Il en va dans l’arbitrage comme dans la vie associative : les vocations se font de plus en plus rares. Franchement, qu’est ce qui pousse aujourd’hui, un jeune à vouloir se lancer dans l’arbitrage ?
Un exercice périlleux dans lequel les risques sont importants. Il est simple de dire aujourd’hui qu’il est plus facile de diriger un match de haut niveau dans un stade plutôt que de se trouver dans un terrain de campagne, à tenter d’arbitrer un match dans lequel le directeur de jeu sera sans cesse confronté aux critiques et même aux insultes quand ce ne sera pas des coups.
Récemment, dans une finale de coupe, on a vu des parents de joueurs pénétrer sur le terrain car une décision arbitrale concernant leur rejeton, ne leur plaisait pas du tout. Pour être juste et honnête, on peut affirmer que l’arbitrage dans la Somme ne se porte pas trop bien. Certes, en haut de l’échelle, Ruddy Buquet est la vitrine mais une vitrine qui cache une réelle misère.
« A un certain moment, nous avons connu 350 arbitres dans la Somme, indique Jean Christophe Favereaux, le responsable des arbitres dans le district Somme. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que 295 et pourtant j’estime que le recrutement a été bon dans l’ensemble. Mais au terme de cette saison, Oui, je suis inquiet car le climat n’est pas bon ».
On le sait, les clubs évoluant à un certain niveau régional et même départemental, doivent remplir certains critères qu’ils soient au niveau des jeunes mais aussi de l’arbitrage. Les bons élèves peuvent avoir en fin de saison un ou plusieurs joueurs mutés supplémentaires mais les mauvais peuvent être empêchés à l’inverse d’accéder en division supérieure voire même tout simplement rétrogradés.
Des décisions importantes seront du reste prises prochainement par le district de la Somme.
Un club peut avoir en début de saison un arbitre mais faut-il que ce dernier effectue le minimum de 18 rencontres officielles dans une saison (sur herbe ou en futsal). Or, cette saison, plus de quarante arbitres ont soit dirigé moins de 18 rencontres, soit n’ont pas du tout arbitré pour diverses raisons du reste (blessures, maladies, indisponibilités).
Chaque week-end, environ 500 rencontres toutes catégories sont programmées dans la Somme. Compte tenu que des arbitres sont appelés soit par la Fédération soit la Ligue des Hauts de France, on constate tout simplement que de nombreuses rencontres n’ont pas d’arbitre officiel.
Nous sommes donc en présence d’un cercle vicieux : les clubs veulent des arbitres officiels et c’est normal mais certains n’envoient pas de candidats pour devenir de futurs arbitres (47 sont en infraction). Pour autant, Jean Christophe Favereaux et ses collègues restent optimistes.
Lionel Herbet
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