’actuel assistant coach des Gothiques d’Amiens, Eric Medeiros a eu sous son aile Nicolas Ruel pendant deux saisons en Ligue Magnus avec Briançon.

Quel type de joueur es-tu ?

Je suis un gars qui mets beaucoup d’énergie sur la glace, je n’ai pas peur d’aller au contact. J’aime beaucoup jouer avec le palet, aller chercher les beaux jeux. Je suis assez rapide donc j’en profite aussi.

Dans une équipe comme Amiens tu devrais avoir plus l’occasion d’avoir le palet qu’à Briançon où vous jouiez le maintien…

C’est ça, c’est plus simple de jouer dans une plus grosse équipe avec de meilleurs joueurs que dans une petite équipe. J’ai tout à gagner en venant à Amiens.

Je suis le premier à la salle de muscu, le premier sur la glace, je suis à fond !

La concurrence ne te fait pas peur ?

Pas du tout. Il y a quatre ans de ça j’étais en D2. Je ne lâche jamais rien. À la base, je devais partir à Grenoble quand j’étais jeune, à 16 ans. Et mon père voulait que je continue les études. J’ai attaqué le boulot très tôt, à 16 ans, j’avais mis de côté le hockey jusqu’à mes 19 ans. Ensuite Briançon m’a appelé pour la D1 et j’ai foncé. Depuis ça fait quatre ans que je fais du hockey, je me donne à fond, Eric le sait, c’est pour ça qu’ils m’ont recontacté. Je suis le premier à la salle de muscu, le premier sur la glace, je suis à fond !

Qu’est-ce que tu avais fait comme travail ?

J’ai fait un bac Pro menuiserie, mon père a une entreprise de menuiserie. Le boulot et le hockey sont deux choses qui ne se combinent pas trop. J’ai dû faire un choix, j’ai laissé le hockey de côté pendant quelques années. Je jouais à Villard-de-Lans en D2 chez moi, pour le plaisir, je ne me voyais pas faire une carrière professionnelle.

Je ne me voyais pas faire une carrière professionnelle.

Le jour où Briançon m’a contacté, je me suis dit pourquoi pas. Cette année-là, je venais de finir mes études, je me suis dit : je tente un an, je n’ai rien à perdre. Au final, je me suis mis à bosser, bosser et j’en suis arrivé là.

On monte dès la première saison et ils me gardent alors que je n’avais pas fait une très bonne saison en D1. Le coach ne me donnait pas beaucoup de temps de jeu, il fallait que je fasse tout de mon côté, c’était une année compliquée au niveau personnel, au final on a remporté la D1 et j’ai eu plus de temps de jeu en Magnus.

Ces dernières années, ta progression a été constante, comment tu l’expliques ?

J’ai un très gros mental, ça aide. Je ne lâche jamais rien, je travaille très fort hors glace, trois mois de l’été. Je suis tous les jours à la musculation. J’essaye de m’améliorer le plus possible dans tous les domaines où je pèche. Cet été, j’ai pris un préparateur physique, Stéphane Gervais qui prépare les joueurs de NHL, qui était à Grenoble. Je mets un peu d’argent, mais j’essaye de peaufiner les petits détails l’été sur lesquels je pèche durant la saison, pour m’améliorer. Quand j’ai arrêté de travailler, c’était pour me mettre à fond dans le hockey, pour ne pas avoir de regrets.

Quels vont être tes objectifs la saison prochaine ?

Je vais aider l’équipe à gagner des matchs, qu’on s’entende tous bien, qu’on ait un bon groupe. Dans le vestiaire, je ne suis pas un mec qui parle, je ne suis pas un méchant. À titre personnel, je vais essayer de faire une bonne saison pour aller dans une ligue un peu plus forte par la suite.

C’est un vrai objectif pour toi de jouer dans une ligue étrangère…

Bien sûr, ça me permet de voyager aussi, si je peux aller dans une ligue encore plus forte l’année d’après, ce ne serait que du plus. On y va petit à petit, on verra l’année d’après. J’ai vraiment hâte de porter le maillot d’Amiens !


Propos recueillis par Julien Benesteau
Crédits photos : Kevin Devigne et DR