Retrouvez la deuxième partie de l’entrevue avec Rudy Dufosse qui revient dans cette partie sur l’aspect financier, les objectifs sociaux mais aussi le développement du club.
Cet objectif d’élite et vraiment compatible avec vos objectifs sociaux ?
On veut aller le plus haut possible et on ne s’interdit rien mais l’élitisme est un mot qui m’écœure. On va viser le plus haut niveau pour répondre aux attentes sportives de nos joueuses mais on n’oubliera personne. Je ne me vois pas dire non à une fille qui vient taper à la porte pour faire du basket. On va pour cela créer le nombre d’équipes adéquat pour faire du haut-niveau mais aussi du loisir dans toutes les catégories. Je remercie d’ailleurs la métropole de nous avoir ouvert des créneaux supplémentaires pour accueillir nos joueuses. Cela ne nous empêchera pas de tout faire pour que nos joueuses puissent viser le plus haut niveau avec pourquoi pas certaines qui puissent viser l’équipe de France et pourquoi pas Paris 2024. On a énormément de demandes pour les moins de 10 ans donc on envisage de se faire labéliser école national de mini-basket. On va envoyer le dossier dans les prochains jours car on a plus de 140 jeunes filles de moins de 10 ans aujourd’hui avec un nombre de demandes accrues.
Vous n’avez pas peur de manquer de moyens financiers avec votre système économique ?
On n’a pas peur de cela car on est soutenu par de nombreux acteurs. La métropole nous soutient depuis la création du club, on a aussi le soutien de nombreux partenaires privés. Nous avons donc les reins solides pour remplir nos objectifs et répondre aux attentes de la métropole envers nous. On espère d’ailleurs signer un contrat d’objectif avec la métropole prochainement.
Vous êtes implanté de plus en plus dans différents secteurs, vous avez cet envie de continuer à vous développer ?
On travaille en étroite collaboration avec la métropole car aller chercher les joueuses dans les quartiers c’est notre ADN. On fait ces opérations depuis le début et l’on va continuer de le faire. On veut même s’ouvrir à encore plus de monde en allant chercher les jeunes dans d’autres villes de la métropole amiénoise comme Cagny ou encore Camon par exemple, en allant avec nos structures gonflables pour présenter notre sport. Pour cela on va continuer de faire des partenariats avec des clubs comme on le fait avec l’ASCBB ou l’ESCLAMS par exemple. On est loin des guerres d’égos qu’il y a pu avoir dans le passé, aujourd’hui il faut savoir travailler ensemble pour avancer. L’objectif est de faire un gros club de basket féminin sur Amiens et d’en faire profiter toutes les jeunes filles de la métropole.
L’objectif est de faire un gros club de basket féminin sur Amiens
Vous avez aussi l’objectif de contribuer au développement du basket 3X3 ?
On n’oublie pas le développement du basket 3X3 car c’est pour nous l’avenir du basket et quelque chose de fédérateur pour tout le monde. On a aujourd’hui déjà des joueuses au sein du club et plusieurs anciennes sont prêtes à porter les couleurs de la MABB lors des tournois 3X3. On veut donc aussi amener le club au plus haut-niveau dans cette discipline. On va continuer de faire des animations autour de cette discipline et profiter de l’engouement autour de cela pour en faire profiter nos licenciés.
Tout cela est une énorme reconnaissance pour le club ?
Cela va nous donner de la lumière et nous permettre d’avoir la reconnaissance sportive même si l’on a déjà eu de la reconnaissance via le label club formateur ou la réussite au plus haut niveau d’anciennes joueuses. Après c’est toujours gratifiant d’être un peu dans la lumière mais pour moi le plus important c’est la reconnaissance de notre travail social et cela on l’a depuis un moment.
J’imagine que ce développement sportif va avec un accompagnement de vos éducateurs ?
On veut garder nos joueuses mais aussi nos éducateurs en les formant pour qu’ils puissent grandir avec nous. Il y a des gens pleins de compétences au sein du club donc nous n’allons pas les lâcher mais au contraire les accompagner. On a même le soutien d’anciens qui reviennent donner un coup de main et apporter leur expérience au sein du club.
En tant que président et créateur, voir ce que vous avez fait en 17 ans c’est une fierté ?
C’est une fierté de voir où en est le club aujourd’hui, il y a 17 ans nous ne pensions pas forcément en arriver là. Mais après que l’on ait 50 ou 400 licenciés nous sommes fiers du travail accompli et du soutien que l’on apporte à nos jeunes filles. Dès que je me lève je suis fier de ce que l’on est devenu car dès la création on a eu cette politique sociale et on était en dehors des clous. On va d’ailleurs cette année, offrir la possibilité aux jeunes filles d’avoir une aide aux devoirs grâce à l’intervention bénévole d’un professeur. Les jeunes filles pourront, sur rendez-vous, bénéficier de cet accompagnement vers la réussite scolaire qui reste et restera notre objectif prioritaire.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Kevin Devigne – Gazettesports