FOOTBALL (F) : Clémence Poiteaux, la passion du jeu

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L’un des « derniers remparts » de l’Amiens SC, l’enseignante d’éducation physique et sportive se révèle être… « à toutes mains ». Portrait.

« Prendre son pied ! » À cette expression – un tantinet familière il est vrai – Clémence Poiteaux s’empresse de se justifier, sans même oser botter en touche. Et la représentante de l’Amiens SC exécute d’ailleurs cet exercice de style d’un (simple) tour de main. « Depuis mes débuts au football, ma préoccupation s’est un peu résumée, je l’avoue, à un désir permanent de jouer » confesse alors, du bout des lèvres certes, l’enseignante d’éducation physique et sportive. Du haut de ses 23 ans.

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Une passionnée du ballon rond qui pour atteindre ce but n’a donc jamais exclu la possibilité de (devoir) délaisser le sien ! Car si la demoiselle s’affirmait très rapidement dans un registre offensif, elle laissait également entrevoir une belle aisance dans un rôle d’ultime rempart… Particularité qu’elle évoque d’ailleurs d’un sourire espiègle 

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« À l’origine, sous le maillot d’Auneau, paisible ville du Centre de la France, je souhaitais avant tout marquer. Comme tout le monde j’oserais mentionner. Puis, suite à un concours de circonstances, il m’a été proposé d’enfiler les gants et de tirer mon épingle du jeu en tant que gardienne » raconte celle qui, entre temps, avait poussé les portes du C’Chartres Football. Et avant que l’Amiens SC ne porte son attention sur cette joueuse au profil (donc) bien spécifique.

« Un véritable couteau suisse » admettra plus tard Hicham Andasmas. Actuel entraîneur d’une formation féminine – évoluant en Régionale 1 – lequel se réjouit de compter en ses rangs un « élément aussi polyvalent ». Demoiselle perfectionniste qu’Alexandre Dutemple, entre autres, s’était appliqué à « polir » dès son intégration au sein de l’effectif U16 de l’ASC. Laissant alors surgir l’aspect « hybride » d’une demoiselle en constant progrès.

C’est parfois drôle de ne pas vraiment savoir quel rôle nous est destiné. Préserver cette incertitude n’est d’ailleurs pas pour me déplaire 

« C’est parfois drôle de ne pas vraiment savoir quel rôle nous est destiné. Préserver cette incertitude n’est d’ailleurs pas pour me déplaire » ironise celle dont la priorité reste d’apporter un « coup de main ! » Comme ce fut d’ailleurs le cas durant une (historique) campagne en l’antichambre de l’Elite, aventure en Division 2 dont les amiénoises conservent cependant un goût amer.

« La crise sanitaire, entraînant la cessation brutale des confrontations, a sans le moindre doute contribué à notre perte. Comme d’autres coéquipières, je demeure persuadée que nous aurions pu nous extraire de cette zone de relégation où nous figurions malheureusement lors du gel du classement ! » Sans langue de bois, elle cherche toutefois à dissimuler une légitime déception. « Il existe un sentiment d’inachevé. Mais à quoi bon se lamenter… » soupire-t-elle, affichant l’envie, le désir, la volonté à rebondir.

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Cette détermination à assouvir ce « besoin d’adrénaline » et dont elle admet « volontiers en être addict ». Aveu, sur le ton de l’humour, de la part d’une sportive qui saisit cependant toutes les opportunités afin d’y parvenir. Et « qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse » confesse-t-elle en riant. Une philosophie que cette Amiénoise fière de ses racines cherche à privilégier, tout en jonglant avec les rôles. Ainsi, apporte-t-elle un « petit coup de pouce » à l’encadrement de l’ASC, prenant ainsi sous son aile protectrice la catégorie U11. Investissement qui lui « tient à cœur » comme celui qu’elle accorde aussi à l’effectif senior.

« Le coach est le seul décisionnaire. Il est par conséquent légitime de s’en remettre à ses choix » lâche-t-elle avec la même décontraction. Réaffirmant ainsi cette spontanéité à (toujours) répondre présente, à se fondre dans un collectif où elle admet « s’épanouir, prendre du plaisir. Quelque soit le niveau… »

Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse

Et ce n’est pas l’arrivée de Louise Latkotko durant l’intersaison – en provenance de l’Amiens Porto – qui veillait à bouleverser la quiétude de l’intéressée. « Toute concurrence ne peut être que bénéfique. Le rôle de « dernier rempart » demeure particulier et la hiérarchie ne tarde à être établie. Camille (Martin) est ainsi logiquement titulaire. » rappelle celle qui – à l’image de sa cadette – se tient prête à toute éventualité.

Tel un principe de précaution qui maintient sous pression un dynamique trio animé par le souhait de « se serrer les coudes ». Entraide permanente fédérant trois drôles de dames – que parfois tout oppose – mais qui n’en demeurent pas moins unies comme les cinq doigts d’une main.



Fabrice Biniek

Photos : Reynald Valleron – Gazettesports

Publié par La Rédaction

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