Ce vendredi 16 novembre, le comité de la Somme organisait un entraînement Franco-Japonais en présence de conseillers techniques nationaux et de Michihide Shibata champion japonais et entraîneur de l’équipe de judo de Toyota au Japon.
C’est au dojo régional rue Lescouvé que tout ce petit monde était réuni. Environ 110 jeunes étaient présents, de tout âges et tout niveaux, la plupart évoluant en compétition. Des judokas venus des différents clubs de la Somme sur invitation du comité. Le but de cet entraînement était de faire partager le savoir de ce champion avec les jeunes et surtout la technique au sol qui porte son nom.
Durant presque 1h30, Michihide Shibata a montré plusieurs variantes de sa technique, puis les élèves, par deux, ont pu essayer de les reproduire sous ses conseils et ceux de certains de ses élèves venus avec lui en France.
Une délégation japonaise qui va passer une semaine à Amiens dans le cadre de cet échange, et va participer ce week-end au tournoi international d’Harnes. Un tournoi auquel vont aussi participer plusieurs judokas des différents clubs picards présents vendredi soir.
Une venue rendue possible après un stage l’année dernière avec l’équipe de Toyota au Japon où les membres du comité de la Somme ont rencontré Michihide Shibata. Mais c’est surtout grâce à Lilian Barreyre, conseiller technique national, qui a vécu au Japon et parle couramment japonais. C’est lui, qui, lors de l’entraînement de vendredi, a servi de lien entre Michihide Shibata et les jeunes judokas.
Après cet entraînement et de nombreuses photos et autographes, Michihide Shibata m’a fait l’honneur de répondre à mes questions.
Aurélien Finet: Qu’est-ce-que cela vous apporte de venir faire ces entraînements et d’enseigner vos techniques aux jeunes ?
Michihide Shibata : La France est un peu comme la Japon, c’est l’un des pays les plus développés et fort du judo. Je sais que les Français apprennent vite ce qu’on leur enseigne et automatisent vite. J’espère que mes techniques vont leur permettre de gagner des combats.
AF: Au vue de la rivalité entre le Japon et la France, ça ne vous dérange pas de renforcer des concurrents ?
MS: Il y a plusieurs façons de voir la rivalité, pour moi c’est une rivalité positive. En enseignant mes techniques à des Français je vais les faire progresser et cela m’oblige à trouver de nouvelles évolutions à mes techniques, de nouvelles défenses. On va donc progresser ensemble et se tirer vers le haut. Ensuite si on ne s’entraîne qu’entre Japonais, on ne fait progresser que les Japonais. Les jeux Olympiques ne servent plus à rien car il n’y aura que des Japonais aux plus hautes marches. Il faut faire progresser tout le monde pour le bien de la discipline.
AF: Est-ce que vos voyages en France vous permettent d’apprendre du judo Français ?
MS: Cela me permet surtout d’apprendre sur moi-même plus que sur le judo Français. En essayant de leur transmettre mes techniques je suis confronté à des questions, des problèmes que je ne m’étais pas posés, je vois des erreurs que je n’avais pas analysées. Cela me permet de faire un travail sur moi-même pour évoluer et progresser dans mon judo.
AF: Avez-vous une idole au Japon et une en France ?
MS: Je viens d’une université qui s’appelle Kokushikan qui est très forte au Japon. Dans cette université il y avait Masato UCHISHIBA un judoka très fort qui sera par la suite double champion Olympique en -66kg. Je me suis entraîné depuis tout jeune avec lui et je le respecte beaucoup pour ce qu’il faisait à l’entraînement et ses mouvements. J’ai beaucoup appris de lui, c’était un modèle qui m’a permis de devenir le judoka que je suis aujourd’hui. Je n’ai pas beaucoup côtoyé les judokas français et si j’en ai vu des très forts, je n’ai pas d’idole.
AF: Pensez-vous que Teddy Riner va être champion Olympique au Japon, ou les Japonais vont réussir à le faire tomber ?
MS: Je pense qu’il va une nouvelle fois gagner et être champion Olympique en terre Japonaise.
Merci à Michihide Shibata d’avoir répondu à mes questions et à Lilian Barreyre pour la traduction et la réalisation de cette interview.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Coralie Sombret – Gazettesports