Georges Goven, ancien capitaine des équipes de France de Fed Cup et de Coupe Davis, accompagne Océane Babel et Lucie Nguyen Tan, sur le tournoi ITF de l’Amiens AC.
Né en 1948, il est passionné de tennis depuis toujours. Avec ses parents licenciés dans un club à Lyon, Georges Goven a vite développé des liens avec ce sport que son père affectionnait particulièrement. Dans ce club où se trouvaient, terrains de tennis, de foot et piscine, le jeune garçon touchait un peu à tout. Il avait également une passion pour le foot. Tiraillé entre deux sports, Georges Goven s’est finalement orienté vers le tennis. Il prend ses premières leçons à huit ans, au Sporting Club de Lyon. Un choix en grande partie guidé par son père, qui écumait tous les tournois de la région. En le suivant partout où il allait, Georges Goven a lui-même décidé de commencer la compétition. Plus tard, à ses 16 ans, il monte à Paris et devient sociétaire du Racing Club de France. Logé dans une chambre de bonne, ce club est devenu sa deuxième maison et il ne l’a jamais quittée :« je suis racingman, c’est le club de la deuxième partie de ma vie je dirais. Ça fait 60 ans que je suis racingman », souligne-t-il.
Dès ses débuts, le jeune lyonnais a commencé à accumuler des victoires. Après, ça a été très vite. Classé 15/3 à 13 ans, il est -2 à 15 ans et un an plus tard 16ème joueur français. Une progression d’une rapidité peu banale.
C’est à 16 ans, que Georges Goven a décide de faire de sa passion son métier. A cette époque, vivre du tennis était difficile. C’est vraiment par passion qu’il a décidé d’en faire son métier : « c’est vraiment une passion parce qu’on ne gagnait pas sa vie, on menait une vie sympa, insouciante, de globe-trotter même si on ne gagnait rien. On était heureux sans argent, on vivait de notre passion et puis on jouait », explique Georges Goven.
A mon meilleur juste avant l’ère Open
Concernant ses titres, ils a gagné environ 35 titres de champion de France, entre les titres individuels en simple, en double et les titres par équipes. Georges Goven a notamment gagné un grand prix à Berlin en 1970, mais le tournoi a perdu son statut. La cause ? Des joueurs qui avaient touché des garanties. Georges, lui n’en faisait pas partie mais ça ne l’a pas empêché de gagner le tournoi qui finalement n’a pas été reconnu.
Il a gagné de nombreux titres avant l’ère Open et l’ATP, créées en 1973. Il a joué 21 ans sur le circuit, « c’est long mais les plus belles années où j’ai le mieux joué elles sont antérieures à l’ATP. Mon classement ATP il est un peu faussé, j’avais déjà 25 ans lorsque l’ATP a été créée et j’ai mieux joué avant », souligne-t-il. Il a été champion de France cadets en 1962 et 1963, champion de France juniors en 1964 et il a remporté l‘Open d’Australie juniors l’année suivante. Son meilleur classement ATP restera 56ème pour ses 25 ans.
Beaucoup de tournois auraient pu lui apporter de nombreux points. Avec ses victoires à Nice, aux Internationaux de France sur court couvert, une demi-finale à Roland-Garros, et les finales des championnats aux Etats-Unis sur terre battue.
La passion de la transmission
Une des fiertés du tennisman français ? « Avoir été numéro un français et avoir joué la Coupe Davis pendant sept ans« . Avant les classements ATP et WTA, la hiérarchie était établie par les journaux. Une autre ? Le fait d’avoir joué sur tous les grands centraux du monde et les grands tournois de l’époque. « Comme j’ai eu une carrière longue, une de mes fiertés c’est aussi d’avoir côtoyé tous les grands champions : je parle des n°1 des Bleus qui étaient mes potes lorsque j’avais 16/17 ans et jusqu’à mes 35 ans. J’ai adoré ça le tennis. J’ai joué avec eux et j’ai joué contre eux« , souligne l’ancien joueur français.
Après sa carrière de joueur, Georges Goven est devenu capitaine. Après avoir rangé sa raquette dans les années 1980, il a été capitaine de presque toutes les équipes de France ! La seule qui lui manque au compteur étant l’équipe de France vétérans. « Chez les garçons, j’avais été un petit peu poussé par Yannick Noah qui arrêtait et puis les joueurs m’ont accepté, j’ai fait 2 ou 3 ans », précise Georges Goven. Être capitaine lui a apporté une réelle satisfaction personnelle, malgré la difficulté : « on ne s’en rend pas compte, mais sur le terrain ce n’est pas facile, parce que les garçons ou les filles jouent un match, le capitaine lui il en fait deux en même temps, il faut garder ses émotions, il faut donner de l’énergie, de la confiance. C’est presque un rôle de théâtre. Et puis en même temps, il faut être capable d’analyser, ce n’est pas simple mais c’est très intéressant pour le côté humain, l’aspect tactique et mental. Il y a plein de choses qui rentrent en jeu, j’ai bien aimé », explique l’ancien capitaine.
Aujourd’hui, on peut le retrouver aux côtés d’Axel Michon, entraîneur de la Fédération, pour le tournoi ITF qui se déroule à l’AAC. Axel Michon, s’occupe d’un groupe de filles de 17/18 ans, Georges Goven l’aide à gérer ce groupe. « On est ici à la fois pour les accompagner et puis pour les voir un petit peu jouer puisqu’on est en début de saison, donc voir par rapport au travail de l’hiver où elles en sont, comment elles jouent », explique Georges Goven. Lucie Nguyen Tan, une des deux joueuses qu’il accompagne pour l’ITF, s’entraîne sous son regard : « il nous entraîne depuis le début de l’année. Je n’ai pas eu l’occasion de partager beaucoup le court avec lui, mais il apporte beaucoup niveau tennistique et même pour l’ambiance il est très détendu, donc c’est agréable d’être avec lui sur le terrain et même en dehors », explique la tête de série N°8 du tournoi.
Pour les années à venir, il a juste envie de partager ses connaissances, de profiter « de ce temps sympa où je suis encore en contact avec des jeunes, où j’essaie de leur apporter un peu de mon expérience, de mes connaissances et d’échanger. Quand on prend de l’âge, ce qui est intéressant c’est de passer aux autres ses connaissances, ses expériences pour aider à la fois les joueuses et les entraîneurs à continuer à évoluer».
Charlotte Lecot
Crédit Photo : Kevin Devigne – Gazettesports