TENNIS DE TABLE – Denis Chatelain : « Tout faire à huis-clos ce n’est pas ma conception du ping-pong » (2/2)

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Retrouvez la seconde partie de notre entretien avec Denis Chatelain, président de l’ASTT, et Arnaud Sellier, entraîneur de l’équipe Pro B.

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L’été dernier nous avions parlé de votre investissement pour l’opération « Des plaques pour tous », quels en ont été les résultats ?

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Arnaud S. : On a fait une première dotation à Cornilleau et on était vraiment satisfait de comment se sont remplies les boîtes, surtout qu’il n’y avait personne au club cette année. On a dû remettre plus d’une centaine de revêtements et on a aussi écoulé tous nos stocks de textiles… Au total entre les maillots et les survêtements, on était aussi à plus de 100 pièces textiles ! Pour un club qui était fermé toute l’année c’est plutôt bien alors on continuera de faire des dotations comme celle-ci régulièrement.

Denis C. : D’autant plus que c’est une opération qui se développe de plus en plus dans les autres clubs. Ils se sont mis en partenariat avec la fédération française qui va donc être un relai sur tout l’ensemble du territoire. Il y aura des petites boîtes dans beaucoup de clubs français. 

Comment se profile la saison à venir ?

Arnaud S. : Comme tout le monde on a envie de reprendre une vie normale. Personnellement j’ai déjà repeint tous les murs chez moi et je n’ai pas prévu de les repeindre l’an prochain ! On a envie de retourner en compétition les weekends, c’est pour ça que l’on est là alors quand on ne l’a plus, ça fait drôle. On prend d’autres habitudes, qui ne sont pas désagréables non plus, mais c’est usant à long terme d’être toujours parti, d’avoir toujours quelque chose à faire. On espère pouvoir repartir comme avant avec sans doute quelques petites contraintes supplémentaires. Surtout que ça ne s’arrête pas de nouveau, ça serait catastrophique : si ça s’arrête encore, on va vraiment finir par en perdre. Parce que pour l’instant ils sont revenus, mais si ça s’arrête encore, même si personne n’y peut rien, ça risque d’être difficile. 

Certes on est un club de ping-pong, mais on essaye de s’ouvrir vers d’autres publics et horizons parce que c’est important

Arnaud Sellier

Des projets à mettre en place ?

Arnaud S. : Oui évidemment, des projets on en a plein la tête. En lien avec l’équipe de Pro B par exemple. Ce sont toujours les joueurs qui viennent ici, alors on a eu l’idée d’emmener une délégation de jeunes sur les lieux où ils s’entraînent, voir comment ils sont devenus des champions. Malheureusement ce n’est pas un projet en raccord avec l’actualité, avec le Covid et ses complexités à voyager. Mais on espère vraiment pouvoir mettre ce projet en place parce que ça pourrait être très sympa sur le plan sportif, culturel et linguistique. Montrer aux jeunes l’intérêt de savoir parler anglais, ou espagnol ou peu importe ; on aimerait bien ouvrir l’esprit de nos jeunes.

Denis C. : On l’avait déjà fait avec un club allemand, on avait des liens et ils devaient venir avant le Covid mais tout a été annulé. On était allés deux fois chez eux pour des échanges, quelques matchs et voir les championnats du monde qui avaient lieu en Allemagne. Mais c’est toujours pour montrer aux jeunes l’intérêt de parler des langues étrangères, ça permet de converser, de découvrir d’autres choses, voir d’autres univers. C’est aussi notre crédo à ce niveau-là. 

Arnaud S. : Depuis un an et demi on a aussi des stages multi-activités, on essaye de coopérer avec d’autres clubs d’Amiens : on a fait le badminton et l’athlétisme, Gauthier (ndlr : Leroy) a pris contact avec le club de volley, il y a le club de tir qui n’est pas loin non plus… On a des idées ! Sur le stage multi-activités de l’an dernier, les jeunes étaient allés au zoo, là on les emmènes aux Hortillonnages, on fera peut-être une visite de la cathédrale. Certes on est un club de ping-pong, mais on essaye de s’ouvrir vers d’autres publics et horizons parce que c’est important, par exemple je suis sûr qu’il y a plein de jeunes d’Amiens qui ne sont jamais allés aux Hortillons. 

Denis C. : Ça c’était pour le côté tourné vers les jeunes, mais on a aussi un versant où, malgré le Covid on a embauché un nouvel entraîneur qui lui est plus axé sur le développement, le loisir, moins sur la compétition. On va profiter de son appétence pour ça pour aussi développer de nouvelles choses. Il va également se positionner sur le sport-handicap et le sport-santé : on a déjà une petite section handisport, mais on aimerait la développer ; on accueille des patientes du CHU et c’est aussi un terme à faire évoluer. On a déjà ces axes-là à développer, mais il y aurait le versant sport-entreprise à travailler même si on revient un peu sur le problème du manque de réseau. Parce qu’on a une salle qui est super bien faite pour ça avec un petit club-house où l’on peut faire des séminaires, et c’est comme ça qu’on l’avait vendu d’ailleurs, mais ça n’avait pas fonctionné. 

Enfin, on voulait aussi s’appuyer sur nos joueurs étrangers pour accueillir des délégations étrangères puisque l’objectif c’est aussi les JO de 2024. On a déjà accueilli le Japon, maintenant l’objectif c’est d’accueillir de nouveau des équipes nationales en s’appuyant d’abord sur nos propres joueurs ; faire des stages de préparation multi-nations. 

Les Jeux Olympiques de Paris sont donc un évènement vers lequel vous vous tournez avec le club ?

Denis C. : Oui bien sûr ! Et ça se prépare déjà bien à l’avance… On a gardé un lien avec l’un des responsables de l’équipe japonaise alors on ne désespère pas de les accueillir à nouveau. C’est dommage parce que l’on aurait pu lancer plein de choses, mais le Covid est venu tout arrêter ; les nations ne voyagent plus, il n’y a plus de regroupements, de stages entre différentes nationalités. Il reste encore quelques années avant les Jeux de Paris, mais il ne faut pas perdre de temps parce que ça va vite arriver. 

Le vrai mot de la fin ça serait aussi que ça y est, on est repartis, il faut être optimistes !

Denis Chatelain

Je vous laisse maintenant le mot de la fin.

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Denis C. : Pour moi le point négatif c’est qu’il n’y a pas eu de public ; le ping-pong n’est pas un sport de bibliothèque. C’est un sport où il faut qu’il y ait du fight (sic), qu’il y ait du bruit, que ça vibre ! Le public est aussi là pour pousser nos joueurs parce qu’on l’a déjà vu sur certains matchs, ça les galvanise. Selon moi ça a été le gros point négatif de cette année, tout faire à huis clos ce n’est pas ma conception du ping-pong. Pour nous l’équipe 1 est une vitrine, un moyen d’attirer des gens à la salle, mais si on ne peut pas les faire rentrer dans la salle, le but n’est pas atteint. C’est bien au niveau médiatique parce que ça fait parler du club, mais l’objectif principal reste de faire venir de nouveaux adhérents ; et à partir du moment où l’on est cloîtrés chez soi, où on ne peut pas se déplacer, où on ne peut pas pousser la porte d’une enceinte sportive, ça perd un peu de son but. Le vrai mot de la fin ça serait aussi que ça y est, on est repartis, il faut être optimiste ! Depuis le début on n’a pas fermé la porte en mettant la tête sous l’oreiller, on fait des tas de trucs et on reste dynamiques et positifs parce que sinon on ne fait plus rien. On voit la quatrième vague arriver gros comme une maison, mais on va faire comme si ça n’allait pas se passer et avec un peu de chance ça ne se passera pas.

Arnaud S. : Oui le mot de la fin ça serait de réussir à partager un peu les émotions que l’on a vécues personnellement cette année. On a vraiment envie de les partager avec plus de monde comme on avait pu le faire l’an dernier. C’était agréable toutes les surprises que l’on avait créées, on avait réussi à avoir des petits moments de partage entre les jeunes et les joueurs du club, c’est ça qui manque aussi. 


Retrouvez le bilan de l’équipe Pro B ICI.




Propos recueillis par Océane Kronek

Crédits photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr & Denis Chatelain – Amiens STT

Publié par La Rédaction

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