VOILE – Mini Transat : à Victor Eonnet La Palma du mérite !

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Victor Eonnet est arrivé dans la nuit de samedi à dimanche à Santa Cruz de La Palma (Canaries), terme de la 1ère étape de la Mini Transat en solitaire. « Heureux » d’avoir pu accélérer le rythme et retrouver de « bonnes sensations » après l’escale forcée près de La Corogne.

Et dire qu’il reste à Victor Eonnet et aux 86 autres navigateurs de la Mini Transat toujours en course l’Atlantique à traverser… Après 1350 milles (2500 km) depuis le départ des Sables-d’Olonne, pour descendre le golfe de Gascogne puis longer les côtes du Portugal et du Maroc jusqu’à Santa Cruz de La Palma, sur l’île la plus à l’Ouest de l’archipel des Canaries, le double – 2700 milles (5000 km) – est encore à parcourir pour rallier l’arrivée, à St François, en Guadeloupe.

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13ème de sa catégorie

Le Samarien est arrivé à 2h et demie du matin ce dimanche à la barre de son Pogo 2 Fondation Arthritis – Amiens Naturellement. Il a mis 12 jours, 11 h et 2 min pour boucler la première étape, ce qui le place en 13ème position sur 24 dans sa catégorie Pointus vintage où il ambitionne le Top 10 final. Victor Eonnet se classe par ailleurs 7ème Pogo 2 (sur 14), 47ème des bateaux de Série et 64ème sur 87 au scratch.

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L’escale forcée au nord de l’Espagne a fait du bien à Victor Eonnet

Victor Eonnet était attendu par des proches, son épouse Chloé en tête et par des camarades de jeu du Pôle Mini de La Turballe. Le skipper amiénois pouvait afficher un large sourire, sous les projecteurs. « Déjà, je n’étais pas sûr à 100% que mon épouse serait là. Il y a eu des vols annulés à cause de la nouvelle éruption du volcan » explique Victor Eonnet, qui a bien « vu la fumée rouge, impressionnante, de nuit. »

Des attaques d’orques !

Ensuite, il est soulagé d’en finir avec cette première étape tellement il a eu son lot d’émotions et de sueurs froides depuis le 27 septembre, jour du départ de Vendée ! « Par moments, je me demandais vraiment ce que je faisais là… Et encore, je n’ai rien eu de grave ! Mon pouce va mieux, même si une semaine sans pince à la main gauche, c’est très handicapant. Le skipper de Fantomas (NDLR : Cyril Oms, arrivé 5 h après le Samarien) a subi deux attaques d’orques ! Dont une d’un mâle de 8 mètres, donc plus grand que le bateau… Et les dégâts matériels que j’ai eus, c’est dans les dernières 24 heures et tout est réparable. »

Victor Eonnet était mal en point quand il avait accosté à Camarinas, en Galice le 1er octobre, lors de l’escale vivement conseillée mais pas imposée par la direction de course. « Un arrêt obligatoire n’aurait pas été aberrant, pour le marin picard qui laisse entendre que les organisateurs ont pris un risque en laissant les concurrents libres de continuer ou pas. « Georges Kick (NDLR : l’un des doyens de la course) s’est d’ailleurs échoué, lors du coup de vent, finissant sur des cailloux… » Seuls les quatre premiers, des Prototypes plus rapides ainsi que l’un des benjamins de la course, l’Allemand Melwin Fink ou encore l’Autrichien Christian Kargl et l’Ecossais Piers Copham avaient fait le choix de ne pas s’arrêter.

J’ai dû perdre 7 ou 8 kilos

Victor Eonnet

Mais cette pause d’un peu plus de 36 heures avait permis au skipper de Fondation Arthritis – Amiens Naturellement de reprendre des forces après avoir été « très malade les premiers jours. Je ne gardais rien alors je buvais du Coca et je mangeais juste des barres énergétiques, soit à peu près 800 calories par jour au lieu des 4000 qu’il m’aurait fallu. Je ne me suis pas encore pesé mais j’ai dû perdre 7 ou 8 kilos… »

La deuxième partie de l’étape a été un bonheur, à comparer ! « Avec des moments sympas comme le souffle des dauphins derrière moi, quand ils sautent autour du bateau. J’ai pu en filmer avec ma GoPro ! Les fous de Bassan, si majestueux, blancs avec leur bec jaune et le bout des ailes noir comme s’il était peint, étaient plus loin, ça rend moins bien sur les images… »

Quelques dégâts matériels

Et le compétiteur a également savouré de retrouver « plus de vitesse, je voyais que j’en dépassais certains. » Et là, l’Amiénois a peut-être un peu trop tiré sur la corde… Pour profiter au maximum des vents portants, Victor Eonnet a pris le parti de laisser au maximum son plus grand spi, la voile avant. Mais « dans la nuit de vendredi à samedi, alors que je dormais, la drisse de tête de mât, qui sert à hisser le spi, a cassé. Je me suis réveillé quand le bateau s’est couché ! La grand-voile était couchée aussi. Et ça a dû taper sur le vérin du pilote automatique car l’embrayage reste enclenché » déplore-t-il.

Une semaine en amoureux…

Rien d’irréparable cela dit, surtout que le départ de la 2ème et dernière étape ne sera pas donné avant la fin du mois. Et en plus l’entraîneur du Pôle Mini de La Turballe, Hervé Aubry, est attendu d’ici là aux Canaries. « Si besoin, on peut lui commander les pièces à changer explique Victor Eonnet. En attendant, il « range et nettoie [son] bateau, où tout est salé ! Mais je finirai dans huit jours quand Chloé sera repartie. » Car le couple de jeunes mariés a devant lui une semaine en amoureux : « on va essayer de louer une voiture pour aller voir le volcan d’un peu plus près » prévoit notamment le Samarien.

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Navigateur en solitaire, Victor Eonnet a cependant besoin de partager ses émotions

Un navigateur très content de pouvoir compter sur la présence de sa femme. « En mer, j’ai ressenti plus que jamais que la solitude, c’était dur. Je me rends compte à quel point j’ai besoin des autres. C’est frustrant de ne pas pouvoir partager ses émotions, constate Victor Eonnet. Même si dans la vie j’aime être tranquille par moments. Alors je me disais que ce serait génial de retrouver du monde. Et en arrivant, j’ai eu un sentiment contradictoire, je me suis dit que c’était la fin de quelque chose… » Patience… L’aventure en solo pour les « ministes » reprendra vendredi 29 octobre, date programmée pour le départ de la 2ème étape, celle de la transat proprement dite.

Les classements :

PROTOTYPES 1. Tanguy Bouroullec (FRA – Tollec MP) les 1350 milles en 7j 2h et 12 min
2. Fabio Muzzolini (FRA-ITA – Tartine sans Beurre) en 7j 3h et 16 min
3. Pierre Le Roy (FRA – Teamwork) en 7j 3h et 21 min
4. Irina Gracheva (RUS – Path) en 7j 11h et 52 min
5. Sébastien Pebelier (FRA – DecoSail) en 11j 5h et 57 min
6. François Champion (FRA – Porsche Taycan) en 11j 11h et 17 min
Etc.
SERIE 1. Melwin Fink (ALL – SignForCom) en 10j et 35 min
2. Christian Kargl (AUT – All Hands on Deck) en 10j 19h et 48 min
3. Hugo Dhalenne (FRA – YC St Lunaire) en 11j 2h et 28 min
4. Julie Simon (FRA- DynaMIPS) en 11j 7h et 5 min
5. Jean-Marie Jezequel (FRA – Fond Apro) en 11j 14h et 3 min
6. Anne-Claire Le Berre (FRA – Rendez-vous Equilibre) en 11j 14h et 31 min

28. Carlos Manera (ESP – Varador 2000) en 12j et 50 sec. 1er POINTU VINTAGE

30. Carlos Olsson Ripoll (ESP – BridgesToTheSea) en 12j et 27 min. 3ème POINTU VINTAGE et 1er Pogo 2

38. Basile Bourgnon (FRA – EdenRed) en 12j 2h et 58 min

44. Anne-Gaël Gourdin (FRA – Cassini) en 12j 5h et 25 min. 10ème POINTU VINTAGE et 5ème Pogo 2

47. Victor Eonnet (FRA – Fondation Arthritis – Amiens Naturellement) en 12j 11h et 2 min. 13ème POINTU VINTAGE et 7ème Pogo 2

50. Djemila Tassin (BEL-ESP – Kaïros) en 12j 16h et 23 min. 14ème POINTU VINTAGE et 8ème Pogo 2
51. Cyril Oms (FRA – Fantomas) en 12j 16h et 25 min. 15ème POINTU VINTAGE et 9ème Pogo 2

53. Antoine Bos (FRA – Rhino) en 12j 19h et 53 min. 17ème POINTU VINTAGE
Etc.

2ème étape de la 23ème Mini Transat EuroChef à la voile en solitaire :  2700 milles (5000 km) de Santa Cruz de La Palma (Canaries) jusqu’à St François (Guadeloupe). Départ prévu le 29 octobre. Arrivée autour du 11 novembre.



Vincent Delorme
Crédit photos : Gazettesports Léandre Leber et Elie Leber