A la fin des années 60 et début 70, la boxe à Amiens traverse une période plutôt délicate. Le poids moyen Jean Kowal est en fin de carrière et il va bientôt abandonner la boxe mais des jeunes pointent comme Robert Bavent, Jean Ramon, Merouane Achour, dirigés pour la plupart par M. Lecieux et Jean Claude Lafarge. Ce dernier effectuera la carrière la plus intéressante, parfaitement drivé par Jacques Bataille.
Le samedi 7 octobre 1972, une réunion est organisée au cirque d’Amiens. C’est une bonne chose car les précédentes soirées ont eu lieu dans la salle Pierre de Coubertin. Deux combats pros étaient à l’affiche. Jean Claude Lafarge s’imposait par ko au 2e round face au troyen Allal Krim. Dans le deuxième combat, Merouane Achour fut décevant et fut déclaré vainqueur devant Akesbi Gallou. A la décharge d’Achour, il n’avait plus boxé depuis un an. Toutefois, cette soirée se terminait mieux puisque c’est un combat amateur qui devait enchanter le public du cirque d’Amiens. En l’occurrence, il opposait le creillois Alain Marion à l’amiénois William Collet.
Nous étions au bord du ring et comme le public, nous avons été enchantés par la prestation des deux boxeurs… Ce Combat fut de toute beauté et nous avait inspiré le commentaire suivant: « Le public a pris un vif plaisir à voir ces deux garçons boxant intelligemment, possédant un bon coup d’œil et un jeu de jambes de bon aloi. Si Collet a livré un bon combat, Alain Marion a affiché sa classe sur le ring, son sens de l’esquive et la variété de ses coups. Il y avait bien longtemps que le public n’avait applaudi un tel boxeur« .
Par la suite, Alain Marion a effectivement confirmé sa valeur puisque cinq ans plus tard, en décembre 1977, à Creil, il devenait champion d’Europe des welters en battant l’allemand Eipel. De son côté, William Collet n’a pas effectué la carrière que nous attendions. Et c’est dommage car franchement, William est passé à côté de quelque chose d’intéressant.
Lionel Herbet
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