Tous les amoureux de la chasse mais aussi du tir de compétition ont connu le magasin d’armurie tenu par Michel Prévost rue Allard à Amiens. Mais cerise sur le gâteau, il connaissait parfaitement le monde du tir, ayant participé à deux Jeux Olympiques en 1956 et 1964.
Son plus grand titre de gloire fut celui obtenu en juin 1966 en Finlande: le championnat d’Europe à la fosse olympique. Il était le premier Français à être devenu champion d’Europe.
A son retour à Amiens, il avait raconté son aventure finlandaise. Ce championnat d’Europe s’était déroulé en quatre jours : 75 plateaux les deux premiers jours, 50 le troisième et 100 le quatrième. Il obtenait au total 289 points sur 300 et cette victoire avait été acquise au finish.
Ce titre européen est resté comme la plus belle victoire de sa carrière. Un titre qu’il appréciait d’autant plus que deux ans auparavant, il avait été lésé. « Les Italiens avaient manqué de sportivité. Ils ont accumulé les magouilles afin que je ne gagne pas« .
Michel Prévost en oubliait presque ses deux participations aux Jeux. Il n’y avait pas brillé car à Melbourne et à Tokyo, il n’avait pas supporté le décalage horaire. Il aurait pu aussi participer aux J.O. d’Helsinki mais aussi à ceux de Mexico. Mais le tir étant entièrement sport amateur, Michel Prévost ne pouvait quitter son magasin trop longtemps. Il pouvait tout de même être fier de sa carrière car il avait su mener de front le sport et sa profession. Sans oublier qu’il s’est illustré dans le tir mais sa première passion fut le cyclisme.
« Je courais avec un vélo que j’avais fait moi même. J’étais apprenti au magasin Andrieux à Amiens rue Albert Dauphin, j’avais gagné en 1943 la finale régionale du Premier Pas Dunloip. J’ai couru trois ans mais un jour, j’ai été accroché par un Belge. Juste avant l’arrivée, j’ai fait une grave chute et j’ai eu une fracture du rocher. Je suis resté un mois à l’hôpital avec une poche de glace sur la tête« .
Michel Prévost ne devait plus remonter sur un vélo mais le tir devait l’accueillir à bras ouverts. Avec la suite qu’on connait.
Lionel Herbet
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