Dans la deuxième partie de l’interview de Patrick Letellier, le président de l’Amiens Hockey Élite détaille le projet sportif du club pour les prochaines années. Et il insiste sur l’importance de la formation des jeunes.
Quel est le projet du club, à moyen terme ?
Il y a des choses cette année qui ont fortement évolué. Premièrement, on a renforcé le staff technique, alors qu’on était dans une situation peut-être pas évidente, on a repris un entraîneur adjoint (ndlr : Eric Medeiros). On a pris un préparateur physique à temps plein (ndlr : Mathieu Pingeot). On a créé une D3 pour pouvoir, dans les années qui viennent, accéder à la D2 et avoir une équipe réserve digne de ce nom. On a repris le centre de formation et les U20 à notre compte au niveau de l’AHE. Afin d’avoir toute la partie formation de haut niveau sous notre coupe et au plus près de l’équipe élite.
Réaliser tout cela en l’espace d’un an ou deux, c’est déjà pas mal et ce n’est pas le tout de le dire, ça demande énormément de travail de la part de notre staff technique et administratif. C’est une vraie orientation, qui nous coûte de l’argent, parce qu’une D3 n’a pas de subventions. Tout a des coûts et on essaye de faire en sorte que nos budgets soient équilibrés. Il faut qu’on ait une équipe Magnus au niveau, que l’on ait du monde dans la patinoire, des partenaires, c’est tout ça que ça demande.
Pour moi, le projet de ces trois prochaines années, c’est d’axer l’orientation sportive du club sur la formation. Grâce notamment à la D3 qui, je l’espère, va accéder rapidement à la D2. Et par un centre de formation et des U20 qui soient au top niveau pour nous fournir un peu de jeunes pour l’équipe élite. En plus, on prouve tous les jours que les joueurs qui sont capables, on les fait jouer ! Non seulement on les fait jouer, mais quand ils s’appellent Simonsen, ils ont une place sur le banc. On a la chance d’en avoir trouvé un excellent, mais c’est déjà ce qu’on avait fait il y a quelques années avec Plagnat, Bruche, Coulaud etc.
Aujourd’hui, la force d’Amiens pour pouvoir rivaliser avec les autres écuries de la Ligue, c’est la qualité de sa formation…
Oui, parce que ce que l’on est en train de faire là, on n’est pas les seuls. Un club comme Rouen a une D2, c’était obligatoire de passer par là. C’est en train de se mettre en place. Evidemment, on fait tout cela pour avoir une équipe élite qui tienne la route et qui soit dans les objectifs qu’on lui fixe, c’est-à-dire être capable d’aller se battre avec les meilleurs.
Outre Rouen, Grenoble et Angers, d’autres équipes arrivent avec des moyens importants. Était-ce nécessaire pour Amiens de se structurer afin de rester compétitif ?
Il y a deux ans, on a pris un manager général (ndlr : Elie Marcos). On a maintenant un staff sportif et administratif qui est opérationnel. On va travailler un peu sur le commercial aussi, parce que ce n’est pas tout d’embaucher, il faut pouvoir payer tout le monde. On a des collectivités locales qui nous suivent, la Métropole et la Région. On va essayer de voir si l’on trouve d’autres solutions.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour l’année 2022 ?
D’abord sur le plan organisationnel, que l’on finisse cette saison normalement, qu’on remplisse cet objectif d’être dans les quatre et essayer de faire une demi-finale, ce serait très bien. Ensuite, que l’on ait plus trop de maladies de-ci de-là et que nos joueurs puissent jouer correctement au hockey sans être embêtés. Et puis préparer la saison prochaine qui, on l’espère, sera une saison totalement normale. Il faut qu’on finisse de mettre en place notre organisation, faire en sorte que ce soit fort. Et qu’on puisse avoir tous les moyens nécessaires, pour faire en sorte que l’équipe Magnus et les Gothiques puissent performer et briller.
Malgré tout, est-ce qu’on peut dire que les Gothiques sont encore dans une année de transition ?
Je ne pense pas que ce soit une année de transition pour les Gothiques en eux-mêmes. Ils ont le nombre de joueurs, la masse salariale, les entraîneurs, le préparateur physique. Alors à eux de gagner les matchs. Maintenant, il y a des choses qui se passent autour qui vont conforter le projet. N’oublions pas que l’année dernière Simonsen était au centre de formation. Il devrait y être encore cette année, mais il a une place sur le banc. Si le championnat va au bout, il faut gagner des matchs, c’est quand même le plus important.
Julien Benesteau
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports