OMNISPORT : Ils ont pris de la bouteille [12]

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Ⓒ Nos photos : Bernard Couillet (à gauche) et René Moreuil (à droite).
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Les années 80 ont coïncidé avec l’apogée du volley-ball à Amiens.

Le volley-ball s’est signalé ces dernières années par le destin du club de Longueau qui, malgré de grosses ambitions, avait dû déposer le bilan faute de moyens financiers et bien sûr humains.

Nous allons revenir une bonne trentaine d’années en arrière car à Amiens et sa périphérie, le volley-ball était un sport en vogue qui avait occupait une  place de choix. Certes, l’Amiens SC alors présidé par Bernard Boullenger avait eu une équipe masculine en D2, mais la grande saison reste celle de 1983-84 puisque la Picardie comptait pas moins de six équipes engagées dans le championnat de France. Parmi ces six équipes, quatre étaient d’Amiens ou de sa proche région.

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À ce jour, ce genre de performance n’a jamais été renouvelée et les joueurs, joueuses et dirigeants ont eu beaucoup de mérite. Il est vrai que les clubs n’allaient pas chercher à l’étranger des joueuses qu’il fallait évidemment rémunérer. Non tout simplement, les dirigeants de  l’époque recrutaient « malin » avec des éléments du cru qui progressaient. 
L’argent était rare et en cette période, il faut se souvenir que le Ministère des Sports et de la Jeunesse avait décidé de diminuer les aides financières à l’occasion des déplacements SNCF comme par exemple Longueau qui devait effectuer de très longs voyages jusque Toulon par exemple.

Débutons par les féminines de Longueau, dont l’entraîneur était Bernard Couillet. Un technicien hors pair qui reste à tout jamais associé à l’histoire de ce club. 
La saison précédente, Longueau avait échoué d’un rien pour l’accession en D1. Cette formation n’alignait aucune joueuse venue de  l’étranger et s’était préparée au cours d’un stage à Dinard. 

Toujours chez les féminines mais à un échelon, inférieur : les Cheminots d’Amiens. Ce club avait connu un joli passé à la sortie de  la guerre mais en basket et les anciens se souviennent de cette salle de la Cheminote, théâtre de tant d’exploits. 
L’USCA retrouvait le championnat de D3 et son entraîneur était un joueur de l’équipe masculine : Hervé Devaux.

Saint Sauveur, le petit Poucet national

Passons maintenant aux messieurs avec d’abord, l’équipe de Saint Sauveur. On se demande encore aujourd’hui pourquoi ce club est allé aussi loin dans la hiérarchie nationale. Saint Sauveur est un petit village situé près du « géant » Ailly sur Somme.
Qu’importe, à l’époque, il y avait des gens exceptionnels et personne n’a oublié René Moreuil qui était le CTR et certains joueurs tels Patrick Jacq, Thierry Dumont, J.B. Manidren.

Mais celui qui a vraiment été à l’origine du départ tonitruant de Saint Sauveur, c’est Jacques Degez qui était aussi CTR. Il fut en effet conseiller technique régional dans notre région durant 13 ans (1966-79) avant de quitter la France  et se retrouver à l’INS d’Abidjan. Il faut aussi savoir que dans les années 60, le volley-ball ne comptait que… six clubs dans toute la Picardie. Une misère. 
Jacques Degez est aujourd’hui oublié y compris par la famille du volley-ball et c’est bien dommage.

Pour Saint Sauveur, c’était la découverte du championnat de France et du reste, l’accession avait été plus que rugueuse puisque lors du dernier match de la saison précédente, il y eut des incidents qui devaient se terminer devant la commission de discipline.

Enfin, la quatrième formation n’était autre que l’Amiens SC qui venait de changer de président puisque M. Guyot succédait à Bernard Petit
Aux commandes, nous avions Michel Biharé un grand technicien de ce sport et qui pouvait compter sur un excellent capitaine, Claude Lemesle.

À noter que ces quatre équipes devaient se maintenir et repartaient donc avec de nouvelles ambitions pour la saison 1984-85.


Lionel Herbet


Crédits photos : droits réservés

Publié par Lionel Herbet

Journaliste historique du sport Picard et Amiénois. Lionel est la mémoire des plus grands exploits sportifs de la région.