Il parait que dimanche dernier, se sont déroulés à Besançon les championnats de France de cyclo-cross. Des championnats qui sont quasiment passés sous silence tant les médias ont été très discrets.
Ainsi, il faut aller en fin de journal en pied de page pour trouver dans l’Equipe, le quotidien sportif, trace de cette compétition. On y apprend par exemple que le tenant du titre Clément Venturini (AG2R la Mondiale) a conservé son titre et que celui qui avait été neuf fois champion de France, Francis Mourey, avait pris la troisième place et mis un terme à sa carrière. On peut hélas souligner que le cyclo-cross est aujourd’hui, tombé bien bas. C’est évidemment dommage car cette discipline est celle du courage, de la persévérance. Jadis, le cyclo-cross permettait aux coureurs amateurs ou professionnels de bien préparer leur saison sur route. Ce n’est plus le cas de nos jours et nous le déplorons.
La France a été pourtant une terre de spécialistes du cyclo-cross. Les anciens se souviennent de Jean Robic, vainqueur du Tour de France 1947 et qui avait été aussi champion du monde de cyclo-cross. Chez nous, en Picardie, il fut une époque où il y avait de très bons spécialistes. Le cyclo-cross a même connu ses heures de gloire. Il y eut James Herbain et plus tard, David Pagnier qui, une année, était devenu champion de France et avait dompté les pros. Eddy Seigneur avait pris la deuxième place et la Picardie était la première région de France. N’oublions pas aussi la victoire de Martial Gayant qui s’imposa dans des conditions atmosphériques dantesques. La Picardie avait à sa tête un technicien passionné qui aimait le vélo au sens large du terme. Ce Conseiller Technique Régional a laissé une trace indélébile: Francis Van Londerseele. Alors que faire pour que le cyclo-cross soit de nouveau pratiqué et draine un nombreux public ainsi que nous l’avions vécu dans un passé proche? Les directeurs sportifs pros et notamment Marc Madiot, qui a pourtant aimé le cyclo-cross, n’insistent plus aujourd’hui pour que leurs coureurs se livrent dans les labours et terminent la course maculés de boue. Ils arguent du fait que la saison commence très tôt, en Australie mais que diable, un titre de champion de France de cyclo-cross n’est pas négligeable.
Un jour viendra où les coureurs n’iront plus sur piste et choisiront leurs courses, ni trop longues, ni trop dures. Et ce jour là verra la disparition de ce sport merveilleux. En attendant, les rendez-vous de ces derniers temps au sein de la métropole amiénoise ont pu réunir de nombreux intéressés et amateurs de cette discipline, qui continue tout de même d’attirer.
Lionel Herbet Photo d’illustration – Crédit photo : Léandre Leber
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