Patatras… En quête d’un succès qui les fuit depuis le 2 novembre – et leur victoire face au Stade Brestois (1-0), les hommes de Luka Elsner enregistrent, à Monaco un quatrième revers consécutif (3-0)… De quoi susciter de l’inquiétude.
Luka Elsner était jusqu’alors parvenu à maîtriser (quelque peu) son « agacement ». Certes, l’entraîneur de l’Amiens SC n’a dissimulé sa frustration sitôt la déroute, à domicile, face au RC Strasbourg (0-4), ni même sitôt l’infructueux déplacement dans l’Hérault où les siens avaient alors rendu les armes devant Montpellier (4-2).
Samedi, en l’enceinte d’un Stade Louis II à Monaco où les siens venaient (une fois encore) de prendre l’eau (3-0), l’intéressé est apparu excédé : « J’ai un sentiment de colère au regard de l’attitude du groupe. Quand on joue sa survie, nous devons avoir une réaction bien différente ».
Sans langue de bois donc, le responsable technique slovène de l’ASC résume un effrayant état des lieux. Cherche à diagnostiquer ce qui ronge actuellement une troupe qui, pourtant, se voulait attrayante voici peu. « Le corner monégasque est très mal tiré. C’est peut-être d’ailleurs le pire qu’ils aient frappé… Dans de telles conditions, il convient de tout mettre en œuvre et de se sacrifier afin que l’adversaire ne puisse se révéler menaçant. Nous ne l’avons pas fait ! C’est insupportable. Par ce but, soixante minutes d’efforts ont été anéanties, car l’AS Monaco ne s’était procuré d’opportunités ».
J’ai un sentiment de colère au regard de l’attitude du groupe. Quand on joue sa survie, nous devons avoir une réaction bien différente.
Luka Elsner
Et le ciel venait de tomber sur la tête des partenaires de Régis Gürtner. Lesquels sombraient… psychologiquement. Wissam Ben Yedder, Guillermo Maripan puis Keita Baldé permettaient à une formation locale de se détacher irrésistiblement en moins de dix minutes ! Sans être flamboyant, l’AS Monaco assurait ainsi l’essentiel face à un adversaire ne sachant plus vraiment vers quel saint se vouer.
« Nous avions modifié certaines choses au lendemain de deux désillusions » pestait Luka Elsner. Avant qu’il ne fasse son mea-culpa : « J’ai aussi ma part de responsabilité. Il faut assumer ! » Des propos déjà entendus au soir de la défaite aux dépens du RC Strasbourg… Et dans ce trou d’air, comment les coéquipiers d’Alexis Blin pourraient-ils, devraient-ils faire pour en obtenir un peu ? Car si la situation n’est pas (encore) catastrophique, un revers en fin de semaine contre Dijon placera l’ASC en fâcheuse posture.
Le changement, c’est maintenant ?
« Il va falloir faire preuve d’audace et de courage » rétorque un entraîneur anxieux, certes, mais visiblement gonflé à bloc. Déterminé à ce que le public puisse « être fier » de leurs ambassadeurs.
Un but qu’il souhaite atteindre tout en murmurant la nécessité « de quelques changements » En cette période de turbulence, à l’heure où l’Amiens SC flirte – plus que jamais – avec la zone de relégation – les hommes du président Joannin sont actuellement au 17e rang – Luka Elsner envisagerait-il une (grande) révolution ? Ce duel qui se profile, face à Dijon, pourrait peut-être faire « tomber des têtes » ? La réponse est en ce moment dans celle de l’entraîneur de l’ASC…
Fabrice Biniek
Crédit photos : Gazettesports (Archives)