Métier en pleine expansion, le coaching sportif est de plus en plus présent dans le paysage amiénois. Maxime Wagnies, lui même coach sportif, nous parle de cette activité professionnelle qu’il voit avant tout comme une passion.
Bonjour, pour commencer, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Maxime Wagnies, j’ai 29 ans, je suis éducateur sportif, donc coach sportif fitness et musculation et préparateur physique.
Quel a été ton parcours pour en arriver là ?
J’ai d’abord été sportif, j’ai joué au football à partir de 12 ans jusqu’à mes 22 ans mais j’ai arrêté suite à une blessure. J’ai ensuite été à l’armée, mais la passion du sport m’a vite rattrapé, et de fil en aiguille je me suis orienté vers un métier du sport. J’ai donc passé un diplôme à Marseille, que j’ai obtenu, et j’ai travaillé tout de suite dans différents clubs et différentes structures que ça soit dans le fitness, la remise en forme et la préparation physique.
Ensuite j’ai eu l’opportunité de revenir sur Amiens deux ans après avoir été diplômé. J’ai pu travailler pour Accrosport et pour l’Orange Bleue Amiens Beffroi, et j’ai développé en parallèle une activité libérale de coaching sportif (Maximus Coaching), de préparation physique et de remise en forme. Là je suis sur Amiens depuis bientôt 2 ans en tant qu’éducateur sportif, je fais des cours collectifs, du personal training, du small-groupe training et j’essaie de développer les training en outdoor. Il y a de plus en plus de personal training sur Amiens, avec différents types de clients : des sportifs de haut niveau (joueurs de hockey, boxeurs ou footballeurs), et d’un autre côté de la remise en forme pour public sédentaire, on va dire senior, pour continuer à vieillir longtemps et en bonne santé.
Comment répartis-tu ton temps entre ces différentes activités ?
Je dois m’organiser, on va dire que j’ai trois quart de mon temps sous contrat, où je fais de l’encadrement musculation, du fitness et je dispense des cours collectifs, et en dehors de ça, j’ai une grosse dizaine d’heure de coaching personnalisé et de l’encadrement en prévention des troubles musculo-squelettiques en entreprise.
Si tu devais définir le coaching sportif, qu’est-ce que tu dirais ?
Je dirais que c’est un encadrement personnalisé, en vu d’atteindre un objectif bien précis qui a été étudié en amont avec la personne qui fait appel à moi.
« Accompagner et préparer un individu qui a un but final, avec bienveillance et quelque soit l’objectif »
Et ton rôle auprès des gens, comment le décrirais-tu ?
Accompagner et préparer un individu qui a un but final, avec bienveillance et quelque soit l’objectif. Que ce soit une échéance sportive, de la perte de poids, de la remise en forme ou juste pour se sentir mieux dans sa peau.
Un coach doit être capable de s’adapter peu importe l’individu en face; qu’il soit sportif de haut niveau ou un senior qui veut être bien dans sa peau ?
Ce n’est pas la même dimension, ce sont deux challenges différents, deux réussites différentes. A la fois je vais pouvoir améliorer le quotidien d’une personne qui est dite « sédentaire » et qui peine à pouvoir se déplacer, à s’asseoir ou à prendre un pack d’eau. Derrière ça il y a une autre dimension ou je vais aller booster un sportif qui a un potentiel initial. Donc oui il y a deux dimensions bien distinctes mais c’est une réussite qui est identique quel que soit l’objectif.
Tu considères avoir les « armes » pour répondre aux personnes que tu coaches, peu importe le sport ?
La préparation physique est censée pouvoir répondre dans tous les domaines
La préparation physique est censée pouvoir répondre dans tous les domaines. Il y a des préparateurs physiques dit « spécialistes », qui, à force d’être trop spécialistes, se perdent dans leur discipline. C’est-à-dire qu’ils rentrent dans un truc académique. Il ne faut pas hésiter à regarder ce qui se fait dans tous les sports. Personnellement j’essaie de prendre tout ce que je peux, j’essaie de mettre à disposition toutes mes connaissances, pour pouvoir faire avancer la personne.
La nutrition prend également une place importante dans ton activité ?
J’évoque la partie nutrition à titre de conseil afin d’aider les personnes à pouvoir atteindre leurs objectifs. Parce que forcément, dans le cadre d’une perte de poids, d’une préparation physique ou d’une prise de muscle, la nutrition a son importance. Il y a un diagnostic à faire en terme d’hygiène de vie.
Le sportif professionnel ou de haut niveau est toujours à l’écoute ?
Il faut d’abord gagner la confiance de la personne. Parfois ça peut être grâce à ton « CV », voir les personnes que tu as coaché par le passé, mais il faut aussi être inspirant pour la personne que tu vas coacher. C’est important de gagner la confiance mais aussi de mettre en confiance !
Aimerais-tu travailler directement avec des clubs de la métropole ?
Oui, j’ai déjà eu l’occasion de le faire. J’avais encadrer un cross training avec l’APH, dans le cadre d’une préparation physique. Je pense qu’il y a vraiment besoin de moyen humain pour que le sport amiénois puisse prendre un essor considérable, car il y a un vrai potentiel et un vrai vivier.
C’est important pour toi d’être impliqué dans le développement du sport amiénois ?
Oui, lorsque j’étais à Marseille et que je voyais ce qu’il se passait dans le domaine du sport à Amiens, je me mordais les doigts et je voulais absolument revenir. Aujourd’hui l’Amiens SC en Ligue 1, les Gothiques qui viennent de faire vivre une saison extraordinaire aux gens, qui vont participer à une coupe d’Europe, l’APH qui se structure, la boxe anglaise qui est en train de se mettre en route, sont autant de points très positifs. Amiens est une grosse ville étudiante et pourrait être une grosse grosse ville sportive, on a toutes les infrastructures nécessaires, il y a des clubs et des parcs partout.
« Nous pouvons apporter une personnalisation pour les sportifs au sein des clubs »
Quelle est la différence entre un coach sportif et un préparateur physique qui travaille au sein d’un club ?
Ça c’est la question de conflit d’intérêts (rires). Alors l’avantage d’un sportif de haut niveau c’est qu’il va avoir tout un staff avec environ 2-3 préparateurs physiques pour un groupe de 20 joueurs. On arrive donc à 6 joueurs et demi par préparateur. Pour potentialiser le bénéfice et la progression ça reste difficile, en dehors des sports qui sont très médiatisés. Le football a de gros moyens donc forcément c’est un peu plus facile à gérer, avec pas mal d’outils. Mais il y a des sports qui auraient peut être besoin d’avoir un peu plus d’encadrement, de coaching personnalisé, et de préparateurs physiques annexes. Nous pouvons apporter une personnalisation pour les sportifs au sein des clubs.
Considères-tu le CrossFit comme une forme de concurrence ?
C’est une forme de concurrence même si on a un encadrement un peu plus personnalisé. Dans le CrossFit il y a un effet de groupe, une effet de mode, un langage, un travail de team, un coach qui prépare une séance qui est bien décortiquée. C’est une forme de coaching mais ce n’est pas du « personal training ». Le personal training c’est : « Je suis là avec toi pendant 1h30 pour ta séance et rien que pour toi ».
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédits photos DR
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