Avec maîtrise et … un brin de chance, les demoiselles de Hacène Kichou ont brillé mercredi soir en Coupe de Somme. Un succès face à l’ESC Longueau, lors d’un derby « fermé » où elles sont su cependant s’ouvrir les portes de la finale à Flixecourt.
L’Amiens Portugais s’offre une place en finale
« Qu’importe le flacon pourvu qu’il y ai l’ivresse » Au terme d’un derby en manque d’adrénaline et de saveur, l’Amiens Portugais a réussi – non sans mal – à prendre la mesure de l’ESC Longueau (3-1) validant, par la même occasion, son billet pour une finale de challenge départementale qui l’opposera à l’Amiens SC (victorieux de Abbeville Menchecourt 1-5) le 10 juin sur le gazon de Flixecourt. Une rencontre cependant au goût amer où la troupe longacoissienne peut nourrir d’évidents regrets.
Et ce bras de fer loin d’être millésimé risque de hanter encore longtemps les nuits d’une malheureuse Amélie Raingeval. « Coupable » d’une inattendue faute de main alors que Dame Coupe éprouvait encore les pires difficultés à choisir son camp. Cruel coup du sort pour celle qui jusqu’alors s’était révélée irréprochable (2-1 ; 70e) alors que l’Amiens Portugais s’empressait de saisir sa chance, son voisin constatait avec dépit qu’il venait de laisser glisser entre ses doigts ce convoité billet et paiera d’ailleurs au prix cher cette terrible désillusion.
Auparavant, la troupe de Sébastien Héreau avait su faire jeu égal, proposant un jeu en mouvement face à un hôte prudent, acceptant de lui laisser la main. Tactique habituelle mais néanmoins toute relative exercée par une troupe qui montrait le nez à la fenêtre par l’intermédiaire de Jacques (23e) timidement cependant.
Sur leur lancée, les amiénoises cherchaient à nouveau à atteindre leur but via Trocmé avant d’y parvenir après que Camille Jacques n’ai alertée Amandine Eloy, ravie de l’aubaine (1-0 ; 41e) joie de courte durée toutefois pour le clan local puisque, deux révolutions de cadran plus tard, la virevoltante Sabrina Degrez était récompensée de ces efforts en mystifiant Wacila Arhamouz d’une frappe des 30 m. (1-1 ; 43e)
Le décor venait (enfin) d’être planté… Du moins le pensait-on mais l’entracte anesthésiait cet enthousiasme éphémère. Animées néanmoins par la volonté de bien faire, les actrices tardaient à s’accaparer le premier rôle, préférant s’en remettre à des tentatives lointaines ou hors cadre. Avant cet imprévisible coup de théâtre donc, et libre de tout marquage, Corrie Rossie progressait alors côté gauche puis adressait une frappe excentrée mal maîtrisée par Amélie Raingeval. (2-1 ; 70e)
Abasourdies, les partenaires d’Estelle Boette essayaient bien de relever la tête mais le cœur ne semblait plus vraiment y être. A l’énergie du désespoir, elles tentaient bien de repartir de l’avant mais perdaient pied suite à une relance hasardeuse de la défense. Camille Jacques s’ouvrait le chemin du but et venait prolonger le calvaire de l’infortunée Amélie Raingeval (3-1 ; 89e)
- Hacène Kichou (Amiens Portugais)
« C’est une vive satisfaction notamment pour ce groupe qui, malgré une fin de saison difficile, n’a jamais baissé les bras. La rencontre s’est avérée plus compliquée que prévue d’autant que les filles ont eues du mal à entrer dans le match. Recadrées à la pause, elles ont dévoilées un visage beaucoup plus conquérant. Ce but casquette ? Cela fait parti du jeu malheureusement. Il nous offre l’opportunité de prendre un ascendant psychologique… Nous n’allons pas nous en plaindre. Mais en aucun cas, nous n’avons volé cette victoire ! J’aimerais aussi associer Karim Arzalaï à ce succès et le remercier chaleureusement notamment pour l’attention qu’il accorde à nos deux gardiennes Wacila Arhamouz et Ilona Charlier. »
- Sébastien Héreau (ESC Longueau)
« Le sport, en ce qui nous concerne le football, est cruel. Ne laisse aucune place à l’approximation. Ce soir je suis triste pour Amélie dont l’expérience, le talent ne doit être remis en cause. Malheureusement, cette hasardeuse prise de mal chamboule le scénario. Nous étions alors bien en place et je pense sincèrement que nous avions les atouts pour espérer bien faire. Le sort en a décidé autrement. Inutile de se lamenter, c’est ainsi… Contrairement aux deux éditions précédentes, nous ne briguerons pas la garde de ce trophée. Le groupe quitte la compétition tête haute. Et j’ai la conviction que le score apparaît flatteur. Avec retenue, j’oserais même affirmer que ce n’est peut-être pas l’équipe la plus entreprenante qui a triomphée. Ma satisfaction reste le comportement des filles, exemplaires comme d’habitude… »
Fabrice Biniek.
Crédit photos : Léandre Leber