FOOTBALL – Christophe Richard : « Ce n’est pas insurmontable »

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Entretien avec Christophe Richard, président de l’US Camon, sur le challenge que constitue la préparation, au sein de son club, de la réception d’Arras en Coupe de France.

Bonjour, quel est votre avis sur cette reprise ?

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Que ça reprenne, c’est un bien en soi, parce que c’est ce qu’on attendait depuis un certain temps. Maintenant, il est vrai que le fait de remettre en route la Coupe de France et de la faire rapidement, c’est un peu compliqué, parce qu’il y a des joueurs qui travaillent qui vont faire une coupe de France sans avoir d’entraînement dans les jambes. C’est un peu n’importe quoi. On va être obligés de se plier à ce qu’on nous demande et essayer de faire en sorte que ça se passe bien mais je pense que les joueurs ne vont pas être au top de leurs moyens.

Pouvez-vous nous décrire le protocole auquel est soumis le club ?

Il est très complexe. On doit avoir différentes zones, rouge, bleue et verte. La zone rouge, c’est l’ensemble des joueurs, les arbitres et quelques dirigeants et ça s’arrête là, toutes ces personnes doivent avoir passé un test 15 jours avant, le jeudi avant le match et le dimanche pour savoir s’il n’y a pas de cas positif, ce qui est normal. Ensuite, il y a plein de critères à prendre en compte. On n’a pas le droit de se croiser, on est obligé de mettre une partie de l’équipe dans un vestiaire, l’autre dans un autre, alors qu’ils ont joué tous ensemble… Le fait qu’on ait fait les tests et qu’ils soient tous bons, ça n’empêche pas d’être vigilant, mais il y a des choses tirées par les cheveux.

Estimez-vous que ce protocole est adapté aux clubs amateurs ?

On s’adapte, mais c’est vrai que c’est lourd si on n’a pas une ou deux personnes qui ont le temps de pouvoir se pencher là-dessus et de pouvoir interpréter tout ce qu’ils nous demandent. Le pondre sur une feuille de papier, c’est facile, le mettre en pratique, c’est beaucoup plus compliqué. Mais ce n’est pas insurmontable. Ça nous apprend aussi, dans ces périodes où l’on doit faire très attention, à être plus carrés.

Le délai très serré n’est-il pas une difficulté supplémentaire ?

Les mesures, on arrive relativement à les mettre en place. Ce qui nous embête le plus, c’est pour les joueurs parce qu’on ne peut pas s’entraîner le soir, en plus de cela, les jours où l’on pouvait s’entraîner, il y a eu de la neige. On ne peut pas s’entraîner sur l’herbe parce que la Métropole ne veut pas qu’on joue sur l’herbe pour ne pas abîmer les terrains. Donc, tout cela mis bout à bout, ça devient complexe.

On s’aperçoit qu’il y a des départements qui ont le droit de s’entraîner le soir et nous on n’a pas le droit. Là, ça pose problème parce qu’on n’est pas tous sur un pied d’égalité.

En tout cas, on ne vous sent pas catastrophé quant à la façon dont les choses se passent ?

Non, pas catastrophés. Soit on a envie de la jouer, soit on n’a pas envie, nous, on est prêt, même si ce ne sera peut-être pas à 100%. En espérant que les clubs qu’on va rencontrer, si on en rencontre plusieurs, soient au même niveau que nous, c’est-à-dire qu’ils aient eu les mêmes inconvénients et les mêmes avantages que nous. Aujourd’hui, on s’aperçoit qu’il y a des départements qui ont le droit de s’entraîner le soir et nous on n’a pas le droit. Là, ça pose problème parce qu’on n’est pas tous sur un pied d’égalité. Déjà que les pros s’entraînent et peuvent jouer tout le temps… Les équipes qui vont rencontrer ces équipes-là, ce sera compliqué pour elles parce qu’elles n’auront pas de temps de jeu dans les jambes.

D’un point de vue financier, c’est plutôt une bonne ou une mauvaise chose d’avoir ce ou ces matchs à jouer ?

Aujourd’hui, c’est négatif parce qu’il faut du temps, des personnes, il faut mettre de l’argent, même si la Ligue a dit qu’elle allait rembourser certains frais, il y a des choses à mettre en place qui coûtent. C’est à nous de passer le tour, c’est là qu’on sera récompensés. On dit que pour récolter, il faut savoir semer, c’est le cas, là.

Est-ce que vous n’avez pas eu l’impression que les clubs ont été un peu mis à l’écart de la prise de décision ?

Ah, oui, parce qu’on ne savait fichtrement (sic) pas si on allait pouvoir reprendre, pour nous, c’est tombé comme un cheveu sur la soupe. On s’attendait à ce qu’on joue, mais aussi précipitamment, pas du tout.

Comment voyez-vous la suite des événements ?

On va voir ça au jour le jour, on ne va pas mettre la charrue avant les bœufs. C’est de bon augure, déjà, qu’on puisse redémarrer. Je pense qu’il y a des enjeux financier qui font que l’on joue la Coupe de France. Le championnat, ça va être beaucoup plus compliqué parce qu’il y a très peu de matchs joués, je pense qu’on ne va pas aller jusqu’au bout.

Le championnat, ça va être beaucoup plus compliqué parce qu’il y a très peu de matchs joués, je pense qu’on ne va pas aller jusqu’au bout.

Plusieurs équipes ont déjà déclaré forfait, c’est quelque chose que vous comprenez ?

Oui, je peux très bien les comprendre. Nous, on a l’avantage d’avoir eu quelques personnes qui ont pris le taureau par les cornes et que se sont mises dans le protocole pour le mettre en place. Mais dans tous les clubs, ce n’est pas la même chose. On aurait très bien pu être dans leur situation. C’est vrai que c’est infernal à mettre en place. Nous, on a envie de jouer la Coupe de France donc on met tout en place pour pouvoir la faire. Mais c’est très compliqué à mettre en place donc je comprends ceux qui ont décliné.




Morgan Chaumier

Crédit photo : Coralie Sombret – Gazettesports