Précieux ultime rempart de l’Amiens SC, cette passionnée s’impatiente d’en découdre. Et de (re)découvrir l’opportunité de se remettre en évidence.
Maillon fort de l’actuel leader de Régional 1, Camille Martin se distingue par une belle exemplarité sur et en marge de l’aire de jeu. Au « repos forcé », comme l’ensemble du monde amateur, la sympathique demoiselle n’en profite cependant pas pour se tourner les pouces. Bien au contraire, et convaincue qu’elle aura un rôle important à tenir dès la reprise, l’intéressée entretient sa forme, au même titre que sa soif de succès. Pour Gazettesports, elle a accepté de se pencher sur cette période inédite. Et s’exprime sans langue de bois.
Gazettesports : Le sport dit « amateur » est, une fois encore, à l’arrêt. Quel est votre regard sur la situation ?
Camille Martin : « Pour être honnête, je ressens cette deuxième vague d’inactivité de façon identique à la première… Excepté côté professionnel où le « télétravail » du printemps m’offrait l’opportunité de pratiquer plus aisément une activité sportive et variée. A ce jour, j’œuvre comme à la normale. Et les restrictions empiètent alors sur le peu de temps libre qu’il me reste… Pour autant, cela me permet d’essayer de penser à autre chose. Malgré tout, cette crise sanitaire demeure parfois oppressante et la privation d’instants privilégiés auprès de mes proches et amis reste difficile à vivre. J’ai également une pensée à l’égard de toutes celles et ceux qui ont été ou sont frappés par cette épidémie… »
Gazettesports : Dans de telles conditions, comment réussissez vous à conserver la forme ?
Camille Martin : « J’essaie, tant bien que mal, de chausser les baskets afin d’aller courir. Bien que cet exercice (de style) ne soit pas véritablement celui que je préfère (rire) Je m’attache aussi à suivre au pied de la lettre le programme de « renforcement musculaire » élaboré par le club. Vidéos et photos nous sont d’ailleurs régulièrement adressées. En marge de cela, nous nous sommes définies, avec quelques coéquipières, une autre démarche à suivre, un « petit défi ». Ainsi, au quotidien et chez soi bien sûr, nous effectuons cent pompes, squats et abdos durant trente jours. Au terme de cette période, nous établirons alors un bilan (rire) »
Gazettesports : Cette situation risque-t-elle d’atténuer l’élan de l’Amiens SC ?
Camille Martin : « Je ne saurais dire si cette nouvelle interruption stoppera l’élan, l’enthousiasme de l’Amiens SC… La force du groupe apparaissait indissociable à celle plutôt mentale d’une bande de copines soucieuses d’évoluer les unes pour les autres. J’admets que l’incertitude pouvait planer quant à cette émulation. Bien qu’ayant été « rajeuni » durant l’intersaison, l’effectif n’a cependant pas perdu en homogénéité, en harmonie. Je nous considère même plus fortes que la saison écoulée. J’espère que nous conserverons cette même dynamique, cette foi en l’avenir. Veiller à panser les plaies de l’exercice précédent doit aussi, peut aussi nous permettre d’atteindre un objectif qui nous hante, il est vrai, l’esprit. Cependant, ce but sera la récompense d’une union sacrée. »
Participer aux barrages à l’accession en Division 2 me satisferait. Toutefois, si un choix s’imposait, je formulerais le souhait que l’on puisse éradiquer cette épidémie et retrouver une vie plus sereine
Gazettesports : Quel vœu à consonance sportif pourriez-vous rédiger sur une liste destinée au Père Noël ?
Camille Martin : « La question est pertinente, d’autant que de tradition celui déposé dans votre chausson, au pied du sapin, se révèle être normalement une surprise… Participer aux barrages à l’accession en Division 2 me satisferait. Toutefois, si un choix s’imposait, je formulerais le souhait que l’on puisse éradiquer cette épidémie et retrouver une vie plus sereine »
Gazettesports : Comment appréhendez-vous l’éloignement des terrains ?
Camille Martin : « Le premier « stand by » avait été brutal car totalement imprévisible… Bien que nous y fussions plus préparés j’oserais dire, cette nouvelle cessation d’activité risque d’être plus longue. Enfin, peut-être le ressentirais-je ainsi… Un temps de réadaptation me semblera nécessaire afin d’éviter, au mieux, les éventuelles blessures. Il conviendra, à mon sens, de savoir prendre son temps bien que nous risquions d’être rapidement (re)placées dans le vif du sujet. La période hivernale accentuera la difficulté. Je ne dissimulerais pas que j’appréhende un peu ce moment… C’est un autre challenge à surmonter et je ferais tout pour y parvenir. »
Propos recueillis par Fabrice Biniek
Crédit photos : Gazettesports (Archives)