En revoyant le film du combat livré samedi dernier à Leicester par Sabri Sediri face au Britannique Maxwell, nous nous sommes plongés 70 ans en arrière.
En effet, nous étions aux Etats Unis et se déroulait le championnat du monde des poids moyens entre le tenant du titre l’Américain Jack La Motta et le Français Laurent Dauthuille. C’était même un combat revanche car une première fois, Dauthuille avait battu l’Américain en dix reprises, sans titre en jeu.
On sait que ce dernier était surnommé le Taureau de Buzenval mais en réalité, il était un peu de chez nous puisque né dan l’Aisne dans un petit village qui s’appelait et s’appelle toujours Viry Noureuil.
Près de 70 ans plus tôt, une issue similaire…
Le 13 septembre 1950, un an après la mort tragique de Marcel Cerdan, Dauthuille est appelé pour aller affronter chez lui Jack La Motta.
Ce combat est resté dans les annales pour la simple raison que d’un seul coup, La Motta nettement mené aux points a littéralement renversé la situation.
Laurent Dauthuille menait nettement aux points dans ce 15e et dernier round: 72-68, 74-66 et 71-69. Il restait exactement 23 secondes.
Mais subitement les jambes de Laurent Dauthuille ont fléchi sous les coups de la Motta qui livrait son baroud d’honneur. Et contre toute attente, Dauthuille s’est retrouvé au tapis et compté 10.
Tout devait alors s’écrouler pour le boxeur parisien et le destin de ce garçon changeait complètement. Il devait mourir en 1971.
Sabri Sediri si proche de la victoire
Samedi, à Leicester, Sabri Sediri a connu la même mésaventure car tout s’est écroulé dans le dernier round, le 10e. Le boxeur amiénois menait aux points et se dirigeait vers une victoire logique. Malheureusement, il a voulu un peu « chambrer » son adversaire, le narguer même et il s’est fait prendre à son propre jeu. Il a été mis KO comme l’avait été 70 ans plus tôt Laurent Dauthuille.
Certes, les deux combats n’avaient pas le même niveau loin s’en faut mais les deux ont connu le même dénouement.
Et nous donnons ce petit conseil amical à Sabri Sediri: que sur un ring, il n’y avait qu’un seul boxeur au monde qui pouvait se permettre de faire le clown devant son adversaire: c’était le grand Mohamed Ali.
Enfin, que ce soit en boxe ou dans n’importe quel autre sport: tant que le combat n’est pas terminé, que l’arbitre n’a pas sifflé la fin du match et que la ligne d’arrivée n’a pas été franchir, tout est possible.
Voici deux ans à Reims, Emmanuel Bourgaud avait inscrit un but dans les arrêts de jeu et permis à l’Amiens SC d’accéder à la Ligue 1.
Franchement, il n’y a que le sport qui nous permet d’assister à ce genre de suspense.
Lionel Herbet
Crédits photos CSB Sports