A plusieurs reprises, nous avons eu l’occasion de souligner les mutations qui vont se produire au niveau du sport. Ainsi, disparaissent les directions départementales du sport jeunesse et de la cohésion sociale avec un rapprochement vers le monde de l’éducation nationale.
On est vraiment inquiets pour l’avenir des cadres techniques dans nos régions et nos départements tandis qu’aujourd’hui « être un sportif de haut niveau est vraiment compliqué » pour reprendre l’expression d’un champion qui avait été invité à l’occasion de l’assemblée générale du CDOS à Amiens. Marcel Glavieux le président de cet organisme a tout simplement dit « qu’il fallait s’adapter » faute de quoi, ceux qui ne se plieront pas à ces nouvelles directives, resteront en chemin.
Marcel Glavieux a aussi rappelé que le temps passait très vite et que dans un an, des élections se produiront au sein du CDOS. Avec pas mal de changements qui ont fait l’objet d’une assemblée générale extraordinaire en début de soirée. « 2020 verra la nouvelle loi du sport, ce qui amènera encore une nouvelle structuration territoriale de la gouvernance du sport. Cela aboutira à la création d’une conférence régionale du sport et de plusieurs conférences des financeurs. »
Le président a insisté sur ce point : ces modifications voulues à Paris par l’Etat sont à prendre ou à laisser. « Quelles transformations pour nous les anciens qui avions l’habitude de travailler avec l’expérience de nos prédécesseurs et ces acquis qui avaient permis de construire un grand réseau associatif avec les bénévoles. » Ces acquis avaient donné de grands champions et une véritable vie dans les zones rurales.
Et de poser ces questions
Faut-il se résigner ? Faut-il abandonner ?
Non, il faudra s’adapter comme nous l’avons toujours fait.
Le sport est-il encore un espace de convivialité et de partage des valeurs?
À force de mettre le sport à toutes les sauces, on constate qu’aujourd’hui, les jeunes dans les écoles pratiquent de moins en moins une activité sportive.
Mais l’Etat justement donne-t-il encore à ces jeunes l’envie de pratiquer?
Le Sport aujourd’hui n’a pas la place qu’il mérite dans la société.
Un exemple précis : aujourd’hui lorsque l’Etat récompense des dirigeants méritants, le monde sportif est à égalité avec le monde associatif comme par exemple les porte drapeaux, les anciens combattants, les membres du Souvenir Français.
Accueillir les Jeux, c’est bien. Mais laisser un héritage social, éducatif, environnemental doit être notre ambition.
Marcel Glavieux
À force de tout mélanger, on n’y comprend plus rien et du reste, récemment le Sénateur Manable a affirmé en fonction des informations dont il dispose, qu’après 2024, il n’y aura plus de Ministère des Sports.
Pour autant, Marcel Glavieux qui déplore aussi un manque de moyens financiers ne baisse pas les bras, bien au contraire : « Notre mouvement sportif se doit de se saisir de ces opportunités pour imaginer et réécrire l’avenir. Il se doit aussi de devenir l’acteur de l’évolution du sport : nouvelle pratique, équipements adaptés, suivi médical de qualité, sport handicap reconnu et féminisation. »
Pour Marcel Glavieux, les Jeux de Paris en 2024 seront l’occasion de donner au mouvement sportif de s’impliquer pour leur réussite. En conclusion le président du CDOS qui sera candidat à sa réélection l’an prochain a conclu de cette façon : « Accueillir les Jeux, c’est bien. Mais laisser un héritage social, éducatif, environnemental doit être notre ambition. »
Notre photo : Marcel Glavieux est bien entouré lors de l’assemblée générale du CDOS avec à ses côtés Mesdames Barbara Pompili, députée, Sabrina Holleville-Milhat chargée des sports au Conseil Général et M.Ramelet directeur départemental de la J.S.et la Cohésion Sociale.
Lionel HERBET
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